Au delà de la critique stérile genre sombre c'est pas du JdR, pour laquelle je partage complétement ton point de vue, je pensais surtout qu'il n'est pas bien adapté pour faire de la promo dans un milieu de "spécialistes", et qu'il peut donc desservir ton opération
Après Camlan fait clairement le job pour lequel tu l'as designé, mais il manque selon moi d'un petit quelque chose pour déclencher un achat d'un joueur avec plus de références rolistes
A titre personnel, je ne pense pas que si j'avais découvert Sombre en conv via Camlan que cela m'aurait amené à acheter un numéro, c'est le fait d'avoir cherché un JdR court sur le net qui m'a fait tomber sur Sombre, et DSG qui m'a fait "Whaou je veux ce jeu, ce scenar c'est trop de la balle !".
Nota : j'ai joué à Camlan avec toi à et j'ai trouvé l’expérience sympa
Bref comme tu le dis toi
même pas simple de faire l'adéquation scenario vs public
Dernière modification par Fabz (31 Oct 2022 22:19)
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Ouais, le problème est double.
+ L'hétérogénéité des profils ludiques ne permet pas de contenter tout le monde avec le même scénario, ce qui m'oblige souvent à faire le choix du moins pire.
+ Quel que soit le scénario, il y a une frange des rôlistes experts que je ne parviendrai jamais à intéresser à Sombre avec du flash. S'ils viennent au jeu, ce ne pourra être que via des parties plus longues, à la table d'autres meneurs que moi. Mais ce sera peut-être, délicieux paradoxe, avec des scénarios officiels.
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11 démos au Salon du Jeu – novembre 2022 – Le Kremlin-Bicêtre
Rendez-vous, vous êtes cerné !
photo Camille pour Terres Etranges
Dernière convention de 2022. Habituellement, ce sont les Oll'Games, mais cette année, la mairie d'Ollainville a déclaré forfait. Du coup, go Salon du Jeu, go. Ça se passe dans les locaux de l'Epita, une école d'ingés en banlieue sud de Paname. L'event est co-organisé par le club de JdR local, Antre. Je suis en terrain connu. Depuis près de vingt ans que je tourne dans le circuit rôliste, je dois avoir passé une dizaine de week-ends à l'Epita. Cela a commencé au milieu les années 2000 avec la CJDRA. Cette convention ayant eu une importance particulière pour Sombre et moi, je conserve un attachement sentimental au lieu. L'Epita, son amphi, ses salles de classe, sa cour, ses bâtiments labyrinthiques au milieu desquels passe une rue.
Évidemment, à chaque event sa problématique. Grosso modo, deux grandes catégories. Les salons, avec pas mal de stands, et les conventions, avec grosse majorité de tables de jeu. De manière générale, les locaux scolaires sont mieux adaptés à ces dernières. Tu colles les quelques stands dans le hall de l'école et tu envoies les gens jouer dans les salles de classe. Le souci est que dans Salon du Jeu, bah y'a salon. Et que l'Epita est une école. On serait sur Tinder, pas sûr que ça matche.
Par là -dessus, c'est la première édition, donc forcément les orgas essuient les plâtres. Samedi, ça crevait les yeux que tout était encore très frais. Dimanche, cela avait heureusement un peu décanté. Le pôle JdR avait été réorganisé, c'était plus fonctionnel. Maiiis bon, ce n'est pas non plus comme si c'était ma première conv. Pardon, salon. On me pose dans une salle avec des gars et des filles qui platalent et d'autres qui rôlent (Opale, la ffjdr, InCarnatis, que des gens de qualité). Je monte le stand, libère un espace derrière pour caler une table de démo, suis bientôt rejoint par Polo, vieux compagnon de route, et Camille, dont c'est le premier event. Ouais gros, Terres Etranges en force.
Donc on se met à recruter. Puis je découvre, divine surprise, qu'il existe un stand dédié, tenu par les gens d'Antre, avec tableau Velleda qui va bien. De l'autre côté de la rue. Ni une ni deux, j'y fais inscrire Sombre. Bientôt, les gentils volontaires affluent et, tandis que Camille et Polo tiennent le fort, j'enchaîne les démos. Onze parties en deux jours, rythme assez soutenu. Les conditions de jeu sont bonnes. On n'est pas trop à l'étroit dans la salle, ce qui me permet d'asseoir jusqu'à sept personnes autour de ma table (la photo qui illustre ce compte rendu). Il y a bien sûr un peu de brouhaha, plus ou moins fort selon le nombre de visiteurs dans la pièce (ils arrivent par vagues), mais rien qui ne soit ingérable. J'ai l'habitue.
Le samedi, strike. Six parties (quatre Camlann et deux Overlord), six TPK. Propre, net et sans bavures. Le dimanche, deux Bretagne de sauvées. Damned. Et pour la dernière, la déculottée. Trois survivants. Les chevaliers noirs ont pris bien cher. Je foire jet sur jet, cette pure lose. À côté de ça, un Camlann et un Overlord à sept joueurs parce que parfois, le recrutement fonctionne trop bien. Deux pour un PJ, au format flash, ça ne le fait pas trop mal. Des groupes de un qui sont deux, et qui pour certains s'en sortent. Le seul soldat survivant du week-end était incarné par deux joueuses, celles qui sont assises à ma gauche sur la photo.
