ROME ETERNELLE
Troisième et ultime épisode de la campagne Tre Città per morire
Joué le 29/06/13 chez Catherine, avec Catherine (Giuseppe Borgia), David (Fra de Vries) et moi (Elvire Comanecci)
Quand on conclut « Venise mortelle », les choses sont au plus mal pour nos personnages : Giuseppe Borgia est extradé vers Rome pour le crime de l’artistocrate Farnese, Elvire Comanecci découvre qu’elle abrite un symbiote Corax dans son ventre, et les ressources humaines et commerciales de Fra de Vries ont été mises à mal.
Un final de campagne dont je garde un excellent souvenir, plus sombre que les deux épisodes précédents malgré un interlude léger dans la demeure de Solenius. Le système des sentences a permis de faire remonter à la surface plein de petits détails et de personnages qui avaient été évoqués dans le premier épisode. Au final, tout va se conclure dans le sang et dans la rage, avec un groupe au bord de l’implosion. Nous avons pu réaliser une exploration surprenante des mystères Corax, où l’on découvre le puissant instinct filial de cette race, les atroces métamorphoses de la Voie du Bouc, et la cérémonie du baptème sorcier. J’ai aussi été heureux de pouvoir explorer Rome un peu plus dans le détail que lors de mes précédentes incursions (surtout limitées au Vatican), avec notamment ces villas nobles bâties sur le modèle de l’antiquité romaine, avec une façade austère pour tromper le pouvoir puritain et une cour intérieure lieu de nombreuses orgies et autres plaisirs interdits.
Borgia est amené à Rome par bâteau, Fra affrète un bateau pour l’y rejoindre, accompagné par Elvire, qui se fait passer pour le fils de Borgia.
Je réitère l’expérience des inflorescences modifiées. Je conserve « Corax » et « Symbiote » de la fois précédente, mais je remplace « Comédie » et « Masques » par les inflorescences initiales. Je modifie deux autres inflorescences de la sorte :
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Sorcellerie
envoûtement , mauvais oeil, dagyde , choc en retour, sacrifice, langue putride , hantise , invocation , malédiction, magie du sang , Horlas & déités Horla, Le Bouc Noir
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Vengeance
Vendetta, malédiction, torture, alliés, ennemis, trahison, loi du talion, surenchère, autodestruction, punition, avertissement.
Giuseppe Borgia (Néandertal de la Loge Dorée) (joué par Catherine)
+ (barré) Je pense à l'éventualité de passer un pacte avec le Pape pour pouvoir m'en sortir.
0 Je suis amené dans une richissime villa en bordure de Rome. Cette résidence secondaire du Pape est richement ornée de fresques de Michel-Ange. Le Pape Innocent XVIII vient en personne me convier à un repas dans le plus riche de son salon. Je découvre que la corruption du Pape a gagné du terrain. C’est désormais un obèse morbide au visage de statue, au teint verdâtre, à l’odeur pestilentielle. Il me pousse Borgia a lui faire ma confession puis me promet l’amnistie si je le suis au Vatican pour le servir.
+ (barré) J'ai une peur bleue de ce que le Pape va me faire.
0 J’embarque avec le pape dans sa calèche, un lourd véhicule munificent tiré par six solides percherons, escorté par dix gardes suisses à cheval, et suivi par un inquisiteur qui tente de les rallier. Il faut bien ça pour supporter le poids du Pape. Alors que la calèche file entre les temples en ruines couverts de végétation qui constituent le décor de Rome, je sens que ma fin est proche et que je vais devoir embrasser la corruption du Pape. Mais sur le chemin, une détonation en retentit. Une colonne corinthienne s’effondre juste devant la calèche, coupant l’escorte en deux groupes. Elvire, Fra et un de ses officiers font irruption des ruines. Ils massacrent les gardes suisses et l’inquisiteur, et me font sortir de la calèche. Nous nous enfuyons. Le Pape n’est pas un adversaire à notre niveau, il valait mieux mettre le maximum de distance entre lui et nous.
+ Je suis conscient de ma dette envers Solenius et ferai tout pour m'en acquitter.
0 Il nous faut nous cacher à présent. J’entraîne alors le groupe dans la villa de Solenius de Syracuse, un abbé fêtard et épicurien qui doit encore se rappeler des folles soirées auxquelles je lui ai permis de participer à Florence. C’est une jeune femme nue tenant une bouteille de champagne qui nous ouvre. Dans la villa, c’est une bacchanale fellinienne. Tous ceux qui ont moins de vingt ans sont nus, et absolument tout le monde est ivre. Le vieux Solenius a beaucoup de mal à se laisser convaincre de nous héberger. Il sait que je suis recherché et n’a pas du tout envie d’attirer l’attention de l’Inquisition. Nos négociations sont si grotesques que Fra de Vries part dans une crise de fou rire qu’il ne parvient plus à réfréner. Au final, le bon Solenius se laisse convaincre à condition qu’on organise ensuite son exil pour Florence. Il nous donne l’accès à l’église qui est comprise dans l’enceinte de sa villa.
Avec Elvire, nous montons dans le clocher pour enfin refaire l’amour. Mais je comprends qu’elle n’y met plus tout son cœur. Nous redescendons dans le presbytère, pour y dormir avec Fra de Vries. Mais bientôt, Elvire se tort de douleur. Fra doit l’opérer d’urgence en césarienne. Il en extrait le symbiote Corax. C’est un bébé, qui se transforme sans cesse en corbeau puis en humain. Alors que je recouds le ventre de ma bien-aimée, Fra recueille le bébé et le nomme Gaïa.
+ (barré) Je fais le serment à Elvire d'anéantir la Voie du Bouc Noir.
Elvire Comanecci (humaine, courtisane et aventurière) (jouée par moi)
+ (barré) Nos ennemis se croient intouchables. Il est facile de les berner.
0 Une fois arrivé à Rome, notre stratégie pour sauver Borgia et débusquer les derniers membres de la Voie du Bouc a été simple : faire du bruit pour attirer nos ennemis à nous. Alors que nous nous dirigeons en calèche vers le refuge de Fra, une troupe d’inquisiteur cherche à nous mettre en état d’arrestation. Nous les passons tous par le fil, sauf leur chef que nous laissons s’échapper. En le pistant, il nous conduit à la villa du Pape et nous comprenons qu’une cohorte va partir de cette villa pour rejoindre le Vatican avec Borgia à son bord. Le temps qu’on monte en embuscade, Borgia se retrouve parmi nous.
+ (barré) J'ai fait promettre à Borgia qu'on tuera Gaïa une fois la vengeance terminée.
0 Lors du long cabotage en bateau de Venise vers Rome, le symbiote Corax m’a fait souffrir le martyr, frappant mon ventre de son bec et des pattes fœtales. Il serait sorti de mon ventre en me tuant si Fra et Borgia ne m’avaient pas opéré dans l’église de Solenius. Pour moi, le symbiote Corax n’est pas un nouveau-né, mais une menace qui fait entièrement partie de la Voie du Bouc. Il m’a trop fait souffrir, je le déteste. Borgia me demande de patienter, la priorité étant de tuer les Corax adultes de la Voie du Bouc.
+ J'ai tué cette catin de sorcière Corax.
0 Pour attirer nos ennemis de la Voie du Bouc, Fra a l’idée d’organiser le baptème sorcier de Gaïa (l’affreux morceau de chair métamorphique qui est sorti de mon ventre et à qui Fra a eu le caprice de donner un nom) et d’en faire assez de publicité dans les milieux occultes pour attirer les membres de la Voie du Bouc. Ça n’a pas loupé. Au milieu de la cérémonie, je n’en peux plus d’attendre. Avec Borgia, nous plantons les sous-fifres puis je pourfends la Sorcière Corax, Fra s’occupe du Sorcier Corax.
+ (barré) Moi aussi je peux sortir des corps étrangers du ventre de mon ennemie.
0 Il ne reste plus que Gaïa. Je hurle qu’on me laisse la tuer. Je mets en avant le martyre que j’ai subi. J’ouvre le ventre de la Sorcière Corax morte et j’en extrais les viscères, pour faire comprendre ce qu’on m’a fait subir. Finalement, je repousse Fra et Borgia et je me rue sur Gaïa avec ma dague.
+ Je suis incapable de tuer Gaïa.
J’arrête ma lame au dernier moment. Je réalise que Gaïa n’est qu’une enfant, et qu’elle ne porte pas le mal de ses parents. Je réalise aussi que Fra et moi-même sommes plus ses vrais parents que les sorciers de la Voie du Bouc. Je tombe à genoux, en sanglots. Dévastée, je lâche mon arme. C’est terminé.
Fra de Vries (Corax de la Voie du Cercle Noir, armateur) (joué par David)
+ (barré) Mon réseau d'espion Corax est trop faible à Rome, aucune info n'a réussi à filtrer pour savoir où est Borgia.
+ (barré) Certains espions Corax ont été envoûtés par la Voie du Bouc.
0 La Voie du Bouc a placé des voults (focus d’envoûtement) dans les demeures de mes espions. Il s’agissait de corbeaux morts farci d’ingrédients ensorcelés. Par la suite, plusieurs de mes espions sont carrément passé sous la coupe de la Voie du Bouc, et se sont avérés prêts à me dénoncer. Ça s’est finalement révélé être un avantage, car nos ennemis venaient jusqu’à nous sans qu’on ait à enquêter.
+ (barré) Une vérité se confirme, j'ai un nouveau groupe d'ennemis : les inquisiteurs.
+ (barré) Nos ennemis sont connus, on va enfin pouvoir se venger.
0 Après avoir libéré Borgia des griffes du Pape, je finis par comprendre que ce dernier, si puissant et dangereux soit-il, n’est pas notre ennemi direct. Il n’obéït pas à la Voie du Bouc. L’envoûtement de mes espions me permet de comprendre que la Voie du Bouc est bel et bien présente à Rome. Dans la villa de Solenius, je m’accorde quelques heures pour me reposer et réfléchir. Moi d’ordinaire si sérieux, je vais même jusqu’à ouvrir la porte du presbytère à quelques damoiselles nues qui y tambourinaient. Après ce court intermède de débauche, c’est le danger qui revient frapper à la porte. Borgia et Elvire reviennent dormir au presbytère mais rapidement, il s’avère que le symbiote Corax va sortir d’Elvire. Grâce à mes dons de chamane, je pratique une césarienne qui sauve et la mort et l’enfant. Je sais que le symbiote est le fruit d’un sortilège, mais je suis membre du cercle noir. A mes yeux, la sorcellerie n’est pas intrinséquement maléfique. Je suis plus touché par l’enfant que je ne l’aurais cru. Je sais qu’elle pourra grandir dans la voie du cercle noir, que je l’arracherai à la Voie du bouc. Je la baptise Gaïa. Elvire est traumatisée et c’est une humaine, elle ne peut pas comprendre. Elle hurle qu’on tue Gaïa mais je parviens à la raisonner. J’ai bien l’intention d’élever Gaïa et de surcroît, elle va nous permettre d’attirer nos ennemis communs de la Voie du Bouc. Avec l’aide de Solenius, je réserve une église isolée, et j’organise un baptème sorcier dans sa crypte, deux soirs plus tard.
+ Gaïa est déjà très puissante, elle s'est faite repérer en utilisant l'envoûtement. Par le toucher, le sorcier envoûte : Amour, chance, fertilité, santé, tout se noue. (Essence)
C’est le soir du baptème sorcier. En fait, tous les spectateurs qui sont venus sont de la Voie du Bouc. Ils poussent l’arrogance jusqu’à arborer les mêmes masques à bec de corbin qu’à Florence. Assisté d’Agnès de Gênes, qui est une Corax et peut-être ma future amante, je baptise Gaïa dans le sang. Elle révèle alors un don de sorcellerie innée très puissant. Nos ennemis s’émeuvent aussitôt. Mais ils n’ont le temps de sortir les armes que Borgia et Elvire les égorgent. Je finis en combat singulier contre le chef Sorcier de la Voie du Bouc. Il se métamorphose en horrible homme à tête de corbeau, tête contrefaite, hybride humaine, hybride horla, monstrueuse. Mais je gagne.