Une remarque durant un Camlann. Avant le dernier combat, l'un des joueurs s'exclame : « Mais c'est épique ! ». Ben ouais, que je lui réponds. Le combat produit des histoires, et souvent très bonnes. Les scènes de baston ne sont pas moins narratives que les autres. C'est d'ailleurs sur cette idée que repose Max, la variante de Sombre pour faire des actioners horrifiques. Pour potentialiser le combat, il faut le contextualiser à l'écriture pour lui donner de vrais bons enjeux dramatiques. Ensuite, charge au meneur de mettre lesdits enjeux en valeur durant la partie, ce à quoi je m'emploie évidemment. L'avantage du cycle arthurien est qu'il constitue un matériau de base exceptionnel. Son drama bien dark, limite soap (du Dallas, putain !), donne la grosse patate à la baston. Ouais, même au format 15 minutes.
Au global, un excellent week-end. Épuisant et ultra fun, un peu froid aussi. En soirée de samedi, il ne faisait plus très chaud dans notre petite salle tout près de la porte de sortie. En tout cas, j'espère vivement une deuxième édition l'année prochaine. On manque d'events de ce calibre sur Paname et sa proche banlieue.
Les mercis
+ Merci Ă Guillaume pour l'invitation, l'orga et les frites.
+ Merci Ă l'Ă©quipe d'Antre, en particulier Ă Wellan (orga avant et pendant) et Garance (recrutement top moumoute).
+ Merci à Polo (pilier de Terres Etranges) et Camille (débutante déjà très pro).
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11 parties, 57 joueurs, 55 personnages, 50 morts
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3 animations en médiathèque pour la Nuit de la lecture – janvier 2023 – Paris
La Nuit de la lecture, en plein jour
photo Lalalillou pour Wikipédia
Nuit de la lecture, événement récurent organisé par le CNL, dont je me soucie peu habituellement. Sauf que cette année, le thème est la peur, ce qui change un peu tout. Je me sens d'autant plus concerné que me voici invité par les gens de la médiathèque de la Canopée à animer des parties de Sombre dans leurs locaux. Je n'avais pas remis les pieds au forum des Halles depuis les travaux. Oulala, ils ont tout changé ! Pas mal ce grand préau. Un peu anxiogène peut-être, mais ce n'est pas moi qui irait m'en plaindre. Ça met l'ambiance.
L'idée est de m'installer dans un coin de la médiathèque pour faire de l'initiation rôliste pendant trois heures. Il y a bien sûr d'autres activités en parallèle, dont je n'ai rien vu tant j'étais occupé à ma table. Comme je m'y attendais, un quart de mes préinscrits ne se présente pas. Business as usual. Je compense avec des gens du personnel (plein de bibliothécaires curieuses de Sombre, cela fait très plaisir) et recycle des joueurs d'un créneau sur l'autre (Joseph et Roland, neuf ans chacun, qui lisent des livres dont ils sont les héros et ont fait du RP par téléphone durant le confinement).
J'enchaîne un Camlann (pour un groupe de gamins, dont un de six ans), un Overlord et un Dracula. J'extermine la chevalerie bretonne sur le premier créneau (4 joueurs + Perceval en joker, mais ça ne suffit pas. La Bretagne prend super cher), et ensuite des soldats de la Seconde Guerre mondiale. Deux TPK nets et sans bavure.
Pour le dernier créneau, j'ai peut-être péché par excès d'enthousiasme. La sagesse aurait été de refaire un Overlord car Dracula est plus technique. Mais il y avait un rôliste aguerri à table (le seul de la soirée, venu avec ses deux filles adolescentes, qui kiffent My Little Pony RPG. Pas tout à fait le même mood que Sombre ^^) et plusieurs bibliothécaires déjà initiées à D&D. Je me suis dit, après des soirées Donj', Sombre (même en mode technique) sera forcément fingers in ze nose. Dernier point, j'avais sept volontaires et n'aurais pu en faire jouer que six avec Overlord, ce qui aurait été dommage. Donc bon, j'ai tenté les vampires gothiques.
Ça l'a plutôt bien fait. J'étais limite sur certaines petites procédures car cela faisait looongtemps que je n'avais mené ce scénario, mais c'était justement l'un de mes objectifs : rester au contact de mon texte. Ben ouais, il en faut aussi de temps en temps pour le meneur, même en animation pro. Sinon, il n'y aurait de fun que d'un côté de la table. Quelle tristitude.
Au global, très bonne soirée. Épuisante bien sûr. Cela faisait un mois et demi que je n'avais mené que dans ma cuisine, dans des conditions tout autres. Non pas que celles de la médiathèque aient été mauvaises, au contraire. J'avais une table au calme, des chaises confortables et même un grand tapis vert pétant tout bouclé. Ce luxe inoui, mes amis. Par contre, c'était du très grand public. C'est cela qui est ardu. Je ne parle pas de grand public ludique, celui que je croise en festivals de jeux. Lui n'est pas forcément aware du JdR, mais a souvent une solide expérience du jeu de société. Cela met pas mal d'huile dans notre moteur.
En médiathèque, pour des parties d'initiation, il y a réellement de tout en terme d'âge et de culture jeu. Et en simultané bien sûr car comme en convention, les gens se préinscrivent par petits groupes, ce qui produit des tables hyper hétérogènes. Un vrai gros taf d'anime, passionnant mais exigeant. Après trois parties seulement, j'étais rincé. C'est pas dur, en revenant chez moi, j'ai dormi dix heures. De la bonne fatigue, dirait ma grand-mère.
Les mercis
+ Merci à Elsa pour l'invitation (la mafia des médiathèques ! ^^).
+ Merci Ă Elsa, Elisabeth et Gwladys pour l'orga avant et pendant.
+ Merci à toute l'équipe de la Canopée pour son accueil chaleureux, sa bonne humeur et son professionnalisme.