Nous avons triomphé mais il reste à gérer Elvire. Elle semble avoir succombé à la folie de la vendetta. Elle se précipite sur Gaïa mais finalement c’est l’innocence de Gaïa qui a raison d’elle et l’empêche d’abattre sa dague. Elvire se rendra-t-elle à la raison ? Pourrai-je l’aider à accepter définitivement sa fille ? Quel sera mon avenir, et celui de Gaïa dans la société des corbeaux ? Il me reste tant à découvrir, tant à accomplir ! Il est temps de prendre notre envol. Crââââââ !
Playlist :
ASVA / Futurists against the ocean (drone lyrique)
Ataraxia / Saphir (heavenly, chant folklorique lyrique)
After Forever / Prison of Desire (metal gothique symphonique)
Emma Shaplin / Carmine Meo (opera / classical crossover)
Verdi / dies irae, dies illa
Gestes des personnages :
Giuseppe Borgia (Néandertal de la Loge Dorée) (joué par Catherine)
+ (barré) Je veux savoir qui a voulu la mort de Domenico Magellani.
+ (barré) Rien à signaler dans mes cuisines. Menace ciblée sur l'alchimiste.
+ (barré) Quelque chose de pourri dans le clergé. Horlas infiltrés au sein du clergé ?
+ (barré) J'arrive à m'échapper à travers la forêt.
+ (barré) Tellement content d'avoir gagné, j'embrasse ma voisine.
+ La chasseuse nous avoue qu'elle était venue pour nous tuer. Elle voulait finir le travail.
+ Je découvre qu'en fait je suis quelqu'un de courageux.
+ (barré) En faisant l'amour à ma dulcinée, je lui dévoile toute la bestialité dont je suis capable.
+ (barré) Je pense à l'éventualité de passer un pacte avec le Pape pour pouvoir m'en sortir.
+ (barré) J'ai une peur bleue de ce que le Pape va me faire.
+ Je suis conscient de ma dette envers Solenius et ferai tout pour m'en acquitter.
+ (barré) Je fais le serment à Elvire d'anéantir la Voie du Bouc Noir.
Elvire Comanecci (humaine, courtisane et aventurière) (jouée par moi)
+ (barré) Je voulais travailler pour Borgia. J'y suis parvenue en guérissant l'Alchimiste.
+ (barré) J'ai besoin d'alliés pour exercer mon métier d'envoûteuse ) l'abri de l'Inquisition.
+ (barré) Je souhaite être l'amie des puissants par attrait pour le pouvoir.
+ (barré) Marina m'a dupée mais sans le vouloir elle m'a aussi enseigné l'art du façonnage des désirs (Essence)
+ (barré) Borgia m'a libérée des sbires de l'Evêque.
+ (barré) Je me fais passer pour le fils de Borgia, Federico.
+ (barré) J'ai abattu les clercs conspirateurs.
+ (barré) La République de Florence me doit sa survie.
+ (barré) Je suis enivrée par le besoin d'entraîner Borgia dans ma vengeance.
+ J'abandonne ma quête de pouvoir pour tuer tous nos ennemis.
+ (barré) La Voie du Bouc m'a implanté un symbiote Corax.
+ (barré) Nos ennemis se croient intouchables. Il est facile de les berner.
+ (barré) J'ai fait promettre à Borgia qu'on tuera Gaïa une fois la vengeance terminée.
+ J'ai tué cette catin de sorcière Corax.
+ (barré) Moi aussi je peux sortir des corps étrangers du ventre de mon ennemie.
+ Je suis incapable de tuer Gaïa.
Fra de Vries (Corax de la Voie du Cercle Noir, armateur) (joué par David)
+ Je voulais faire affaire avec la Duchesse Agnès quand le scandale est arrivé.
+ Les corbeaux ont vu l'assassin qui est un évêque.
+ Il y a une société secrète contre les Corax et je me suis fait repérer.
+ Prisonnier des chasseurs de Corax, seul le chamanisme peut me sortir de ce mauvais pas (essence) (description du chamanisme : aperçoit l'avenir, maudit les ennemis, communique avec les animaux)
+ (barré) Par prudence, j'ai réussi à m'esquiver pour ne pas me faire repérer.
+ (barré) J'apprend que la maison close appartient à la Voie du Bouc.
+ (barré) J'ai perdu mon meilleur espion et ami.
+ (barré) Mon réseau d'espion Corax est trop faible à Rome, aucune info n'a réussi à filtrer pour savoir où est Borgia.
+ (barré) Certains espions Corax ont été envoûtés par la Voie du Bouc.
+ (barré) Une vérité se confirme, j'ai un nouveau groupe d'ennemis : les inquisiteurs.
+ (barré) Nos ennemis sont connus, on va enfin pouvoir se venger.
+ Gaïa est déjà très puissante, elle s'est faite repérer en utilisant l'envoûtement. Par le toucher, le sorcier envoûte : Amour, chance, fertilité, santé, tout se noue. (Essence)
Hors ligne
LA MEUTE
Une souffrance en amour et tout bascule.
Joué le 05/07/13 à Nantes chez Ti Pierre, avec Ti Pierre avec Namik (Hannibal, puis Hans), Kevin (Tata Jeanne), Ti Pierre (Karl) et moi (La Comtesse Lorelei Von Siegfried).
Partie assez spéciale puisque j’ai à ma table trois vétérans de Millevaux, dont un vétéran des campagnes Les Epines de la Rose et Fondation Promethée qui sont à l’origine d’Inflorenza. J’avais hâte de leur faire découvrir cette nouvelle déclinaison du concept et j’ai eu le plaisir de constater qu’ils se sont montrés très à l’aise. Joueurs habitués au PvP, ils ont assez vite découvert de nouveaux moyens de se tirer dans les pattes avec le système. Notamment en captant assez vite le potentiel de vacherie des essences et du retour de flore. Namik s’est fait mettre un personnage hors-jeu avec un retour de flore en béances et moi-même j’ai bien failli y passer de façon similaire. C’était intéressant car je n’avais pas encore constaté ce genre de pratiques à des tables plus fair play.
J’ai poursuivi mon exploration des théâtres de jeu de l’Atlas en plaçant l’action en Autriche. Ne me reste plus que la Pologne, la Grèce et les Balkans.
Hannibal (mort) (joué par Namik)
+ (barré) Je ne voulais pas en arriver là , mais je n'ai plus le choix. Je suis un prédateur.
0 Tout commence dans un village de paysans au milieu de la forêt, au pied d’une colline que surplombe le château seigneurial. On ne sait d’abord de moi que mon penchant coupable pour la dégustation des glandes pinéales de mes prochains… Je n’y peux rien, c’est tellement délicieux…
+ (barré) Je commande à la meute.
0 J’ai une meute de Horlas sous mes commandes. Ils me capturent des victimes et je leur permet de manger les bas morceaux… c’est-à -dire tout ce qui dans l’humain entoure la délicieuse, délicieuse glande pinéale. La meute attaque le village depuis plusieurs jours. Elle a déjà capturé un certain nombre de villageois mais j’ai encore faim.
+ (barré) Je suis un médecin compétent et au dessus de tout soupçon.
0 Je ne vous ai pas dit. Je suis un médecin, je suis très instruit et distingué et j’ai dû m’exiler de Vienne parce que mes appétits attiraient trop l’attention. Du moins c’est ce que je me rappelle. La comtesse nous réunit dans l’auberge avec Karl le paysan, Jeanne la cuisinière. Ses chevaliers ont tué un Horla et ont posé son cadavre noir et gonflé sur la grande table de la salle à manger. Elle veut que je l’autopsie cette nuit en sa présence (elle se charge de pratiquer l’exorcisme si jamais le cadavre se réveillait). Je sens que l’étau se resserre autour de moi, alors, prétextant de devoir récupérer mon matériel chez moi, je confie à Karl un poison et un antidote. J’avale moi-même l’antidote en prévision, je dis à Karl qu’il faut empoisonner la soupe pour tuer la comtesse et ses chevaliers s’il veut s’épargner le bûcher auquel elle le destine.
+ (barré) Je pense à tort que Karl me fait confiance.
0 Karl acquiesce et prend les deux flacons. Je me dis que ça va s’arranger. On retourne à l’auberge. Je le vois descendre dans les cuisines qui sont au sous-sol. Mais la comtesse lui emboîte le pas. Je me dis que c’est foutu. Je me précipite hors de l’auberge, je me rue vers les palissades en hurlant : « A moi la meute ». Je me métamorphose en Horla et perd toute humanité, je ne suis plus que le chef de la Meute.
Hans (mort) joué par Namik
+ J'ai été sali au plus profond de ma chair, je suis devenu un vrai enculé. Et je veux me venger.
0 Violé par Karl quand il était sous l’influence de la soupe, je lui en veux à mort. Je sais que la comtesse l’a condamné au bûcher pour son crime, mais avec l’attaque de la Meute ce soir et les évènements qui s’accélèrent, je sens que ce bûcher ne sera jamais allumé.
+ (barré) Le traumatisme a ébranlé ma psyché, instillant en moi une rage absolue.
+ La douleur absolue ne m'effraie plus.
+ Ma souillure n'est pas que morale.
+ J'ai été adoubé chevalier, obtenant un flingue.
0 Je prends les choses en main en offrant mes services à la comtesse une fois que ses chevaliers l’ont abandonnée. En état de choc, elle m’adoube chevalier et me donne une arme « dont elle n’a aucune utilité » : un magnifique Mauser avec une croix de fer vissée sur sa crosse de nacre. Puis elle s’élance à cheval vers la Meute, pour sa perte. Je jubile un instant. Je suis devenu le maître du village. Je vais pouvoir me venger sur Karl. Mais je réalise aussitôt que Karl s’enfuit, que la Meute met le village à feu et à sang, et qu’il n’y a plus personne pour m’obéïr. Ivre de colère et de désespoir, je monte à cheval, brandit mon Mauser, charge la Meute à mon tour. La rage dans mon cœur s’étend seulement quand les Horlas me jettent à bas de mon cheval et m’ouvrent le crâne pour en extraire ma délicieuse, délicieuse glande pinéale…
Tata Jeanne (jouée par Kevin)
+ Il me faut maintenant apaiser leur faim pour qu'ils m'aident à combattre ceux qui veulent me prendre.
0 Je n’ai pas beaucoup de chance dans la vie. Je suis cuisinière, j’aime les gens et j’ai toujours donné le meilleur de moi-même dans ma cuisine. Mais je suis poursuivie par la Meute. Dès que je m’installe quelque part, la Meute me rattrappe et persécute mes hôtes. Moi, le mieux que je puisse faire c’est cuisiner pour mes hôtes des repas fortifiants pour qu’ils soient aptes à se défendre. Mais tôt ou tard ceux qui survivent à la Meute finissent par le rejoindre, et je dois à nouveau fuir. Cela fait quelques semaines que je suis dans ce modeste village au pied du château de la colline et ça a recommencé.
+ Nourrir les puissants de ce monde est ma seule planche de salut.
0 Je serais plus en sécurité si j’étais la cuisinière du château.
+ Prendre le baptème chrétien à la place de Karl.
0 Quand la comtesse arrive avec ses chevaliers dans le village pour le purger de la Meute, je suis très impressionnée. C’est un grand chevalier chrétien. Elle chevauche un shire caparaçonné. Si elle a choisi ce cheval de géant, c’est parce qu’elle mesure plus de 2 m de haut. Elle a la cinquantaine, son visage est dur et ridé, ses longs cheveux sont blancs. Quand elle arrive, elle fait régner la loi de Dieu. Ni son cheval ni son armure ne portent aucun ornement. La seule marque d’appartenance, c’est la pointe de sa lance qui est forme de crucifix. Elle a fait traîner Karl par ses chevaux jusque sur la place du village. Celui-ci avait avoué un crime sodomite mais prétendait se repentir. Alors la comtesse lui dit que s’il se repend, il pourra accepter le « vrai baptème chrétien » qui consiste à se faire appliquer sur le visage le crucifix de sa lance chauffé à blanc. Je me sacrifie pour épargner ça à Karl, je propose de recevoir le vrai baptème chrétien à sa place. La comtesse ne fléchit pas et me fait défigurer par ce traitement barbare.
+ Je suis une cuisinière compétente et au dessus de tout soupçon.
0 La comptesse rassemble dans l’auberge du village le médecin Hannibal, le paysan Karl, l’aubergiste ses chevaliers et moi-même autour de la table salle à manger où ses chevaliers ont posé un Horla mort comme un macabre plat. La comtesse semble soupçonner tout le monde. A part moi, j’imagine. J’ai maintes fois prouvé mon dévouement. Elle me demande de préparer le repas et de le dresser sur la table sans qu’on enlève le cadavre. C’est là qu’elle mangera avec ses chevaliers, nous autres nous mangerons par terre, à côté.
+ Après le pacte secret passé avec la comtesse, je m'attelle à trouver une recette inédite dans mon livre.
0 Je demande à aller dans ma chaumière récupérer du matériel. La comtesse insiste pour m’escorter. Une fois chez moi, elle m’empoigne, me soulève à un mètre du sol et m’embrasse de force. Consternée par son propre geste, elle me rejette contre un mur. Puis elle m’aide à me relever, elle me cajole, elle dit que je ne dois rien dire et que de toute façon personne ne me croira. Elle me dit que si je suis coopérative, elle me nommera cuisinière au château. Alors je fais contre mauvaise fortune bon cœur. Après tout, ça m’arrangerait tout à fait d’être au château, à l’abri de la Meute. Elle me donne congé. Restée seule, je consulte mon livre de cuisine. Précieux livres aux pages suintantes, livre qui me parle, livre aux lettres dégoulinantes de sang… livre qui me donne toujours de recette de soupe qui plait tant à mes hôtes…
+ Magie du sang (essence)
0 De retour dans la cuisine au sous-sol de l’auberge. Je m’affaire. Il y a d’abord du passage. Karl, puis la comtesse viennent voir comment avance mon ragoût de lièvre. Une fois qu’il sont partis, je vomis du sang dans la marmite. C’est le liant essentiel, le secret de ma bonne cuisine.
+ Le poison n'a pas d'effet, je mens sur la provenance des lièvres qui composent le ragout.
Le repas du soir est un peu crispé. Même la comtesse a l’air de se méfier de ma cuisine. Elle est pourtant délicieuse, délicieuse. Elle va jusqu’à me demander la provenance de mes lièvres. C’est bizarre. Le problème aussi, c’est que le cadavre de Horla sur la table régurgite de la soupe. Je la reconnais, c’est de la soupe que je lui avais servi, c’était un de mes hôtes précédents, puisque mes hôtes ont tous été tués par la Meute ou l’ont rejoint. Mais ce détail, je suis la seule à remarquer heureusement. D’ailleurs, la Meute donne l’assaut final sur le village, ça distrait tout le monde.
0 Lors de l’assaut de la Meute, la comtesse trouve la mort. Je comprends que tous mes hôtes villageois vont être tués ou rejoindre la Meute, alors je prends la fuite, à nouveau. Je cours comme une dératée jusqu’au château. J’ai l’air si désespérée que les gardes m’ouvrent sans faire d’histoire.
+ "Entrez on va vous donner à manger !" / "C'est pas la peine, je suis cuisinière !"
Karl (joué par Ti Pierre)
+ Depuis que Tata Jeanne est arrivée, je sens des pulsions étranges s'emparer de moi. Je pense que c'est à cause de la soupe. Il y a deux jours, j'ai violé mon bon ami Hans alors que j'étais saoul. Je ne veux plus manger cette satanée soupe.
0 Je suis le seul à avoir compris que la cuisine de Tata Jeanne véhicule la corruption. Elle transforme les gens en Horlas de la Meute. Moi, je l’ai compris parce que le viol d’Hans était un signe précurseur. Je ne veux pas devenir un monstre.
+ (barré) Afin de me purger de ma corruption, j'ai décidé d'aller m'isoler dans la forêt pour me nourrir uniquement de baies, de racines et d'eau de la rivière. Je ressens une sorte d'osmose avec la nature depuis quelques temps. Elle veut que je supprime la souillure qui infeste le village.
0 Alors que je cueillais des baies au bord du chemin, je vis arriver le seigneur du village et tout un parti de chevaliers, les chevaux comme les hommes en armure lourde, avec pour seul blason et étendard la pointe de leurs lances en forme de crucifix. Je me suis jeté en travers de leur chemin pour les arrêter et leur révéler que Tata Jeanne est la cause du maléfice. J’explique mon histoire au seigneur mais il a une réaction étrange. Il ordonne à ses chevaliers de m’attacher les poignets avec une corde et ils me tirent avec leurs chevaux jusqu’au village.
+ (barré) Je me sens coupable d'avoir accusé Tata Jeanne alors qu'elle a l'air de n'avoir rien fait.
0 Une fois au village, le seigneur enlève son casque. J’ai la stupeur de constater que c’est une femme. Ça n’en est pas moins une terrifiante guerrière fanatique. Je supplie son pardon pour mon crime sodomite. J’invoque l’emprise maléfique de la soupe, j’invoque ma confession et mon repentir. Elle veut me soumettre au vrai baptème chrétien et c’est alors que Tata Jeanne se propose de subir le supplice à ma place. Je regrette d’avoir pensé du mal d’une femme aussi compatissante. La comtesse me dit qu’elle est convaincue de mon repentir et que pour racheter ma place au paradis, elle me condamne au bûcher dès le lendemain matin ! Je passe vraiment une semaine de merde !
+ A chaque fois qu'une catastrophe arrive, je passe toujours entre les mailles. L'année dernière la foudre s'est abattu sur le village, c'est mon voisin qui a été touché (Essence)
0 Je compte sur ma bonne étoile pour me sortir de ce mauvais pas. Je sais que c’est mal de voler la chance des autres mais je ne crois pas qu’on m’a laissé le choix. La chance commence à tourner quand Hannibal vient me voir et m’explique que la comtesse est plus dangereuse que la Meute. Il me donne un poison à mettre dans le repas de ce soir. Je n’ai pas du tout confiance dans ce médecin malsain, mais après tout je n’ai pas d’autre porte de sortie. Le soir venu, je descend dans la cuisine du sous-sol sous prétexte de humer la bonne pitance. Alors que Tata Jeanne a le dos tourné, je verse le poison dans la marmite. Tout à coup j’entend le pas lourd de la comtesse qui descend l’escalier. Je vais être pris en flag ! Mais finalement elle remonte parce qu’elle a entendu Hannibal crier « A moi la Meute ! » et prendre la fuite. Pfffiou. Je peux remonter sans que personne ne me pose de question. A l’heure du repas, l’ambiance est tendue. Les chevaliers de la comtesse ont déserté et elle vient d’adouber à la vi-vite le pauvre Hans que j’ai violé sous l’influence de la soupe. Je vois bien qu’il me fixe avec une haine ardente. Je me dis que dans quelques instants mes soucis seront loin car tout le monde à la table sera raide mort. Mais ça n’arrive pas. Je me rends compte alors que la saloperie de cuisine de Tata Jeanne est encore plus fort que le poison. Dehors, c’est la curée, la Meute a franchi les barricades et lance son ultime assaut. La comtesse part se faire tuer comme une conne. Hans exulte, il dit qu’il est le chef maintenant. Moi je me dis ça sert rien d’être le chef quand il n’y a plus rien à gouverner. Je me fais la malle de ce village de fous, bousculant tout le monde sur mon passage jusqu’à avoir mis des lieues de bonne forêt entre moi et la Meute.
La Comtesse Lorelei Von Siegfried (morte) (joué par moi)
+ (barré) Je veux purger mon domaine au nom du Christ.
0 J’ai entendu que la Meute opérait des déprédations sur les villageois en bas de la colline qui dépendent de mon fief. En tant que chevalier chrétien, je sais qu’il s’agit d’une diablerie que la foi et le fer doivent exorciser. Je laisse le château sous la responsabilité des gardes. Avec mes chevaliers, nous prenons armes et armures et descendons à cheval au village. Sur la route, nous croisons un paysan qui tient des propos enfiévrés à propos d’une cuisinière maléfique. Je retiens surtout qu’il a avoué être un homosexuel, ce qui est l’un des plus grands péchés au monde. Je le fais traîner jusqu’au village.
+ (barré) Dans la charge contre la meute, j'ai perdu trois serfs et un chevalier.
0 Quand nous arrivons, la Meute a fait une première percée dans le village. Nous chargeons et sommes victorieux mais au prix de quatre vies. Ne souhaitant pas que ce bilan en demi-teinte entache le courage de mes chevaliers et la soumission des serfs, je juge à la grâce de Dieu de faire une démonstration de force en confrontant Karl et Jeanne la cuisinière.
+ (barré) Est-ce la tension ? Est-ce l'ambiance christique ? Je ressens des sentiments interdits pour Jeanne.
0 Une souffrance en amour et tout bascule. Jeanne est une femme maigre d’une trentaine d’année. Elle est pauvrement vêtue et sale mais elle est digne. Son visage est blanc et ses joues creuses sont comme des vallées. Ses yeux bleus sont deux bénitiers d’eau claire. Quand elle accepte de se soumettre au vrai baptême chrétien à la place de ce va-nu-pieds de Karl, je ressens brusquement un attrait physique pour elle. Dans les moments qui suivent, cette sensation ne fait que s’amplifier pour devenir de l’amour véritable. Moi qui viens de condamner un homosexuel au bûcher, moi qui me suis gardée pure toute ma vie par amour de Dieu, voilà qu’à mon tour je ressens les plus coupables et infernaux sentiments qui soient ? Que se passe-t-il ?
+ (barré) Le Horla porte la même tenue qu'Hannibal.
0 Je fais venir dans l’auberge mes chevaliers, Jeanne et Karl, et aussi le médecin du village. Je me méfie de lui. Il est habillé comme ces gars de la haute à Vienne et puis comme tous les médecins c’est sans doute un mécréant. Il tente de m’amadouer avec des paroles mielleuses. Mais quand je vois que le Horla que nous avons tué est habillé comme lui, je me méfie encore plus. Je l’ordonne de rester ici pour la nuit. Je lui donne l’absolution pour qu’il puisse autopsier le Horla et je l’assisterai en tant qu’exorciste. Comme ça si jamais il est innocent il m’aura servi à quelque chose et s’il est coupable il est confiné ici et je l’aurai à l’œil.
C’est alors que Jeanne demande à se rendre dans sa chaumière quérir des ingrédients. Comme j’ai annoncé qu’aucun des gens de l’auberge ne sortirait sans escorte, je profite de ce prétexte pour l’escorter chez elle. Là -bas, une fois que nous sommes seules, je ne résiste plus et j’embrasse sa bouche. Cette femme est si sèche et froid d’aspect pourtant ce baiser est entièrement fait de lave. Je n’ai jamais embrassé personne et je m’y prends mal et avec grand-faim, je la mords plus que je ne la baise. J’ai compris que tout l’amour de Dieu ne pourra me faire revenir en arrière. Je lui fais promettre de ne rien dire, et que je le ramènerai au château. Si j’ai un ton menaçant, en réalité c’est mon amour qui lui parle.
+ (barré) Au lieu de tuer Hannibal, j'ai tué un villageois.
0 J’ai failli. Et cela a ébranlé mon jugement et ma force. De retour à l’auberge, je ne peux m’empêcher de vouloir redescendre aux cuisines du sous-sol pour m’assurer de la loyauté de Jeanne. Mais je ne peux y aller car j’entend Hannibal crier « A moi la Meute ! » et sortir en courant de l’auberge. Je sors à sa poursuite l’épée au poing, mais il révèle sa nature de Horla, il est rapide et puissant. Alors que je suis proche de l’empaler, il jette un villageois sur moi et je le tue contre mon gré. Dehors, la Meute fait rage. Des Horlas franchissent de temps en temps les barricades et tuent des villageois.
+ (barré) Mes chevaliers ont déserté.
0 Quand je reviens à l’auberge, je constate avec consternation que mes chevaliers n’ont pas tenu le choc. Ils sont parti, reniant leur foi, reniant leur serment ! Est-ce la fin du monde ? Tout ceci est-il ma faute ? Que dois-je faire ?
D’abord prendre un dernier repas. Ensuite, je sais que la Meute, sous l’ordre d’Hannibal, aura complètement détruit les barricades. Alors je sellerai mon cheval, empoignerai ma lance, et je chargerai, à la grâce de Dieu. Telle sera mon unique chance de rédemption. Jeanne, pardonne-moi pour ce que je vais faire.