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3 parties, 16 joueurs, 15 morts
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2 démos à la soirée jeu de rôle de la bibliothèque Louise Michel – février 2023 – Paris
Vendredi, le canard Ă©tait toujours vivant
photo Louise Michel
Cela faisait très longtemps que j'entendais beaucoup de bien des soirées rôlistes de la bibliothèque Louise Michel. Je connaissais les lieux pour y avoir autrefois (2018, comme le temps passe !) assuré une après-midi de démonstrations. J'étais curieux de voir ce que donnaient ces fameuses nocturnes, mais n'étais jusque là pas parvenu à me rendre disponible pour l'une d'elles. Y arriver était ma bonne résolution de 2023. Hier, j'ai concrétisé.
Ce fut hyper sympa. Pas mal de têtes connues (les usual suspects rôlistes) pour une mini conv bon enfant aux conditions de jeu très correctes. L'open space de la bibliothèque est suffisamment grand pour séparer confortablement les tables, et grâce aux bouquins qui tapissent tous les murs, l'acoustique est très bonne. La pièce n'est pas du tout sonore. On me case dans un coin tranquille, près des toilettes. J'ai l'habitude. ^^
Bourse aux scénarios en ouverture, durant laquelle je vends mon programme atypique. Un team deathmatch vampirique en ouverture, suivi d'un (voire de plusieurs) Dozen. Sept joueurs pour le Dracula, qu'après ma démo un micro poil approximative à la Canopée le mois dernier, je voulais mener à nouveau. Cette fois, j'étais bien préparé et ai déroulé le scénar dans les règles de l'art. Une partie fatigante (sept joueurs, exigeant), mais très plaisante.
Pour le Dozen à suivre, je ne conserve que deux joueurs. J'en aurais bien voulu un troisième, mais à cette heure, personne ne traîne dans la bibli. Pas moyen de recruter. Le principe de l'event est de proposer un seul créneau rôliste long, ce qui n'est pas idéal pour moi et mes formats courts. Je le savais avant de venir, pas de surprise à ce niveau. En vrai, ce Dozen fut super cool. Anthony et Quentin, qui sont restés à ma table, sont deux joueurs expérimentés avec un bon gros profil de gamer. Ils ont vite pris la mesure du système et du scénario, ce qui a produit du très bon.
Quentin abuse de l'un de ses Avantages pour one-shoter le PJ 14 d'Anthony en Tour 1, mais ce move audacieux l'expose à mes propres attaques. Moi aussi, je lui défonce son 14 en T1. Au midgame, Anthony perd tant de terrain qu'il finit par toper le renfort, ce qui le remet en selle. Moi, je tiens grâce à mon Fixer en position 13, qui combote plaisamment avec mon 14. Je m'en sors bien donc me retrouve bientôt à deux contre un. Logique. Je serre les dents et défends mon bout de steak. C'est Quentin qui dévisse. Reste Anthony et moi. Son Shinobi fait le café en défense, mais à ce stade, il est bien usé, ce qui me permet de le finir sans trop de souci.
Excellente partie ! D'autant plus cool que les deux tiers des Professions étaient inédites. Je playtestais une future extension. Très content, le petit père Johan.
Les mercis
+ Merci à Quentin (un autre Quentin ^^) pour sa prévenance et son accueil chaleureux.
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2 parties, 10 joueurs, 15 morts
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11 démos à Etrange Grande – septembre 2023 – Hettange-Grande
Saint Johan distribuant des pains (allégorie). Notez l'auréole.
photo Fred' Leclug pour Etrange Grande
Première convention de 2023 ! Hééé ouais, en septembre. Comme je m'y attendais, ma vie post Covid ne ressemble plus exactement à ce qu'elle fut avant l'épidémie. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais moi, le monde d'après, j'ai les deux pieds dedans. Ça porte bonheur, il paraît.
Allez, direction Thionville. Etrange Grande est un festival littéraire, qui draine le gratin francophone des cultures de l'imaginaire. Des tas de stââârs planquées derrière leurs piles de bouquins. Leurs tables se trouvent au milieu du gymnase dans lequel se déroule la conv. Contre les murs, les moins stars, dont une poignée d'amateurs d'horreur (big up, les gars et les filles). Sur la mezzanine (une sorte de petit étage qui prolonge les tribunes), le pôle ludique, en side de l'event. Il y avait aussi du cosplay, du béhourd, une expo de sculptures fantastiques et sans doute plein d'autres trucs. Le festival se déroulait sur plusieurs sites, mais je n'ai pas eu l'occasion de quitter le gymnase du week-end. Ce fut intense.
Or donc, au fond de la mezzanine, trois tables de jeu de rôle. Au fond du fond de la mezzanine, dans le coin où sont remisées les vieilles cibles de tir à l'arc (c'est l'une d'elles qui me fait mon auréole sur la photo), votre serviteur. Samedi matin, dès mon arrivée, ça attaque fort. Tandis que je monte mon stand et sors mon matos de démo, un vieux geek barbu me fait savoir avec force amabilité que cet après-midi, il va falloir que je dégage parce que les trois tables seront prises par des parties de JdR. Je ne me démonte pas et lui réponds over poliment (gentleman, n'est-ce pas) que je suis exactement là où on m'a posé. Hey gars, je ne squatte pas. Je suis in-vi-té.
Le pourquoi du comment de l'embrouille ? Sombre n'est pas un « vrai » jeu de rôle. Ouais ouais, 2023 et j'en suis encore (et toujours) là . Bummer. L'après-midi, je vois Vieux Barbu mener à l'ancienne, derrière son écran Donj. Plus tard, après s'être renseigné, il vient s'excuser de son attitude initiale, m'expliquant qu'il a cru que j'étais un démonstrateur jeu de société qui voulait gratter l'une des tables réservées au JdR. Je lui réponds, t'as raison mon grand, t'es rôliste, faut pisser autour de ton territoire ludique pour le défendre. Le reste, je ne lui ai pas dit (car je suis bien élevé et que cette tempête dans un verre d'eau ne valait pas un esclandre), mais je l'ai pensé très fort. Oui, je mène sur une petite table, sans écran, ni ordinateur ni notes. Toutes mes aides de jeu sont en 6 x 6 cm. Mes joueurs et moi jouons sans crayon, juste avec quelques petits d6. Mais t'sais quoi ? Même si ça te défrise, ça reste du jeu de rôle. Donc je suis pile-poil là où je dois être : sur les tables JdR. Y'a pas d'erreur.
Heureusement, le reste du week-end fut autrement plus sympathique que cette malheureuse entrée en matière. D'une, l'orga est top. Il y a sans doute une marge de progression dans la structuration du pôle JdR, mais moi qui ai une longue habitude des convs, je trouve que pour une seconde édition, l'ensemble du festoche est remarquablement carré. Ça tourne. Sauf Vieux Barbu, les gens sont vraiment cool. Les bénévoles sont aimables, prévenants et rendant service. Le public lui-même est agréable. Très familial bien sûr, mais je m'y attendais.
Je m'étais préparé mentalement à un tunnel de Camlann et n'ai pas été déçu. 3 démos samedi + 6 démos dimanche (ouais, six Camlann enchaînés les uns aux autres, dure journée) = pas moins de 9 Bretagne sauvées ou perdues durant le week-end. Je gagne quatre parties, ce qui est très correct sachant que j'ai donné trois Perceval en joker sur les deux jours. Que voulez-vous, la mansuétude du meneur d'horreur face aux instakills de premier Tour. Au fond de moi, je ne suis qu'amour et tendresse. Ma seule vraie déculottée, c'est en ouverture du dimanche. Une Bretagne sauvée avec 3 survivants sur 4. Oulala, les chevaliers noirs ont pris cher. Autre partie remarquable, à 5 joueurs celle-là : pas moins de cinq (oui, cinq) morts au premier Tour. Pure hécatombe. Un festival de one-shots comme j'en ai rarement vu avec Camlann. Mais le scénar est super robuste. Il a tenu le choc et la partie a eu de la gueule. Grôôôsse satisfaction de game design. C'est dans ces situations limites, où s'enchaînent les jets improbables, qu'on voit si l'auteur a bien fait son boulot. Je m'accorde un autobisou. J'ai mérité.
Le samedi, le pôle JdR tourne à pleine capacité, avec un petit stand d'accueil. Le dimanche, plus de stand et seulement deux parties hors les miennes. En après-midi, n'en déplaise à Vieux Barbu, qui qui c'est qui assure l'offre JdR sur le festival ? Bibi, au fin fond de sa mezzanine, qui tient tout seul le fort rôliste. Polyvalent, le gars Johan. Il recrute, anime et gère son stand. Zim, boum, paf. Homme-orchestre, sous vos applaudissements. Sombre en conv, as usual. Sauf que c'est mon premier gros event depuis le Salon du Jeu en novembre 2022. Je suis satisfait (et soulagé) de constater que je n'ai rien perdu. Je sais toujours faire. Le hic est que je manque d'entraînement. Un peu comme d'arrêter l'alpinisme pendant un an et de réattaquer direct avec le K2. Ça picôôôte.
Les conventions de septembre sont toujours difficiles car, si je fais les choses à la bien, c'est ma période de bouclage. De fait, j'ai décroché de la correction de mes numéros d'Halloween pour Etrange Grange. J'arrive donc à Thionville passablement fatigué, puis me mange deux jours sportifs. Onze démos dans le brouhaha et la chaleur. Le gymnase, comme tous les gymnases, fait chambre d'écho. Même au fond de la mezzanine, cela reste assez bruyant dès lors que le public afflue. Ce n'est quand même pas la Japan, mais je dois forcer. Samedi, je termine la voix cassée. J'ai mal à la gorge et juge qu'au vu des circonstances, c'est normal. En réalité, j'ai chopé un truc. Ça aussi business as usual. Johan arrive fatigué, s'épuise en démos, côtoie plusieurs dizaines de personnes pendant des heures et repart avec un échantillon de la crève locale. Un standard de mon taf en convention qui ne me manquait pas. Donc dimanche, je suis fatigué et crevard en plein sauna. R.u.d.e. Parce que oui, à Thionville en septembre, c'est encore l'été. Merci et pas merci au réchauffement climatique. Or le gymnase n'est pas isolé et pas non plus climatisé (contrairement à la Japan, qui l'est). Pour ne rien arranger, la mezzanine est directement sous le toit, donc on y cuit. J'ai prévu le coup, suis venu en bermuda, mais ça reste intense. En fin de festoche, je suis total rétamé. Et aujourd'hui que j'écris ce compte rendu, j'ai la crève qui monte. Le premier qui me dit que les convs, c'est pas du vrai travail, je lui balance mon carton de zines à la figure.
Est-ce tout ? Non ! Des aventures, y'en a eu encore. D'abord, un Dozen. Ouais, en plein festoche. Parce que, de base, je suis un garçon organisé et bien aware des convs. Avant de venir, je me renseigne sur les conditions de jeu, échange des infos avec les orgas, demande le programme des animations. Si tu te prépares correctement, tu galères moins sur place. La sueur épargne le sang, y'a pas de secret. Dans l'après-midi, il est prévu un concours de cosplay. Ce n'est peut-être rien pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup. Ça veut dire un speaker au micro (souvent, une speakeuse) et de la musique japanime à fond les ballons. À mon petit niveau, chômage technique. Sauf à s'arracher la voix, pas moyen de bosser. Mais je ruse. Sachant par avance que je ne pourrai pas mener de Zéro durant le concours, j'ai pris mes cartes Dozen avec moi, au cas où je trouverais des volontaires. Ce scénario Max est bien moins exigeant en terme d'animation. Dozen versus cosplay, ça peut le faire. De facto, ça le fait bien. Trois potes qui cherchent une partie, un Dozen rôliste (hybride en vrai, 2 PJ par joueur pour qu'il ne soit pas trop court) super sympa car très disputé, durant lequel je me permets même du playtest (une nouvelle tribu, fort prometteuse).