Playlist :
Shackleton / Fabric 55 (dubstep triste)
Oren Ambarchi / Intermission 200-2008 (drone minimaliste et caverneux)
Neurosis/ A Givin to the rising (post-hardcore forestier)
Elend / Sunwar the Dead (néo-classique, chant choral, ambient, musique concrete)
Esoteric / The Maniacal Vale (doom metal cristallin)
Hannibal (mort) (joué par Namik)
+ (barré) Je ne voulais pas en arriver là , mais je n'ai plus le choix. Je suis un prédateur.
+ (barré) Je commande à la meute.
+ (barré) Je suis un médecin compétent et au dessus de tout soupçon.
+ (barré) Je pense à tort que Karl me fait confiance.
Hans (mort) joué par Namik
+ J'ai été sali au plus profond de ma chair, je suis devenu un vrai enculé. Et je veux me venger.
+ (barré) Le traumatisme a ébranlé ma psyché, instillant en moi une rage absolue.
+ La douleur absolue ne m'effraie plus.
+ Ma souillure n'est pas que morale.
+ J'ai été adoubé chevalier, obtenant un flingue.
Tata Jeanne (jouée par Kevin)
+ Il me faut maintenant apaiser leur faim pour qu'ils m'aident à combattre ceux qui veulent me prendre.
+ Nourrir les puissants de ce monde est ma seule planche de salut.
+ Prendre le baptème chrétien à la place de Karl.
+ Je suis une cuisinière compétente et au dessus de tout soupçon.
+ Après le pacte secret passé avec la comptesse, je m'attelle à trouver une recette inédite dans mon livre.
+ Magie du sang (essence)
+ Le poison n'a pas d'effet, je ments sur la provenance des lièvres qui composent le ragout.
+ "Entrez on va vous donner à manger !" / "C'est pas la peine, je suis cuisinière !"
Karl (joué par Ti Pierre)
+ Depuis que Tata Jeanne est arrivée, je sens des pulsions étranges s'emparer de moi. Je pense que c'est à cause de la soupe. Il y a deux jours, j'ai violé mon bon ami Hans alors que j'étais saoul. Je ne veux plus manger cette satanée soupe.
+ (barré) Afin de me purger de ma corruption, j'ai décidé d'aller m'isoler dans la forêt pour me nourrir uniquement de baies, de racines et d'eau de la rivière. Je ressens une sorte d'osmose avec la nature depuis quelques temps. Elle veut que je supprime la souillure qui infeste le village.
+ (barré) Je me sens coupable d'avoir accusé Tata Jeanne alors qu'elle a l'air de n'avoir rien fait.
+ A chaque fois qu'une catastrophe arrive, je passe toujours entre les mailles. L'année dernière la foudre s'est abattu sur le village, c'est mon voisin qui a été touché (Essence)
La Comtesse Lorelei Von Siegfried (morte) (joué par moi)
+ (barré) Je veux purger mon domaine au nom du Christ.
+ (barré) Dans la charge contre la meute, j'ai perdu trois serfs et un chevalier.
+ (barré) Est-ce la tension ? Est-ce l'ambiance christique ? Je ressens des sentiments interdits pour Jeanne.
+ (barré) Le Horla porte la même tenue qu'Hannibal.
+ (barré) Au lieu de tuer Hannibal, j'ai tué un villageois.
+ (barré) Mes chevaliers ont déserté.
Hors ligne
L'OEIL DE LA BABA YAGA
L'intensité des séances longues
Joué le 22/07/13 avec Anna (La Baba-Yaga), Melody (Andrei), Martin (le soudard du Voïevode) et moi (Pietra/Iadviga)
Tous les dessins sont de la plume d'Anna
(dessin par Anna)
A partir de cette partie, je ne me sentais plus en mode playtest. J'étais en vacances, et j'avais simplement envie de jouer pour le plaisir. Je retrouve Anna, Melody et Martin, qui ont fait du jeu de rôle traditionnel par le passé mais qui ont tous arrêté depuis un moment, faute d'y trouver ce qu'ils recherchaient. On se réserve trois aprés-midis pour jouer. J'avais d'abord envisagé une campagne en trois pays (Pologne / Balkans / Grèce) mais des contraintes horaires ont limité nos ambitions à un seul pays, la Pologne. Nous avons donc plutôt joué un one-shot de 8 heures découpés en trois séances, sur trois jours. Ce format a permis d'aboutir à une partie vraiment mémorable, car il nous a permis de prendre tout le temps nécessaire pour nous approprier le système, de développer une bonne dynamique de groupe, d'élaborer un canon esthétique riche et développer une fiction poignante.
Nous avons joué sur une table ronde et je crois que ça a favorisé la mise en place d'alliances entre les joueurs qui se faisaient face. Très tôt, un antagonisme fort entre le groupe Anna-Martin et le groupe Melody-moi s'est déclaré et maintenu tout au long de la séance.
Les joueurs se sont bien approprié le concept d'autorité partagée. Melody créait et interprétait des PNJ dès sa première instance (Pietra était au d'abord un PNJ qu'elle avait décrit). Melody décrit la ville de Cracovie lors de son instance, et dès l'instance d'après, Martin déclare que la ville est détruite !
(dessin par Anna)
Je vais tâcher de résumer la fiction aussi fidèlement que possible. Je signale le handicap suivant : Melody avait caviardé ses sentences au lieu de les barrer, j'ai donc perdu une partie des informations concernant son personnage.
La Pologne est ravagée par une guerre civile entre les voïvodes, seigneurs auto-proclamés qui veulent établir leur autorité sur le peuples, et les sadislistes, armée anarchiste qui a pour objectif d'anéantir toute forme de gouvernement en Pologne.
Nous appelons le personnage d'Anna la Baba-Yaga par commodité. Nous savons d'elle qu'elle est une puissante sorcière mais elle ne donne jamais elle-même son nom. La Baba-Yaga est une légende russe, je suis à peu près sûr qu'elle n'existe pas telle quelle en Pologne, du moins pas sous le même nom. C'est néanmoins le terme qui m'est venu à l'esprit quand j'ai voulu la nommer. Les décalages folkloriques étant fréquents à Millevaux, ça ne m'a pas gêné outre mesure.
La Baba-Yaga (jouée par Anna)
+ Je veux en finir avec les hommes du voïvode qui ont exterminé mes enfants (la chair de ma chair) ainsi que ces fous de sadislistes qui ne les ont pas protégés
0 Je suis dans la forêt, des hommes gisent dans les feuilles. Ce sont les hommes du voïvode que j'ai massacrés. Je suis une veille femme qui fut jadis très belle, il y a une éternité. Des branches sont entremêlées dans mon chignon, mes bras et mes mains sont longs, maigres et osseux, comme des branches.
+ Je sens dans ma nuque le picotement de la chose qui grossit, qui tremble, qui respire. Ma route doit reprendre.
0 La chose en question, c'est un symbiote Horla qui a la forme d'un globe oculaire. J'ai donc un oeil dans la nuque.
+ (barré) Les pavés, immonde création... Ils me soulèvent le coeur, me retournent les boyaux, m'arrachent la peau des pieds. La ville et ses odeurs me déchirent et me brûle en dedans. Vivement l'herbe et les feuilles mortes.
0 Je recherche Iadviga, mon enfant, pour lui réimplanter un oeil. Je sens qu'elle est dans la ville minière de Cracovie. Je décide alors de m'y rendre bien que l'environnement urbain me provoque des blessures physiques.
+ (barré) Celui qui s'est levé du charnier est là ... Son corps pulse, la chose bouge dans ma nuque... Je dois comprendre pourquoi.
0 Je rencontre un des soudards (le personnage de Martin) que j'ai attaqués. Au lieu de gésir sur le charnier de feuilles commes les autres, il est devant moi. Il a survécu. Je réalise qu'un de mes symbiotes l'a pris pour hôte, ce qui explique tout.
+ (barré) Je lance l'esclave sur la piste de l'hôte, la chose dans mon cou s'endort, celle dans mon ventre se réveille.
0 Je me garde bien d'expliquer au soudard ce qui lui arrive. Je lui promets des réponses s'il me sert aveuglément. Je le lance alors à la recherche de Iadviga.
J'ai aussi une bouche verticale bardée de crocs qui prend tout la largeur de mon ventre. Ce deuxième symbiote, c'est mon âme. La bouche de mon ventre m'ordonne, les symbiotes-yeux m'obéïssent.
+ Cette ville m'a torturée. La chose dans mon ventre hurle. Je hais les hommes et leur ville.
0 La recherche de Jadviga prend du temps. Quand nous arrivons vraiment à Cracovie, la voïvode a ravagé la ville. C'est un nuage de suie qu'il nous faut explorer. J'encaisse de nombreuses blessures physiques.
+ (barré) Je dois lui réimplanter la chose. Ainsi, elle sera de nouveau ma fille.
0 Quand Jadviga et l'étranger qui la protège sortent de Cracovie, nous les poursuivons jusque dans la forêt. Je sais qu'elle n'a plus son symbiote, alors je la poursuis et me jette sur elle pour lui en implanter un nouveau.
+ (barré) Mes ongles s'enfoncent dans l'oeil, horreur. Maudite. La chose dans mon cou se ferme.
0 En se débattant, Jadviga empoigne ma main qui tient l'oeil que je voulais lui implanter. Elle la referme de force sur l'oeil, me forçant à le crever avec mes ongles. Je me blesse également avec mes propres ongles, qui transpercent ma main. Ecoeurée, je gifle le visage de cette ingrate de Jadviga, lui arrachant un oeil. Elle m'échappe mais j'ai gardé son petit oeil d'ingrate. C'est celui-là que j'implanterai dans son cou au final, puisque l'autre est crevé.
+ (barré) Cette fille, Jadviga, ma fière foreuse, ma propre fille qui me blesse !
0 Avant tous ces évènements, Jadviga travaillait à la mine, à Cracovie, elle était dans le groupe qui fore le plus loin. Un métier terrible. Les plus forts y sont morts, alors on envoyait les femmes et les enfants. Les propriétaires de la mine les ont fait creuser trop loin, suivant les filons jusqu'à ouvrir un tunnel vers l'Enfer, si profond qu'on entendait les cris des damnés. Jadviga a fait une prière pour que je vienne la sauver de cet endroit. C'est ce que j'ai fait et en échange je lui implanté un oeil pour qu'elle soit ma fille. Mais elle m'a fui une première fois, elle s'est réfugiée dans ce village et est devenue la femme du boucher. Elle ne comprend pas que je l'aime et que je la pourchasse uniquement pour que nous soyons à nouveau comme mère et fille.
+ (barré) L'oeil dans ma main saigne sous mes ongles, il me faut un onguent.
+ Serviteur Ombre. Elle se lève derrière nous, enfin elle est là . (Essence).
0 Je comprends qu'en me fuyant, Jadviga est encore retourné à Cracovie, avec son protecteur Andrei. Mon esclave soudard ne suffit pas à m'aider, alors je réveille mon Ombre. Une grande et fidèle et cagneuse ombre comme un saule de ténèbres aux griffes sans fin. Ensemble, nous retournons à Cracovie.
+ Je me rappelle comment les réveiller.
0 Avec mon ombre et mon esclave, nous partons explorer la mine à la recherche de Jadviga, empruntant un monte-charge et des tunnels proches de ceux qu'ils ont empruntés. Nous trouvons le cheval qu'elle recherchait, je l'emporte avec nous. Nous pourchassons Jadviga et Andrei alors qu'ils reprennent le monte-charge vers le haut. Mon esclave treuille le monte-charge vers le bas, mais Andrei et Jadviga se sont déjà échappés. Alors avec le cheval et mon ombre, nous prenons le place dans le monte-charge et j'ordonne à mon esclave de descendre. Puisque Jadviga ne veut pas entendre raison, je vais la châtier. Les démons de l'enfer souterrain qu'elle craignait temps, je vais les réveiller et les faire venir à moi. Le monte-charge descend... Toujours plus bas vers les entrailles du monde.
+ J'ai de la peine pour cet humain souillé.