Last but not least, les copaing rôlistes. Vincent Cats Mathieu et Ghislain Naheulband Morel, que j'ai eu grand plaisir à revoir. Et Robert. Aaaah, Robert ! Robert est überfan de Sombre. On se connaît d'Internet, mais je le rencontre pour la première fois. Ce qui est l'un des plaisirs essentiels des conventions : mettre des visages sur des pseudos du Net et causer de vive voix avec des vrais gens de chair et d'os. Robert est venu avec ses potes et sa famille. On parle de Sombre et bien sûr, on joue à Sombre. Un Overlord à 6 joueurs, le seul des deux jours. Super partie, qui se termine par un duel d'anthologie au pistolet. Double one-shot, bon sang ! Absolument épique.
En résumé, Etrange Grange c'est bon, mangez-en. J'ai passé un excellent week-end. Exténuant mais excellent.
Les mercis
+ Merci à Johann (décidément, je kiffe ton prénom) pour l'invitation, le soutien généreux et l'accueil chaleureux.
+ Merci à Johann, Anne-Lorraine et Fred' pour l'efficacité et la réactivité de l'orga avant et pendant l'event.
+ Merci aux bénévoles, notamment à ceux qui m'ont véhiculé durant le week-end (David, Stéphanie, Karine).
+ Merci aux fans de Sombre pour leurs bons mots sur mon travail et leur enthousiasme à jouer mes productions. En particulier, super merci à Robert. Pour paraphraser John McLane : « Now I have a kukri. Ho-Ho-Ho ». Noël avant l'heure !
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11 parties, 49 joueurs, 57 personnages, 49 morts
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En plus, VB, grâce à son écran Donj', il n'a pas chopé la crève, lui. Question d'intimité !
J'espère pour lui qu'il n'a pas chopé la crève. À nos âges (moi aussi, je suis vieux) ni la grippe ni le Covid ne sont très agréables. J'en sais quelque chose : aujourd'hui, je dérouille.
Mais si Vieux Barbu est passé à travers les mailles, ce n'est pas grâce à son écran parce qu'il ne l'utilisait pas. Sa seule fonction était de mettre une jolie image sur la table (l'écran 5E a de la gueule, je trouve. Il pète le gros dragon) et d'avertir le public qu'il menait du D&D (enfin, si c'est bien cela qu'il menait. Je n'ai pas été vérifier). C'est un classique des convs. J'explique.
Chaque box du stand rôliste (dont le mien) était pourvu de deux tables. Une petite blanche, que tu vois sur la photo et sur laquelle j'ai mené. Un plus grande foncée, taille standard des tables de collectivité (genre cantoche), sur laquelle j'ai installé mon stand (ma collection de petits zines). Les deux tables étaient aboutées en T, la petite orthogonale à la grande.
La première chose que j'ai faite, c'est mettre la petite au centre de mon box et pousser la grande contre le mur. Vieux Barbu, lui, n'a rien touché. Il a installé son écran sur la petite table et fait asseoir ses joueurs de chaque côté de la grande, hyper loin de lui. En conv, tu ne peux pas mener comme ça. C'est juste physiquement impossible : il y a trop de bruit. Si tu es derrière ton écran, loin de tes joueurs, ils ne t'entendent pas et tu ne les entends pas (même si tu passes la majorité de ton temps à te décoller le cul de ta chaise pour leur causer par dessus ton écran). Qu'a fait Vieux Barbu ? Il a mené debout, son scénar à la main, en tournant autour de la table de ses joueurs. C'est super crevant.
Moi, j'ai mené tout le week-end assis au milieu des miens, comme tu le vois sur la photo. C'est grâce à ça que j'ai fait 11 parties en deux jours. Debout, j'en aurais fait 3 avant de m'écrouler, le dos et les genoux en compote.
On peut le comprendre, quand même, ton "équipement" lui a semblé être plutôt léger comparé au sien.
Je comprends parfaitement sa surprise. J'ai l'habitude. Des Vieux Barbus qui hallucinent sur Sombre, j'en croise des kilos depuis que je fais des démos en conv (et ça fait presque 20 ans). C'est cool. S'ils sont un minimum curieux, ils s'assoient le temps d'une démo flash (15 minutes) à ma table, entre deux de leurs propres parties, et ils découvrent un type de JdR tradi dont ils ignoraient l'existence (je précise bien tradi. Sombre *est* tradi). Certains accrochent, d'autres pas. Can't win 'em all.
Je vais en conv pour convaincre, c'est pour ça que je fais des démos (plutôt que de rester planté comme Nanouk l'Esquimau derrière mon stand). Je montre que Sombre fonctionne et livre ce qu'il promet sur sa première de couv : la peur comme au cinéma. Je ne m'attends pas à arriver en pays conquis dans quelque conv que ce soit, particulièrement si c'est la première fois que j'y participe. Ce que j'attends, c'est un accueil courtois. Même pas parce que je suis auteur invité, ça n'a rien à voir. Juste parce que je suis une personne lambda, qui apprécie qu'on lui demande les choses poliment. Le savoir-vivre, what else ?