0 Alors que j'invoque les démons en priant en langue putride, l'esclave me presse de questions sur ses origines et le but qu'il doit poursuivre dans la vie. Un instant, je manque de reconnaître qu'il est lui aussi mon enfant et que je devrais le chérir au lieu de le manipuler... Mais je ne l'ai pas choisi, il était un accident. Et je suis trop absorbée par ma prière pour écouter davantage ses supplications.
+ Ils m'ont blessée, écorchée... Oubliée.
0 Les démons entendant ma prière. Montant de l'abysse, un concert de hurlements insondables. Puis dans une cascade d'une rapidité inouïe, montent des centaines de démons aux corps grâcieux et statuaires, des démons beaux et couverts de goudron. Ils passent à notre niveau sans s'arrêter, leurs grandes ailes de cuir tranchent le cheval en morceaux, la tête de l'animal tombe sous mes yeux alors que je suis plaquée au sol, me couvrant le visage des mains. Leurs ailes me blessent dans leur passage vertigineux.
Tous les démons sont passés, ils se sont envolés au ciel dans un grand maëlström. Pas un seul ne s'est arrêté pour entendre mes ordres. Ils ont répondu à mon appel mais en aucun cas ne sont soumis à moi.
La geste d'Andrei (joué par Melody)
+ (barré) illisible
+ Je veux détruire les mutations qui s'immiscent chez les personnes.
0 Je me réveille dans la forêt, près du charnier des feuilles. Je suis un homme massif, un colosse à la barbe noire tressée. J'ai des habits noirs. Je ne me rappelle de rien. J'ai vu des yeux ramper sur le charnier en direction des cadavres, je les ai écrasés du pied. Je ne sais pas qui je suis, mais je veux détruire ces choses, je comprends qu'elles cherchent à parasiter des personnes.
Je m'aventure dans un village proche pour trouver des réponses. Il a été déserté, à cause des hommes du voïvode ou à cause des yeux. J'entends du bruit dans la boucherie et je trouve Pietra, la femme du boucher. Je commence à discuter avec elle quand j'entends qu'une créature néfaste s'approche. Je laisse la femme là et je repars dans la forêt
+ (barré) illisible
0 Pietra me retrouve plus tard dans la forêt. Elle me montre l'oeil Horla que la Baba Yaga lui a implanté dans le cou. Elle me donne un couteau de boucher et me demande de lui enlever. J'accepte mais en extrayant l'oeil je lui endommage la moelle épinière. Elle se retrouve paralysée des deux jambes. Je crains pour sa survie. Je la porte alors jusqu'à Cracovie pour lui trouver des soins. Nous nous rendons au dispensaire mais on dit qu'on ne pourra rien faire pour la sauver. C'est alors que les troupes du Voïvode déferlent sur la ville. A leur tête, le Voïvode, une très belle femme à la peau pâle qui monte un cheval blanc. Les cavaliers du voïvode rasent la ville en une nuit, et massacrent tous les civils qui passent à leur portée.
Je trouve refuge avec Pietra dans une cave sous les décombres d'une maison. Il y a quelques autochtones qui nous accueillent sans chaleur. Je comprends que si je reste dans cette cave, Pietra va mourir. Je veux faire une reconnaissance à l'extérieur, armé du couteau de boucher. Pietra me demande de ne pas l'abandonner. Elle vient de perdre l'usage de ses mains, elle tremble et agonise. Je l'attache à mon dos avec ma ceinture et nous sortons ensemble.
+ Je suis un explorateur du syndrome de l'oubli, je perce petit à petit le mur de la dead zone mémorielle. Fulgurantes visions du passé (Esssence)
0 Quand je sors des décombres avec Pietra sur mon dos, Cracovie n'est plus qu'un nuage de cendres avec ça et là la masse des terrils qui se dégagent. Des souvenirs commencent par me revenir. Je connais cet endroit. Je connais mon nom. Je m'appelle Andrei.
A peine sorti, je suis rejoint par le soudard du Voïvode, c'est devenu un monstre mort-vivant, esclave de son symbiote Horla. Nous combattons, et le soudard s'empare de Pietra. Il l'entraîne dans la forêt. Je me lance à sa poursuite. Quand je le retrouve en pleine forêt, il est en train de la livrer à la Baba Yaga. Je leur reprends Pietra à temps avant que la sorcière ne puisse lui implanter un nouveau symbiote, mais trop tard pour empêcher que la sorcière lui arrache un oeil.
Nous fuyons et retournons à Cracovie. Pietra est au plus mal. Il nous faut un cheval pour fuir loin. A Varsovie, peut-être pourront-ils la soigner. Pietra m'explique son passé, qu'elle s'appelle en fait Jadviva, qu'elle a travaillé à la mine. Je lui en veux car elle n'est pas toute à fait innocente de ce que la Baba Yaga lui a fait. Je lui fais des reproches, je lui dis qu'elle me manipule. Je lui demande ce que je pourrai bien y gagner, elle répond : "seulement mon amour le plus total, le plus aveugle". Au final je ne puis me résoudre à l'abandonner. Et aussi parce que sans elle, en tant qu'amnésique, je n'ai plus aucun objectif.
Il n'y a plus de cheval à la surface de Cracovie, les survivants les ont réquisitionnés pour quitter la ville. Pietra m'explique qu'elle sait où en trouver un. Dans le tunnel de mine où elle travaillait. Ce fameux tunnel qu'ils ont creusé trop loin, qui communique avec l'enfer.
Il y a deux plateformes qui descendent dans la mine. Nous en empruntons une, jusqu'au dernier niveau de galeries. Sur les instructions de Pietra, nous empruntons l'un des tunnels, remontant le long des rails. Nous croisons des wagons abandonnés. Les charpentes au-dessus de nos têtes m'évoquent une forêt. Une sombre forêt souterrain qui pèse des milliers de tonnes. Nous entendons un hennissement de cheval, nous continuons tout droit, ignorant toutes les galeries annexes. Nous marchons longtemps. Au bout d'un moment, Jadviga m'explique que ce n'est pas la bonne route. Que ce n'est pas un vrai cheval. Alors nous rebroussons chemin, nous reprenons la plateforme, dépité. Je fais remonter la plateforme. Hélas, à mi-chemin, la plateforme redescend. J'ai alors des flachebacques. Moi aussi j'ai travaillé à la mine. J'ai déjà été dans une plateforme accidentée. Je me rappelle comment j'ai fait pour m'en sortir. Je saute de la plateforme, sur la paroi rocheuse, suintante de goudron, et j'escalade la paroi à mains nues jusqu'au sommet.
Quand nous sortons, je regarde le visage de Jadviga. Elle respire avec beaucoup de peine, elle est noire de suie. Elle me demande de l'amener dans la chapelle des mineurs. C'est au sommet d'un terril. Une petite chapelle de brique. A l'intérieur, les vitraux sont fait de fragments de verre de bouteille, les bancs sont fait de pelles et de pioches, l'autel est un wagon retourné. Elle me demande de la poser sur l'autel, la tête dans le vide. Elle m'explique qu'elle ne pourra pas aller plus loin et qu'elle souffre trop. Elle me demande d'abréger ses souffrances. Je la supplie de ne pas me demander ça mais elle continue. Je regarde son oeil gris qui en dit tellement long, je regarde aussi le trou rouge de son autre oeil. Je n'en peux plus.
Je prends la ceinture qui m'a servi à la porter tout du long et je l'enroule autour de mon cou. Elle prie. Les larmes aux yeux, je maintiens la boucle de la ceinture contre sa gorge et je tire de toutes mes forces.
+ (barré) illisible
+ (barré) illisible
+ (barré) illisible
+ Je n'ai plus de but, je l'ai perdue, je suis perdu.
La geste du soudard du Voïevode (joué par Martin)
+ (barré) J'aurais toujours voulu lui faire l'amour
0 Je fais partie du soudard des voïvodes. Nous effectuions des raids contre Varsovie et les villages proches. Dans l'un de ses villages, j'ai découvert la femme du boucher. Je ne sais pas si c'est de l'avoir vue découper de la viande sans passion, sans avoir un regard pour son mari, mais j'ai eu envie de la posséder. Je n'en ai pas eu l'occasion car nous sommes partis aux abords du village, et là je ne me souviens pas de ce qui s'est passé, à part que c'était violent.
Je me suis réveillé sur un charnier de feuilles, aux côtés de mes compagnons morts. Moi je portais des blessures atroces. Je devrais être mort mais au contraire, je me sens plus fort et alerte que jamais.
+ (barré) Je retrouve la femme et elle est envoûtée par mon nouveau moi.
0 Je retourne au village, il est vide. les habitants nous ont fui, ou ont fuit ce qui a tué mes compagnons. Mais la femme du boucher est restée. Quand j'entre dans sa cabane, elle a d'abord l'air horrifiée. Mais je la prends dans mes bras et elle s'abandonne à moi.
+ (barré) Je veux comprendre ce que m'a fait la vieille dame.
0 Au matin, quand je me réveille, la femme du boucher n'est pas à mes côtés. Je pars dans la forêt à se recherche. Je commence aussi à me souvenir de ce qui s'est passé au charnier des feuilles. C'est la vieille dame, la Baba Yaga, qui a tué mes compagnons. Et moi, j'ai hérité d'un de ces yeux, j'ai un oeil dans la nuque. Mais ce matin, dans chacune de mes plaies profondes, un oeil s'est ouvert.
+ Pourquoi je ne suis plus humain ?
0 Je trouve la Baba Yaga et elle me dit qu'elle me donnera des réponses si je retrouve Jadviga pour elle. J'accepte car j'ai très envie de revoir Jadviga. Maintenant que nous avons communié dans la chair, mon désir pour elle est devenu de l'amour. La Baba Yaga m'explique qu'elle est allée à Cracovie.
+ (barré) Ce dégoût pour tous ceux qui refusent mon amour.
Quand j'arrive là bas, la voïvode a tout rasé. Je trouve un homme barbu qui porte Jadviga et je lui enlève de force pour la porter à la Baba Yaga. Jadviga me maudit pour ça.
+ (barré) Je me repère grâce aux cartes de la mine
0 Nous retrouvons la trace de l'étranger et de Jadviga à Cracovie. Je dérobe un plan de la mine et avec la Baba Yaga nous descendons par la plateforme N°2.
+ (barré) Jadviga. Nous sommes liés. (Essence)
0 Une fois dans les galeries, je sens la présence de Jadviga. Mon amour pour elle me dit comment la trouver. Nous arrivons jusqu'à sa plateforme. Je fais revenir la plateforme vers moi mais trop tard. La belle s'est enfuie avec l'étranger.
+ Je ne suis plus qu'un esclave.
0 Je veux que nous remontions, mais la Baba Yaga ordonne qu'au contraire nous redescendions jusqu'à nous coller à la bouche de l'enfer. je réalise qu'elle m'a bernée et qu'elle me méprise, et que je suis voué à lui obéïr sans jamais être récompensé en retour.
+ Elle sera dorénavant ma mère.
0 La sorcière invoque les démons, mais ils passent en nous blessant sans s'arrêter. Je vois alors dans son regard désespéré qu'elle n'a plus que moi. Je sais qu'elle reconnaîtra alors que je suis aussi son enfant, puisque je porte ses yeux. Je sais qu'elle m'aimera et que nous serons, comme mère, et fils.
La geste de Pietra / Jadviga (morte) (jouée par moi)
+ (barré) Je veux me débarasser de cette saloperie qui prend le contrôle de moi.
0 Quand la Baba Yaga m'a implanté un oeil dans la nuque, j'ai réussi à la fuir et je me suis réfugiée dans ce village. Comme il me fallait survivre, j'ai choisi d'épouser le boucher pour me mettre sous sa protection. Mais ensuite les soudards du voïvode sont arrivés pour faire des représailles car Cracovie et les villages proches sont sympatisants des sadislistes. Et ensuite la Baba Yaga est arrivée, alors tous les villageois ont fui. Ils m'ont laissée là car ils pensaient que j'étais la source de leurs malheurs. Un étranger est venu me poser des questions, il cherchait à éliminer des monstres et je ne lui ai pas montré mon oeil parce que j'avais peur qu'il me tue. Il est reparti. C'est alors que l'un des soudards est entrée dans ma maison. Il était devenu un monstre mort-vivant avec un oeil dans la nuque. C'est alors que mon symbiote a pris le contrôle de moi et je me suis accouplée avec cette horreur.