Mais je n'en fais non plus un fromage. Ça va, hein. J'ai survécu. C'était juste une péripétie qui méritait d'être contée. Que serait une aventure rôliste sans un minimum d'adversité, je vous le demande ? ^^ Il faut bien épicer un peu les comptes rendus, sinon ils sont ternes et chiants.
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7 démos à Ludicité – octobre 2023 – Pantin
Pantin débout ? Ouais, trop d'accord ! Mais demain. Aujourd'hui, y'a JdR alors on reste assis.
photo Ludovic Drevillon
Ludicité, un nouveau squat par an. Cette fois-ci, un bâtiment industriel assez sonore (le béton, chambre d'écho) mais pas trop froid (malgré la chute spectaculaire des températures, une claque de 10 degrés en moins de 24 heures). On me case dans la salle rôliste, à côté de la pièce principale, réservée aux stands et aux (autres) jeux de société. Je me pose tranquille dans un coin. C'est un peu bruyant, mais gérable. J'ai connu largement pire, y compris à Ludicité.
J'enfonce mon record de l'année dernière. En 2022, j'avais mené sept parties en huit heures. En 2023, sept en sept heures. J'embauche à 14h20 et dételle à 21h20, cuit de chez cuit. Dans l'intervalle, une partie par heure tout compris (recrutement + démo + promo). Sous vos applaudissements.
Tunnel de Camlann évidemment. Sept de suite. Peu de rôlistes confirmés à ma table car la plupart sont occupés à jouer des parties longues, dont ils ne décrocheront pas de l'après-midi. Résultat, dans mon petit coin, j'initie à tour de bras. Et gagne six parties sur sept. Vache, la chevalerie bretonne a pris cher ! Mon seul échec de la journée, une démo à 4 joueurs + 1 joker. Rien de déshonorant car dans cette configuration, je ne pars pas gagnant. Et puis bon, un unique survivant. Çaaa vaaa.
C'était du gros taf bien sûr. Enchaîner sept Camlann est sportif. Mais j'ai pris mon pied car pour la plupart, ces parties furent ludiquement intéressantes. De mon côté de la table, ce n'est jamais gagné parce qu'à mon niveau de replay (j'ai plusieurs centaines de démos au compteur avec ce scénario), j'ai tout vu, revu, re-revu et re-re-revu des dizaines et des dizaines de fois. Depuis longtemps, je ne suis plus surpris par rien.
En même temps, et c'est un paradoxe intéressant, cette intime familiarité peut créer du vrai bon fun. Pas pour les joueurs, qui ignorent tout de l'équilibrage. Puisque je révèle mes antagos à mesure de la partie, ils ne peuvent pas s'en faire une idée préalable. À eux la peur de l'inconnu, comme il sied aux victimes. Moi par contre, rien qu'en Tour 1, je sais si ça part bien, demi-bien, demi-pas bien, pourri, voire très pourri. Dès les premières minutes, je suis en capacité de jauger assez finement mes chances de victoire. Or parfois, le jeu dément tous mes pronostics. Samedi à Ludicité, c'est arrivé plusieurs fois et ce fut fort bon.
Dans l'une de ces parties, je me fais sécher deux chevaliers noirs au premier Tour, dont Méléagant (l'un des plus costauds) et ne réussis qu'à infliger une (seule) blessure aux PJ. Po-po-po-poker face, mais au dedans de moi, je n'en mène pas large. Pourtant, au terme d'une remontada de psychopathe, je finis par remporter la victoire. Avec 3 antagos seulement contre 5 PJ. Truc. De. Fou.
Une autre fois, j'enchaîne deux Tours blancs au midgame, ce qui est hardcore. Échec sur échec sur échec. Aucune Blessure aux PJ, alors que dans le même temps, mes PNJ mangent sévère. À ce stade, je ne donne pas cher des chevaliers noirs qu'il me reste. Au Tour d'après, mirâââcle ! Les bons jets que j'espérais depuis le début de la partie arrivent enfin et je nettoie la table en deux Tours. Absolument excellent.
Et ce n'est mĂŞme pas le meilleur.
Partie à 4 joueurs, très mal engagée pour moi. En à peine quelques Tours, Gauvain est déjà à un combat de la victoire. Comble de malheur, son adversaire est Morgane, ce qui signifie qu'il a 50 % de chances de la buter d'un coup. Il y parvient sans souci. Reste mon jet. Si je ne réussis pas à le tuer, les joueurs gagnent. Je peux moi aussi le one-shoter, de sorte Morgane et lui s'entre-tueront, mais c'est trèèès difficile car il est Indemne. Il faut que je sorte un 3 sur mon d6, aucun autre résultat ne me sauvera. Hautement improbable (16 %). Je lance le dé et obtiens 3. YEEESSS !!! Putain mais roi du monde, quoi ! C'est le tournant de la partie. Je renverse la vapeur et la remporte. É.p.i.q.u.e.
Je me suis fait plaisir durant cette rude journée. Elle fut d'autant plus cool qu'elle a joint l'utile à l'agréable. J'avais besoin d'une conv avant les Utopiales. Je vais faire trois jours (dont le samedi) et à lire les comptes rendus des uns et des autres sur les précédentes éditions de ce festival, je m'attends à ce qu'ils soient hyper intenses. Or Etrange Grande, le mois dernier, fut ma première conv de l'année. Elle s'est super bien passée, mais j'ai vu que j'avais besoin d'entraînement. J'étais rouillé. Ludicité m'a remis dans le bon tempo. Chuis chaud bouillant, là !
Les mercis
+ Merci Ă la Mare aux Diables (Romain) pour l'accueil et l'orga.
+ Merci Ă Opale (Nishruu, Garance, Julien) pour l'aide au recrutement.
Mon body count
7 parties, 30 joueurs, 33 personnages, 32 morts
En ligne
17 démos aux Utopiales – novembre 2023 – Nantes
Je fais ce que je veux avec mes cheveux.
illustration Elene Usdin (affiche officielle)
Nantes, tu m'impressionnes. C'était mon premier séjour chez toi. J'étais passé une fois déjà , en coup de vent (pun intended), mais tu n'étais pas là . Je suis flatté que tu aies mis les petits plats dans les grands : deux tempêtes en trois jours. De la volonté, de l'audace, de l'ambition. Tu sais comme j'apprécie les gens qui ont le sens du dépassement de soi et ne lésinent pas sur les moyens. C'est beau, ça force le respect. Heureusement, je suis passé entre les gouttes. Arrivé mercredi soir, juste avant la fermeture des transports en commun (le tramway sous la tempête, un plaisir d'esthète). Reparti samedi en fin d'après-midi, avec une demi heure de retard due à la météo. Cela aurait pu être bien pire. Entre les deux, la Cité des Congrès de Nantes, plaisamment waterproof. Le lieu n'a rien à voir avec un squat à Pantin, ça c'est sûr. La. Grande. Classe.
Alors les Utos 2023, c'était bien ? Très honnêtement, je n'en sais rien. C'étaient mes premières et je ne n'en ai rien vu. J'arrive à l'ouverture, me colle à ma table, prends un quart d'heure de pause à midi et repars à la fermeture. Je sais qu'il y avait des expos de planches de bédé (je passais devant matin et soir) et une vaste scène, où des gens très intelligents causaient d'astéroïdes, de vaisseaux qui font piou piou dans l'espace et de chats moitié morts moitié vivants. Ah si quand même, il y avait des conférences à thème rôliste, auxquelles je n'ai pu assister. Le JdR, est-ce que ce ne serait pas ceux qui en font le plus qui en causent le moins ? Même pas sûr.
Pendant ce temps, j'étais dans la salle Trinity. Là -bas tout au fond, dans le petit coin, table numéro 13 (logique). Un bon spot. Assez bruyant bien sûr (j'ai encore la voix cassée) lorsque la pièce était pleine à craquer de rôlistes en train de nager le crawl dans des donjons, de sauver une galaxie lointaine très lointaine ou de mourir dans d'atroces souffrances (ça, c'était à ma table). Mais gérable. À côté de nous, il y avait du jeu vidéo (bornes d'arcade et VR) en mode mute. La vache, c'était *trop* bien. Combien ai-je fait de festoches et de conventions dans lesquelles les jeux vidéos crachaient du gros son à côté des stands et tables de démo JdR ? Une torture. Youhou, regroupons tous les jeux, informatiques comme tabletop, ensemble ! C'est tellement logique. En vrai, une idée d'orga bien conne, qui méconnaît totalement les contraintes spécifiques au JdR papier. Mais pas aux Utos. Aux Utos, les jeux vidéo ne faisaient pas de bruit et c'était cool. On pouvait cohabiter.
Du coup, j'ai enchaîné. Jeudi, six parties. Vendredi, six. Samedi, cinq seulement car je n'ai pas fait la fermeture. Mon train partait avant. Comme il a eu du retard, j'aurais pu faire une sixième démo, mais 1/ je ne l'ai su qu'arrivé à la gare et 2/ je n'étais de toute façon plus en état de mener. Cuit de chez cuit, le petit père Johan. Je n'ai plus vingt ans et, malgré Ludicité et Étrange Grande, ne suis plus aussi entraîné qu'avant le Covid. Après deux journées bien costaudes, le samedi fut ultra rude. C'est pas dur, une partie, un thé over sucré, une partie, un thé over sucré, une partie, un thé over sucré, toute la journée. Overdose de glucose, du pur dopage. Dans ces conditions, le dimanche aurait été tout à fait déraisonnable. Pas de regrets.
Un énôôôrme tunnel de Camlann. Seize (oui, 16) en trois jours. Là aussi, overdose. Les Utos sont un festival grand public, j'ai eu masse de novices et de débutants à ma table. Et puis, grosse fatigue. Quand je tiens mon calendrier de travail, les conventions de novembre piquent toujours pas mal. Si j'ai bien fait les choses, je viens ou suis en train de publier ma ou mes nouveautés d'automne. Or la sortie d'un numéro, a fortiori de deux (cette année, HS13 et HS14. Double the trouble, double the fun. Je suis toi, madame, j'achète), c'est du gros taf. Enchaîner avec une conv est difficile, à plus forte raison si c'est un festoche de bonne taille. Hors considérations liées au public, Camlann s'impose car c'est mon scénario le moins exigeant en terme de maîtrise.
Je savais que ce serait difficile donc ai soigneusement pesé le pour et le contre lorsque je me suis engagé. Mais que voulez-vous, la tentation des Utos fut plus forte que la raison. Reste qu'être aware des difficultés ne les aplanit pas. On a beau savoir dans quoi on met les pieds, cela ne change pas la température de l'eau. Même si je ne connaissais pas le festival, juste ce que j'en avais lu sur le Net à droite et à gauche, j'ai assez l'habitude des convs pour m'en être fait à l'avance une assez bonne idée. De fait, je ne fus pas déçu. C'était comme j'avais pensé. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas fait le forcing pour le quatrième jour. Et j'ai eu raison. Trois, c'était très bien.