Au matin, j'ai recouvré mon esprit. J'ai emporté un couteau de boucher ee me suis enfuie avant que l'oeil ne reprenne à nouveau le contrôle de moi. J'ai suivi les traces de l'étranger jusqu'à le retrouver dans la forêt. Je lui ai demandé de m'arracher l'oeil, mais ça s'est mal passé. J'ai perdu l'usage de mes jambes et je sens que je vais bientôt mourir.
+ (barré) Sans la Baba Yaga, je n'aurai peut-être jamais de réponse.
+ (barré) La sorcière m'a arraché un oeil.
0 Ce combat avec la Baba Yaga m'a remis en tête les évènements qui ont précédé l'implantation du premier symbiote. Je me rappelle de mon passé à la mine, de mon vrai nom, Jadviga, de mon pacte avec la Baba Yaga. ça ne change rien. Maintenant que j'ai quitté la mine, je ne veux pas devenir un monstre aux ordres de la sorcière. Jamais je ne la laisserai me réimplanter un oeil.
+ (barré) Nous arrivons dans la veine dans laquelle je travaillais.
+ (Barré) Mnémomancie : Souvenirs implantés, fausses croyances, science du flachebacque. (Essence)
0 Quand le soudard fait redescendre la plateforme, j'envoie à Andrei des extraits de ma propre mémoire de mineuse, comment j'ai survécu à un accident de plateforme en trouvant des prises dans la paroi et en escaladant. Grâce à cela, Andrei trouve la force de nous tracter à l'extérieur. Mais c'est trop tard pour moi. Je souffre atrocement, je suis fatiguée de fuir, et je sais que nous n'avons aucun espoir d'atteindre Varsovie et d'y trouver un médecin capable de me sauver. Quand je vois la chapelle des mineurs sur le terril, il me vient une idée.
+ (barré) Je suis prête.
Playlist :
Eryn Non Dae / Hydra Lernaïa (death metal pachydermique)
L'Enfance Rouge / Krsko-Valencia : post-punk / ambient
Amen-Ra : Mass III : post-hardcore forestier quintessentiel
Shora / Malval : post-rock initiatique
Goliath Bird Eater : Black Pentagon : psyché-drone rituel
Dedale(s) : Malkuth : noise/dark-ambient du fond de la mine
Mouth of the Architect : The Ties that Bind : post-hardcore paroxystique
Sunn0))) : Monoliths & Dimensions : drone jazz des profondeurs
Gestes des personnages :
La Baba-Yaga (jouée par Anna)
+ Je veux en finir avec les hommes du voïvode qui ont exterminé mes enfants (la chair de ma chair) ainsi que ces fous de sadislistes qui ne les ont pas protégés
+ Je sens dans ma nuque le picotement de la chose qui grossit, qui tremble, qui respire. Ma route doit reprendre.
+ (barré) Les pavés, immonde création... Ils me soulèvent le coeur, me retournent les boyaux, m'arrachent la peau des pieds. La ville et ses odeurs me déchirent et me brûle en dedans. Vivement l'herbe et les feuilles mortes.
+ (barré) Celui qui s'est levé du charnier est là ... Son corps pulse, la chose bouge dans ma nuque... Je dois comprendre pourquoi.
+ (barré) Je lance l'esclave sur la piste de l'hôte, la chose dans mon cou s'endort, celle dans mon ventre se réveille.
+ Cette ville m'a torturée. La chose dans mon ventre hurle. Je hais les hommes et leur ville.
+ (barré) Je dois lui réimplanter la chose. Ainsi, elle sera de nouveau ma fille.
+ (barré) Mes ongles s'enfoncent dans l'oeil, horreur. Maudite. La chose dans mon cou se ferme.
+ (barré) Cette fille, Jadviga, ma fière foreuse, ma propre fille qui me blesse !
+ (barré) L'oeil dans ma main saigne sous mes ongles, il me faut un onguent.
+ Serviteur Ombre. Elle se lève derrière nous, enfin elle est là . (Essence).
+ Je me rappelle comment les réveiller.
+ J'ai de la peine pour cet humain souillé.
+ Ils m'ont blessée, écorchée... Oubliée.
La geste d'Andrei (joué par Melody)
+ (barré) illisible
+ Je veux détruire les mutations qui s'immiscent chez les personnes.
0 (barré) illisible
+ Je suis un explorateur du syndrome de l'oubli, je perce petit à petit le mur de la dead zone mémorielle. Fulgurantes visions du passé (Esssence)
+ (barré) illisible
+ (barré) illisible
+ (barré) illisible
+ Je n'ai plus de but, je l'ai perdue, je suis perdu.
La geste du soudard du Voïevode (joué par Martin)
+ (barré) J'aurais toujours voulu lui faire l'amour
+ (barré) Je retrouve la femme et elle est envoûtée par mon nouveau moi.
+ (barré) Je veux comprendre ce que m'a fait la vieille dame.
+ Pourquoi je ne suis plus humain ?
+ (barré) Ce dégoût pour tous ceux qui refusent mon amour.
+ (barré) Je me repère grâce aux cartes de la mine
+ (barré) Jadviga. Nous sommes liés. (Essence)
+ Je ne suis plus qu'un esclave.
+ Elle sera dorénavant ma mère.
La geste de Pietra / Jadviga (morte) (jouée par moi)
+ (barré) Je veux me débarasser de cette saloperie qui prend le contrôle de moi.
+ (barré) Sans la Baba Yaga, je n'aurai peut-être jamais de réponse.
+ (barré) La sorcière m'a arraché un oeil.
+ (barré) Nous arrivons dans la veine dans laquelle je travaillais.
+ (Barré) Mnémomancie : Souvenirs implantés, fausses croyances, science du flachebacque. (Essence)
+ (barré) Je suis prête.
Hors ligne
L'ENFANT PERDU
Construire la cohérence
Joué le 24/07/13 à St-Malo à la Baronnie avec Fabien Hildwein (le prophète) et moi (le père).
Une partie spéciale à bien des égards :
- Je l'ai jouée avec Fabien Hildwein, l'auteur du jeu de rôle Monostatos, un jeu que j'apprécie tout particulièrement et qui m'évoque le pendant désertique de Millevaux. C'était donc pour moi très significatif de pouvoir jouer avec Fabien. D'autant plus que j'avais hâte de savoir comment allait se comporter dans le jeu quelqu'un qui était à la fois à l'aise avec la théorie rôliste et avec la narration partagée.
- Nous avons choisi comme théâtre de jeu la Grèce. C'était intéressant parce que c'est une région chaude, aride et montagneuse de Millevaux. ça évoquait certains cadres de jeu pour Monostatos.
- La séance a été très courte (une heure) et plus posée et poétique que d'habitude.
Lors de sa dernière instance, Fabien a décrit certains des Horlas technologiques qui hantent le Mont Olympe et ses contreforts. Je sais que Fabien est fan de la BD L'Incal de Jodorowski & Moebius, et ça s'est ressenti dans son aisance à décrire. Nous nous retrouvons dans un cube noir avec des Corax, des oeufs cubiques. Fabien commence alors à décrire une source de lumière nébuleuse, iridescente... Je réalise alors qu'il est parti pour accumuler des éléments disparates, et je lui demande au contraire de réutiliser au maximum les éléments existants (les Corax, les cubes, la couleur noire), quitte à les décliner sous une forme différente. Fabien rectifie alors son tir. Il parle de lumière noire, de sage humain à la barbe en plumes de corbeaux, de milliers d'oeufs cubiques qui se fissurent, de l'enfant retenu dans un grand oeuf cubique, du grand cube qui s'inverse à nouveau pour absorber le prophète et rejeter le père et l'enfant. Je conclus par quelques détails qui recyclent autant de vieux éléments.
Je crois que ma maîtrise d'Inflorenza, autant que le livre en cours de rédaction, manquaient d'une page de conseil sur la cohérence. Recycler les mêmes éléments participe d'une fiction et d'un esthétisme fort. C'est souvent le contraire qui se produit aux tables d'Inflorenza, puisque les joueurs essayent de caser des éléments disparates, versant dans la surenchère d'effets et de descriptions de Horlas sans chercher à être cohérent avec ce qui a été dit avant. C'était le cas dans Parasites et plus encore dans L'Arbre des Supplices et la Tour Inversée. Je ne dois pas m'étonner. Cette idée de la cohérence n'était pas si simple à avoir. C'est dorénavant une chose que je rechercherai activement dans ma pratique future du jeu de rôle. Il s'agit de sortir du schéma "Comment je peux introduire un nouvel élément encore plus original et frappant ?" pour aller vers "Comment je peux mettre en valeur le matériel déjà produit en l'abordant en profondeur ou sous un nouvel angle ?"
Fabien m'a aussi fait part de l'idée que le positionnement mécaniques <-> fiction dans Inflorenza était incomplet. Je suppose que le fait que chaque joueur cadre la scène de son personnage à tour de rôle laisse penser que fiction -> fiction ou fiction -> mécanique ne fonctionne pas à plein. Cela ne me dérange pas du moment que le jeu fonctionne. Je me demande aussi si l'avis de Fabien pourrait être biaisé du fait que la partie a été très courte et n'a pas montré toute l'ampleur des interactions possibles entre mécanique et fiction. Je dois aussi aussi avouer que pour l'instant, cette question de positionnement, même si elle m'est utile, échappe encore à ma compréhension.
Le prophète (hors-jeu) (joué par Fabien)
+ Si je le veux, je peux tenir longtemps à l'extérieur.
0 Je suis un nomade, et je peux très bien survivre dans la nature.
+ Je n'aime pas me fixer mais je tâche d'aider les communautés humaines où je passe.
0 Je suis un prophète, je voyage de place en place pour parler de Dieu. Alors que je marche dans les basses montagnes, je croise un berger aux boucles de barbe blonde qui me semble en grand désarroi. Il dit que son enfant a échappé à sa surveillance et s'est perdu dans le maquis. Il me dit qu'en échange, je pourrai trouver refuge dans son village dans la vallée. Comme beaucoup de villages grecs, les villageois se méfient des étrangers. Ici, ils tuent tout étranger dont moins de trois villageois peuvent dire le nom. Il dit que si je l'aide à retrouver son enfant, l'enfant et lui diront mon nom. Il me donne aussi une amulette qui a appartenu à sa défunte femme, ainsi ce serait comme si sa défunte femme était la troisième villageoise à dire mon nom. Je refuse son offre mais il insiste tant que je dois prendre l'amulette. Comme je ne peux me résoudre à refuser mon aide aux pécheurs, nous partons explorer le maquis, une masse d'arbustes et d'arbres bras noueux, épineux. Le berger doit nous frayer un chemin à la machette. Nous entendons des bruits qui pourraient aussi bien être ceux d'animaux que de l'enfant.
+ Dieu me parle (Essence)
0 Nous devons stopper notre progression, car soudain Dieu s'adresse à moi. Je me mets à genoux et couvre ma tête d'un linge. J'explique au père que nous devons quitter le maquis. Le message de Dieu sera plus clair au bout de quelques jours, il se seront cristallisés sous forme de visions ou de rêves. Le père comprend que ses visions seront plus utiles qu'une battue désordonnée, alors il accepte que nous nous retirions ensemble sur un sommet rocailleux pour y passer la nuit.
+ Je comprends la souffrance des animaux.
0 Sur le bivouac se trouve déjà un ours à trois bras. Il s'apprête à nous dévorer quand j'implore sa compassion et lui demande de nous laisser tranquille. Il accepte et se pelotonne dans son coin en grognant.
+ Les Horlas n'échappent pas à la justice de Dieu.
0 Nous dormons. Le berger reçoit une vision d'un homme à tête de corbeau enlevant son enfant dans le maquis. Il me réveille et nous parlons de l'ours, et des Horlas qui vivent dans les montagnes et enlèvent les enfants. Il me demande si parler aux ours est un blasphème, si je vais baptiser l'ours, si je vais faire subir un châtiment divin aux Horlas qui ont pris son enfant, si je suis un pope, si je suis le messie, si je suis une icône qu'il doit adorer. Il semble avoir une compréhension limitée de la foi, j'essaye de lui expliquer que je suis un simple homme à qui Dieu choisit parfois de s'adresser, et que hommes, animaux et Horlas sont tous soumis à la justice de Dieu et non pas à la mienne.
Au matin, juste à nos pieds, occultant le sommet de la colline et une partie du maquis, se trouve un grand cube noir. Il nous absorbe tous deux.
A l'intérieur, le cube est de dimension plus vaste encore. Eclairés par de la lumière noire, des milliers d'oeufs noirs forment des fractales et des branchages. Ils sont tous légèrement fissurés, comme sur le point d'éclore. Au milieu, un sage Corax. C'est un homme sombre à barbe faite de plumes noires. Au dessus de lui volent des corbeaux faits de l'obsidienne la plus noire. Le sage garde un grand oeuf noir cubique que nous savons contenir l'enfant.
Je lui demande de rendre l'enfant. Il me dit que l'équilibre doit être conservé, ils doivent ramener quequ'un au Mont Olympe. Alors je m'offre en échange parce que c'est sans doute ce que Dieu a voulu. Le père et l'enfant sont éjectés du cube et moi je reste.
Le père (joué par moi)
+ Avec l'aide de l'étranger, je veux retrouver mon fils dans le maquis.
+ Je vois en rêve mon enfant capturé par l'homme à tête de corbeau.
+ L'enfant aux yeux de corbeau jette un dernier regard derrière lui.
0 Une fois que le prophète s'est offert en sacrifice, je suis éjecté du cube et le cube disparaît. A mes côtés, mon enfant, couvert de blanc d'oeuf. A son cou l'amulette de ma défunte femme.
Je le nettoie et l'entraîne à ma suite, nous redescendons vers le village. Je lui explique que je lui conterai en chemin l'histoire de ce prophète qui l'a sauvé, et ce pour qu'il conte son histoire à ses propres enfants qui le conteront à leurs propres enfants et ainsi de suite pour que l'histoire de ce saint homme perdure. L'enfant me suit sans mot dire. Sans que je ne m'en aperçois, il jette un dernier regard derrière. Il cligne des paupières et un instant ces yeux sont tous noirs comme ceux d'un corbeau.
Gestes des personnages
Le prophète (hors-jeu) (joué par Fabien)
+ Si je le veux, je peux tenir longtemps à l'extérieur.
+ Je n'aime pas me fixer mais je tâche d'aider les communautés humaines où je passe.
+ Dieu me parle (Essence)
+ Je comprends la souffrance des animaux.
+ Les Horlas n'échappent pas à la justice de Dieu.
Le père (joué par moi)
+ Avec l'aide de l'étranger, je veux retrouver mon fils dans le maquis.
+ Je vois en rêve mon enfant capturé par l'homme à tête de corbeau.
+ L'enfant aux yeux de corbeau jette un dernier regard derrière lui.
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C'est très marrant, je retrouve beaucoup des observations que j'ai eu à ma dernière table d'inflorenza. Ça a eu lieu en gréce aussi justement comme quoi les grand esprit se rencontrent, même si en l’occurrence ma gréce était passablement différente.
Tu parle de cohérence et ça me semble être un élément de règle qui devrait être au cœur du jeu. Car si fatalement on relie nos phrases les unes aux autres en début de partie par la suite on se disperse très (trop) facilement. Seul le confident peut arriver à réguler cela mais sur des grosses tables ça devient assez lourd à gérer je trouve.
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A la suite de cette partie, et aussi en réaction à ton compte-rendu, j'ai rédigé un article sur la cohérence pour le livre d'Inflorenza. Je te cite ce passage :
+ Recycler les éléments surnaturels déjà apportés. Quand un joueur s’apprête à décrire un Horla ou un phénomène surnaturel, le Confident l’invite à recycler des anciens détails. Ainsi, si au début de la séance on a croisé une Dame Blanche dans la forêt, ce Horla monstrueux qui apparaît maintenant est peut-être une horrible sorcière vêtue de blanc.
+ Poser des questions sur les mystères non résolus. Le Confident tient un registre mental de ces mystères. Il interroge les joueurs fréquemment à ce sujet et propose de relier les mystères entre eux. L’assassin de ces jeunes hommes ne serait-il pas le père violent de Rufus ? Cornell oublie tout, mais ne serait-ce pas à cause du pouvoir d’oubli de Mademoiselle Sanglot ?
+ Mettre en avant l’intérêt des conflits et des narrations sans conflit. Quand un joueur doute ou se sent à court de sentences, mieux vaut qu’il joue sans conflit. En revanche, si la coupe est pleine, un conflit s’impose !
Si tu pense avoir trop de joueurs pour que ces mesures suffisent, tu peux d'une part essayer de sensibiliser les joueurs pour qu'ils fassent la police eux-mêmes (ainsi, les conseils suivants peuvent être mis en pratique aussi bien par les joueurs que par le Confident). D'une autre part, tu peux créer un handicap qui l'implémente dans les règles. Par exemple : quand on fait une instance sans conflit, la sentence doit avoir un lien avec la sentence d'un autre personnage. Exemple 2 : Quand on s'engage dans un conflit, le conflit doit être lié, en plus d'une des sentences du personnage en conflit, à une sentence d'un autre personnage.
L'essentiel est de s'assurer au préalable que les autres joueurs ont aussi cette attente de cohérence, avant d'imposer des contraintes supplémentaires allant dans ce sens.
Sinon, je serais curieux de savoir à quoi ressemblait ta Grèce millevalienne ! De toute façon, c'est absolument cool qu'elle ne ressemble pas à celle que je décris. Je rappelle l'un des slogans de Millevaux : Rien n'est sacré.
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Oui le concept de handicap semble intéressant c'est à travailler, y'avait aussi l'idée de la lanterne (comme dans horreur à arkham) ou on s'attribue la parole qui a été évoqué lors de mon debriefing (on en avait déja parlé aprés HMS wilderneiss). Il faut aussi dire que j'ai tendance à faire des setting trop ouvert, j'ai un coté expérimentale ce qui fonctionne généralement bien dans les jeux avec meneurs mais sans c'est plus laborieux, ça peut se faire je pense mais faut bien maîtriser le jeux.
Sinon, je serais curieux de savoir à quoi ressemblait ta Grèce millevalienne ! De toute façon, c'est absolument cool qu'elle ne ressemble pas à celle que je décris. Je rappelle l'un des slogans de Millevaux : Rien n'est sacré.
Oui c'est ce que j'aime dans sombre et c'est ce que je retrouve pas mal dans millevaux : chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Je viens de recevoir sombre 2 et je suis tour à tour surpris par les ressemblance et les différences entre ce que j'ai fait et ce que decris l'auteur. C'est ce qui fait qu'inflorenza malgré des aspects un peu particuliers est super intéressant, on a tous une situation de départ plus ou moins identique mais chacun va forger son propre monde. Enfin j'en dirais plus lors du CR, ça sera beaucoup plus parlant. Bon c'est une partie ratée fondamentalement mais justement on en apprendra peut être plus sur un échec que sur une réussite.
Dernière modification par Apprenti MJ (16 Aug 2013 20:15)
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Oui, en effet, à partir d'une partie "ratée" je peux en effet te suggérer des choses et également voir s'il ne manque pas quelque chose dans ma rédaction finale.
Une chose qui peut fonctionner pour obtenir de la cohérence malgré un setting ouvert, c'est à l'issue de chaque tour de table, remplacer une inflorescence par un sujet central qui a été amené.
Par exemple, si tout le premier tour de table tourne autour de la lutte pour le contrôle des ressources en carburant, tu peux au début du tour de table suivant remplacer l'inflorescence "Science" par "Carburant". Peut-être que ça pourrait être encore plus ciblé si on faisait la substitution à la fin de chaque instance.
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L’ARBRE A VEUVES
Les limites du jeu de basse et le piège de la surenchère Horla
Joué le 25/07/13 à la Baronnie à St-Malo avec Flavie (la guerrière), Olivier (le vieil homme), moi (Le vieux chercheur d'or), Aloïs (le druide) et Cédric (Vlad).
Une démo importante pour moi car à la table, il y avait Flavie, qui avait participé au playtest qui avait donné lieu à une émission Garage du Podcast de la Cellule. Si la partie a été plaisante et m’a permis de montrer les progrès du système, nous sommes tombés dans un piège que j’ai pu ensuite identifier : la surenchère Horla, phénomène que j’ai déjà constaté lors des séances Parasites et l’Arbre des Supplices et la Tour Inversée, et auquel j’avais trouvé une solution élégante dans L’Enfant Perdu. La surenchère Horla, c’est quand les joueurs profitent de leur liberté créative pour surenchérir dans les détails concernant les Horlas, pour surenchérir dans les mutations subies par leurs personnages, sans se soucier de la cohérence esthétique ou du rythme de la fiction. A bien y réfléchir, c’est quelque chose que je veux limiter, sinon éviter dans les séances. Je pense qu’il y a mieux à faire avec ce système qu’empiler les effets dans une orgie de mutations et de monstruosité. Je ne prétends pas avoir aucune responsabilité dans le problème, déjà il faut admettre que les mécaniques le permettent, et qu’en tant que Confident, je n’ai pas ramé dans le sens de la cohérence ou de la mesure. Déjà , c’est moi qui ai commencé la surenchère en annonçant l’arbre à veuves. Comme truc too much, ça se posait là . Ensuite, je n’ai forcé la main de personne pour construire la cohérence. Ainsi, j’ai eu le sentiment que ça aurait été bien de poursuivre la description autour des mains (et je l’ai fait, en décrivant le cerf Belenos comme ayant des mains à la place des bois, référence à une célèbre affiche du festival Fantastic’Arts de Gérardmer), mais je n’ai ni imposé ni même suggéré aux autres joueurs de reprendre à leur compte des descriptions à base de mains. J’aurais pu graver ça dans le marbre en substituant une inflorescence par « Mains ». L’autre problème c’est que tout le monde s’est mis à muter dans la partie. La séance L’œil de la Baba Yaga était beaucoup plus satisfaisante parce que seuls deux personnages sur quatre étaient des mutants. Un dernier problème, c’est que j’avais un joueur largué (Aloïs) et une joueuse (Yosei) qui a même quitté la table sans jouer au terme de l’instance de Flavie. Ça aurait du me mettre la puce à l’oreille, j’aurais peut-être pu dialoguer un peu plus avec eux pour voir ce qui clochait et ce qu’ils attendaient.
En créant un système ouvert, je prends le risque de donner beaucoup de responsabilités au Confident dans la réussite de la partie. En fait, Inflorenza favorise le jeu de basse (le Maître de Jeu bosse pour que les attentes des joueurs soient exaucées dans la partie). Mais au cours d’une discussion avec Romaric Briand, j’en suis venu à l’idée que le jeu de basse permet aux joueurs d’être satisfaits, pas forcément au MJ. Car le MJ peut avoir des attentes différentes. Il en a forcément car il connaît le potentiel du jeu, au contraire des joueurs (à part Flavie, personne à la table n’avait déjà joué à Inflorenza). Il en a forcément car les joueurs vont caler leurs attentes sur leurs expériences d’autres jeux, ou sur des clichés au sujet du jeu (ce n’est pas peu dire que les gros mutants sont un cliché sur Millevaux), alors que le MJ sait vraiment ce que le jeu a dans le ventre. Un jeu de basse satisfaisant pour tout le monde, c’est un jeu de basse où le MJ n’oublie pas de formuler ses propres attentes, les justifier, cadrer, suggérer, cadrer, cadrer et encore cadrer.
Ce piège du jeu de basse n’est pas du tout limité à Inflorenza. Dans certains CR de Sombre par Johan Scipion, notamment sur ses quickshots La nuit n'a pas de coeur I et Indian Lake I où il mène vraiment en jeu de basse, on constate aussi la surabondance de matériel fictionnel, et la surenchère d’effets sur les PJ.
Pour conclure, j’aimerais préciser que la surenchère Horla n’est pas forcément dommageable. Je conçois qu’on puisse trouver ça cool, et je me vautre volontiers dedans à l’occasion. Mais il faut savoir que c’est la conséquence d’un jeu de basse très relâché pour savoir comment l’éviter si on veut l’éviter.
La geste de la guerrière (jouée par Flavie)
+ Je veux devenir la plus grande guerrière du village.