Seize Bretagne arthuriennes menacées, sept de sauvées (dont une avec quatre survivants sur cinq, cette vieille tôle que je me suis pris) et neuf de perdues. J'ai distribué deux Perceval (Perceveaux ?) en joker. Au global, bilan très correct. Les stats ne sont pas mirobolantes, mais je n'ai pas démérité. Vendredi, deuxième partie de la journée, un peu avant midi. Des joueurs se pointent, je les assois et m'en vais en recruter d'autres pour compléter ma table. Sauf que ceux qui y sont déjà recrutent également de leur côté, sans me le dire. Au total, neuf personnes. Du coup, comme je suis encore relativement frais, je mets Camlann de côté et sors Dracula. Partie très cool, mais à sens unique. Bon sang, Van Helsing et ses jeunes compagnons ont pris cher ! Cette partie m'a fait grand bien. Elle a cassé ma routine Camlann et m'a permis de constater que j'avais encore de beaux restes sur Dracula. Un peu rouillé (approximatif sur une ou deux procédures mineures, il faut que je révise), mais toujours efficace. Soulagement, je l'avoue. Il y avait si longtemps que je n'avais eu l'occasion de dérouler ce scénario. Parfois, en conv, il faut savoir mener dangereusement.
Ces Utos furent aussi l'occasion de rencontrer en vrai des stars du milieu rôliste. Les copaings de Projets R, Pierre Rosenthal en contrebande. Ben Felten entre deux démos. Xaviiiier, auteur de The Caravan. Un garçon adorable, one-shoté en Tour 1. Hunter Chameleon, fan de Sombre et groguiste incoginto (sans son chapeau). Antoine Saint-Epondyle, journaliste infiltré. Mutos et Lisa d'Hoshikaze, qui ont comme moi réalisé le grand écart Nantes / Pantin. Thomas Munier, qu'on ne présente plus. Globo, qui lui aussi jouait à domicile. Et même Tolkraft, entraperçu huit secondes (record battu !). Super plaisant de croiser et, quand le boulot m'en a laissé le loisir, de papoter avec tout ce beau monde. C'est à cela (aussi) que servent les convs et c'est pour cela qu'elles sont si cool.
Les mercis
+ Énorme super gros merci à Mathieu, grâce à qui j'ai pu participer à mes premières Utopiales. Merci pour l'indéfectible soutien, merci pour l'invitation, le défraiement et l'hébergement, merci pour les multiples véhiculages, et merci pour toutes ces plaisantes conversations archéo-rôlistes. Un séjour inoubliable.
+ Chaleureux remerciements à Ludinantes, l'association qui gère le pôle ludique des Utopiales (Florence, Nimaël, Alexis, Corentin, Roxane et tous ceux dont j'ai oublié les prénoms). Efficacité, amabilité et disponibilité, la Sainte Trinité des orgas de conv.
Mon body count
17 parties, 82 joueurs, 84 personnages, 67 morts
En ligne
3 animations en médiathèque pour la Nuit de la lecture – janvier 2024 – Les Mureaux
Sombre et tout devient clair
photo Cécile pour la médiathèque des Mureaux
L'année dernière, Nuit de la lecture au forum des Halles. Cette année, aux Mureaux. Deux salles, même ambiance. De la médiathèque moderne et un Johan au taquet, ses petites tuiles sous le bras. La différence est qu'aux Halles, j'étais en mode cavalier solitaire, alors qu'aux Mureaux, je suis un rouage de la team Jul 'n' Rôle. C'est bien cool, j'adore travailler en équipe. À droite de ma table, Raphaël mène du Würm. Des chasseurs cueilleurs en slip fourrure contre un dents de sabre mort-vivant. Rahan en sueur. À gauche, Julien, chef de notre petite équipe, se démène sur du Sorcières & Sortilèges, une sorte de Harry Potter choupi pour jeunes enfants et leurs mamans.
Quand bien même se déroulerait-elle en après-midi, chaque Nuit de la lecture n'en a pas moins un thème dédié. L'année dernière, la peur. Autant dire que j'étais sans effort dans les clous. Cette fois-ci, le corps, et ça le fait toujours bien. Si je n'avais eu aucune contrainte, mon go-to horrifique aurait été la body horror, un sous-genre que je kiffe. Il n'en est évidemment pas question car il serait très inadapté à ce qu'on me demande : des animations tout public à partir de 12 ans. Heureusement, Zéro fait parfaitement l'affaire puisque c'est le système Sombre focalisé sur le Corps. Pas d'Esprit, juste du physique. Pile-poil dans la thématique.
Du coup, business as usual. Je propose du Camlann (les chevaliers de la Table ronde contre Morgane, la sorcière très très méchante) et de l'Overlord (soldats alliés infiltrés en territoire ennemi durant la Seconde Guerre mondiale), mais sans trop y croire pour ce dernier. De fait, trois Camlann dans la journée. Il y eut quelques rôlistes à ma table, pas assez pour un Overlord. Comme je le pressentais, le public fut massivement familial. Plein de gamins, dont la plupart sous les 12 ans annoncés, donc go chevaliers, go.
Trois parties, disais-je. Deux Bretagne sauvées, la première par Perceval en mode final girl, ce pur hold-up. La seconde avec le renfort d'un joker, ledit Perceval. Tu le jettes par la porte, il revient par la fenêtre. Résultat, je me mange un 2-1 dans la face, mais n'ai pas non plus démérité. Hey, j'ai gagné contre un cast complet ! Comment disent les footeux ? Ah oui, j'ai une victoire morale.
Les mercis
+ Merci à Julien pour l'invitation, l'orga et le véhiculage. Super carré, comme d'hab.
+ Merci à Tristan, Cécile et l'ensemble du personnel de la médiathèque pour leur amabilité, leur accueil chaleureux et leur impeccable professionnalisme.
+ Spéciale dédicace à Charly, überfan de Sombre qui a fait spécialement le déplacement pour me serrer la pogne et jouer un Camlann à ma table. Un plaisir de te voir, copain.
Mon body count
3 parties, 14 joueurs, 15 personnages, 13 morts
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