0 Un village au cœur de la forêt de Brocéliande. Un feu de joie, l’assemblée des guerriers. Je suis la plus grande guerrière de ce village, c’est juste que les autres ne le savent pas encore. Ce soir, je me repais du fruit de ma chasse, avalant un cœur de sanglier devant les villageois, mais bientôt je leur prouverai à tous ma force et ma valeur.
+ (barré) Mes griffes de chasseresse se développent.
0 Se battre avec des armes, c’est pour les faibles.
+ (barré) Mes croyances m'ont obligée à rejeter un vieil homme.
0 Un vieil homme souffrant, un étranger, demande à partager de la viande avec les guerriers. Je sens qu’il en a besoin, mais je suis obligée de le repoussé, car la viande est la nourriture sacrée des guerriers, il n’y a pas droit. J’ai des remords mais je n’en montre rien.
+ (barré) Comment un druide peut-il nous abandonner ?
0 Au matin, le druide annonce qu’il mènera les villageois vers la quête de l’Arbre d’Or. Je n’en reviens pas que le druide croit à ses chimères. Il entraîne tous les hommes valides avec lui, et laisse les faibles sur place, à la merci des dangers. Tout ça pour une traversée périlleuse de la forêt en direction d’une chimère. Je fais part de mon désaccord, mais je décide de les suivre pour les protéger d’eux-mêmes et prouver que j’avais raison.
+ (barré) Chacun se rend compte que je suis la plus courageuse du village.
+ Je suis possédée et protégée par Hécate.
0 Quand nous arrivons au village du lac, il est entièrement contaminé par la corruption. Possédée par Hécate, je mute dans une forme berzerk et massacre les villageois corrompus et tous les tentacules qui émergent du sol. J’ai prouvé que j’était la meilleure guerrière de notre village de Brocéliande.
La geste du vieil homme (joué par Olivier)
- feuille perdue –
Je suis gorgé de corruption comme si j’étais gorgé de pus. Je suis vieux et je sais que je vais mourir. Mon seul souhait est de retourner dans mon village natal, le village du lac. J’ai quelque chose à y régler avant de passer l’arme à gauche. Je suis hébergé par le village de Brocéliande mais leur accueil n’est pas chaleureux. Quand je demande à goûter de la viande pour reprendre des forces, la guerrière me le refuse. Maudite femelle.
Heureusement, je trouve une oreille attentive. Le vieux chercheur d’or croit que dans mon village, il y a un arbre d’or. Il arrive même à en convaincre le druide et les résultats sont inespérés : tous les guerriers sont réquisitionnés pour aller au village du lac. Voilà une escorte rêvée pour m’y accompagner. Je les guide en suivant des arbres qui sont gravés en langue putride (ils sont griffés et déchiquetés, la langue putride s’écrit en relief).
Quand nous arrivons au village du lac, la corruption y est à son comble. Belenos, le cerf aus bois en forme de mains, a soumis tout l’endroit à son influence malfaisante. Les villageois sont des monstres et les tentacules fleurissent de partout. Je me vide de ma propre corruption, de ma force de flétrissure, me sacrifiant pour anéantir la corruption bourgeonnante et dégénérée du village du lac où je suis né.
La geste du chercheur d'or (mort) (joué par moi)
+ Je veux faire affaire avec l'old timer. Ensemble, on va trouver l'Arbre de son village.
+ J'ai embrigadé le druide de mon village.
+ Je suis devenu l'homme aux mains dorées.
0 Sur la route vers le village du lac, je suis attiré par une lueur dans la forêt que je crois être l’Arbre d’Or. Je m’aventure hors du bivouac, mais l’arbre que je découvre est en fait un Arbre à Veuves : un arbre dont les fruits sont des mains de veufs et de veuves. Il brille à cause de l’éclat des alliances. L’arbre m’agresse et s’hybride à moi. Je reviens vers le village, fier et triomphant. Moi le vieillard inutile je suis désormais couvert de mains aux anneaux d’or, qui me caressent et me conseillent.
+ Je me sens enfin désiré.
+ Les mains finiront par faire de moi un arbre.
+ Les hommes du village ont fui devant ma noblesse.
+ Je n'aurai plus besoin d'eux au final.
La geste du druide (joué par Aloïs)
+ Je veux retrouver le Cerf pour établir une influence sur le village du lac.
0 J’ai toujours hésité entre les deux voies du druidisme, druidisme noir et druidisme blanc. Quand l’old timer vient me parler de l’Arbre d’Or, je feins de croire à cette légende et j’entraîne les guerriers du village dans cette quête. Je pense que l’Arbre d’Or est une chimère, en revanche je sais que le Cerf vit dans le village du lac, et je veux en faire mon totem pour établir mon influence sur les deux villages.
+ (barré) Je perds la foi en Belenos
+ (barré) Je veux hybrider le Cerf et la jeune guerrière.
0 Au départ, la jeune guerrière s’oppose à mes projets. J’accepte néanmoins qu’elle nous suive, parce que je suis pris du désir coupable de l’hybrider avec le Cerf.
+ J'ai foi en la forêt.
+ Je me couvre d'écorce
+ Je me sacrifierai pour mon village.
0 Au final, quand je vois le véritable aspect du Cerf, monstre sans poil, aux cerfs garnis de mains, je réalise l’horreur du druidisme noir. Je me rue au combat pour le tuer.
La geste de Vlad (joué par Cédric)
+ (barré) Je veux que les animaux ne soient plus mes seuls amis.
0 Je ne suis pas un guerrier, juste un simple chasseur. Je suis horriblement laid et contrefait. Seuls les animaux tolèrent ma présence, et dans le village, je suis rejeté. Quand le druide annonce le départ vers le village du lac et que la guerrière s’oppose à ses projets, je me mets en avant . Je cherche à être promu guerrier pour impressionner aussi bien les hommes… que les femmes.
+ A la fois homme et bête, ma force est sans égale.
0 Sur le chemin, je tue un Horla à la force des mains pour sauver une villageoise du lac. Je sens que mon côté bestial se réveille. La villageoise semble tellement impressionnée par ma force qu’elle me suit sans remarquer ma laideur. Avant l’assaut du village, je la prendrai une seule et violente fois puis je la rejeterai. J’ai mieux en vue.
+ Les femmes sont folles de moi : Je suis humain à l'extérieur et bestial à l'intérieur.
0 J’use de ma force pour éradiquer le village du lac aux côtés de la guerrière, et ensuite nous nous unissons dans une noce charnelle et bestiale.
Gestes des personnages
La geste de la guerrière (jouée par Flavie)
+ Je veux devenir la plus grande guerrière du village.
+ (barré) Mes griffes de chasseresse se développent.
+ (barré) Mes croyances m'ont obligée à rejeter un vieil homme.
+ (barré) Comment un druide peut-il nous abandonner ?
+ (barré) Chacun se rend compte que je suis la plus courageuse du village.
+ Je suis possédée et protégée par Hécate.
La geste du vieil homme (joué par Olivier)
- feuille perdue -
La geste du chercheur d'or (mort) (joué par moi)
+ Je veux faire affaire avec l'old timer. Ensemble, on va trouver l'Arbre de son village.
+ J'ai embrigadé le druide de mon village.
+ Je suis devenu l'homme aux mains dorées.
+ Je me sens enfin désiré.
+ Les mains finiront par faire de moi un arbre.
+ Les hommes du village ont fui devant ma noblesse.
+ Je n'aurai plus besoin d'eux au final.
La geste du druide (joué par Aloïs)
+ Je veux retrouver le Cerf pour établir une influence sur le village du lac.
+ (barré) Je perds la foi en Belenos
+ (barré) Je veux hybrider le Cerf et la jeune guerrière.
+ J'ai foi en la forêt.
+ Je me couvre d'écorce
+ Je me sacrifierai pour mon village.
La geste de Vlad (joué par Cédric)
+ (barré) Je veux que les animaux ne soient plus mes seuls amis.
+ A la fois homme et bête, ma force est sans égale.
+ Les femmes sont folles de moi : Je suis humain à l'extérieur et bestial à l'intérieur.
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LE MONSTRE
La légitimité des séances courtes.
Joué le 26/10/13 aux 24 H du Jeu avec Maxime (le monstre) et moi-même (le sage)
Alors que je présente mes parutions au festival des 24 h du jeu à Maxime, avec qui j’ai déjà un peu rôlé par le passé, j’en viens à lui présenter Inflorenza et il semble intéressé par le concept. Problème, Maxime n’a que peu de temps devant lui et je n’avais de toute façon pas prévu de démo longue du jeu ce week-end là . Je n’avais pas le matériel du jeu, pas de d12. Qu’à cela ne tienne, je lui propose une démo sur le stand en une demi-heure sous Inflorenza sei, une variante légère qui se joue au d6 et sans essence. J’improvise un tableau des inflorescences simplifié : 1. Folie 2. Forêt 3. Horlas 4. Egrégore 5.Hommes 6.Chair. Comment jouer au d6 ? Facile, un score de 1 donne une béance, 2-5 une souffrance et 6 une puissance. Soit exactement les mêmes stats qu’au d12.
On a respecté le chrono, ce qui a abouti à une historiette très pure et avec une chute qui m’a beaucoup plu. C’est tout à fait plaisant de travailler ainsi une partie de jeu de rôle comme une nouvelle, en sachant dès le départ que la chute est proche et qu’elle se devra d’être élégante.
Auparavant, ma partie la plus courte avait duré une heure. A l’occasion de cette démo au débotté, je découvre qu’une séance d’Inflorenza d’une demi-heure reste légitime. Less is the new more !
Fiction :
J’avoue ne pas me rappeler de toute la fiction en détail (deux week-ends à enchaîner les parties et je me retrouve à devoir rédiger beaucoup de comptes-rendus, alors j’étale ça dans le temps et j’oublie des choses). Au vu des gestes de personnages, on a joué seulement trois instances : le monstre, puis le sage, puis le monstre.
Le monstre (joué par Maxime)
+ Je voudrais que les humains arrêtent de me voir comme un monstre
Je vis en lisière de la forêt dans une cabane miteuse. Je suis laid et contrefait. Les gens du village ont peur de moi
+ (barré) C'est moi le monstre de la forêt
Je m’approche du village mais les villageois me chassent violemment. Ils disent que je suis un monstre et m’accusent d’avoir dévoré certains de leurs enfants. L’aurais-je fait contre mon gré ?
Le sage (joué par moi) (mort)
+ (barré) Je veux aider l'enfant à être aimé des gens du village.
Je suis le sage du village, un vieil homme barbu en robe dont on respecte la parole. Je ne supporte plus de voir souffrir ce pauvre bougre dans sa cabane. Je sais qu’il est hideux, mais à mes yeux ce n’est qu’un enfant apeuré. Je sais qu’il n’est pas l’ogre qui dévore les plus faibles égarés dans la forêt. Je vais le voir et lui explique ce que je ressens. Je réalise qu’il est lui-même persuadé d’être ce monstre. Je le convaincs de me suivre dans la forêt pour suivre la piste du vrai monstre. Nous trouvons des restes de sa dernière victime et des traces de pattes griffues. Ce ne peut être mon ami car ses pieds sont normaux.
Je dis à l’enfant qu’il peut aller trouver les villageois, fort de ces preuves. Mais il a déjà affronté leur courroux ; il a peur. Aussi je me propose de l’accompagner, les villageois me respectent trop pour s’en prendre à lui s’il est sous ma protection. Il accepte et sa bouche hideuse esquisse un sourire de reconnaissance, ses yeux jaunâtres sont emplis de larmes. J’ai le cœur chaud d’avoir fait ainsi preuve de compassion.
Ensemble, nous montrons les restes de la victime et les traces de pattes griffues aux villageois. Ceux-ci, confus, supplient l’enfant de les excuser pour leur méprise.
Je m’éloigne pour le laisser profiter seul de sa nouvelle famille. Mais ma robe s’aggrippe dans une racine et découvre mes pieds.
Tous les villageois me regardent.
Mes deux pieds griffus.
Gestes des personnages :
Le monstre (joué par Maxime)
+ Je voudrais que les humains arrêtent de me voir comme un monstre
+ (barré) C'est moi le monstre de la forêt
Le sage (joué par moi) (mort)
+ (barré) Je veux aider l'enfant à être aimé des gens du village.
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