7 démos à Belli'Games – octobre 2016 – Fontainebleau
Convention super sympa, lieu franchement cool (quoique un poil bruyant. Les plafonds à six mètres, c'est joli mais ça fait de l'écho) et affluence raisonnable (moins que l'année dernière cependant, la faute aux vacances scolaires sans doute).
Sept démos enchaînées bite à cul, cinq Overlord, un Dracula à huit joueurs (dont une grand-mère !), et même un Grimmies pour finir parce qu'après trois Overlord de suite, je ne me voyais pas repartir pour un quatrième. Ce fut bien rude. À la fin, j'étais rincé de chez cuit.
Bilan de la journée, deux fanzines vendus. Ah la vâââche, c'te violent plantage commercial ! ^^ Longtemps que ça ne m'était arrivé. Pas dans de telles proportions en tout cas. Mébon, j'assure sur l'essentiel, le versant ludique. De ce point de vue, je ne crois pas avoir démérité. J'ai donné tout ce que j'avais et assuré sept bonnes animations. Les parties furent cool et ça c'est bien.
Par contre, je ne renchaîne pas demain. J'avais prévu de faire les deux jours, mais réduis la voilure. S'entêter dans ces conditions serait une folie. Dans quinze jours, y'a Oll'Games. Puis le week-end d'après, la RJDRA. Et dans l'intervalle, faut que je m'occupe de faire imprimer deux zines. Qui veut aller loin ménage son Johan.
Merci aux bénévoles de Fumbles pour la qualité de leur orga et la chaleur de leur accueil. Super merci à Julien pour le véhiculage porte à porte, la tenue de stand, le recrutement et les vannes foireuses. Un sans faute, kopaing.
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7 parties, 37 joueurs, 34 morts
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12 démos à Oll'Games – novembre 2016 – Ollainville
Clash bandana vs casquette, arbitrage Ă la tonsure
photo Kinayla pour Opale RĂ´liste
Waaaaah, l'éclâââte !
Je reviens d'un week-end épuisant, mais hyper plaisant. Oll'Games, festoche ludique tout terrain, électronique, platal et JdR. Pour ma part, une douzaine de parties en deux jours dans une petite salle dédiée au jeu de rôle, heureusement loiiiin de l'arène vidéoludique, hyper bruyante.
Un peu de tout à ma table, du grand débutant au hardcore rôliste. Des volontaires qui n'en voulaient, d'autres rabattus par les gens d'Opale ou recrutés de par moi-même façon VRP (j'ai l'habitude). J'ai même recroisé des joueurs que je n'avais pas revus depuis, pfff, Alchimies.
Au total, une soixantaine de personnes. J'ai tourné sur trois scénars, Overlord, Les Grimmies et Camlann (pour des gamins le samedi, et dimanche parce qu'à la fin j'étais trop crevé pour mener quoi que ce soit d'autre). Je suis renté rincé de chez rincé, mais content de chez content. Pure bonne conv !
Un énorme merci à Véronique et Cyrille pour l'orga exemplaire (un sans faute, vraiment) et l'accueil chaleureux (c'est philosophique ^^). Merci également à Opale pour le recrutement et la bonne humeur. Toujours bien cool de bosser avec vous, les kopaings. D'ailleurs, on remet ça pas plus tard que le week-end prochain, à votre RJDRA. See you soon.
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12 parties, 60 joueurs, 59 morts
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5 démos à la RJDRA – novembre 2016 – Le Kremlin-Bicêtre
C'était il y a presque dix ans, la dernière CJDRA. Une convention qui a eu une incidence énôôôrme sur le développement de Sombre. Une décennie plus tard, on remet le couvert. Même lieu, même concept, une initiale qui change. Comme son illustre aînée, la RJDRA est une conv où qu'on ne joue qu'à des jeux d'auteur avec leurs auteurs. Par rapport à l'ancienne version, pas de bourse aux scénars, pas de chauffage (ah vache, ce que je me suis pelé !) et une coterie de narrativo-vegans, preuve s'il en est que les temps changent.
Mais vous savez quoi ? Plus ça change, plus c'est la même chose. Comme autrefois, ce fut juste excellent de bout en bout, au point que j'y suis retourné pour deux heures dimanche en sachant pertinemment que je ne trouverais pas de joueurs pour remplir ma table. Juste pour le plaisir d'être là et de causer à des gens cool. Ah bon sang, que cette conv m'avait manqué !
Après toutes ces années, après tous ces changements dans ma vie, après les nombreuses métamorphoses de Sombre (songez que du temps de la CJDRA, je n'avais rien : pas de zines, pas de kit de démo, pas même de système fonctionnel, juste un scénar sans règles), je me suis retrouvé pile poil chez moi au milieu des amateurs / indépendants / auteurs passionnés (rayez la mention inutile ou plutôt non, ne rayez rien). Comme le disait Ramirez, ce vieux coq espagnol « Nous sommes pareil, nous sommes frères, faisons-nous des bisous ! ». Oui même toi, le narrativo-vegan. Je te kiffe le boule.
Cette conv était une folie. Il y a trois semaines, Belli'Games (sept démos), le week-end dernier Oll'Games (douze en deux jours), demain le lancement de Sombre 6 et Sombre HS1 aux Caves Alliées. Et dans l'intervalle, avec la sortie, promo et diffusion des nouveaux zines, je n'ai pas eu une minute à moi. Mais je ne regrette pas une seconde d'avoir fait l'effort. Tout déchiqueté que j'aie été, ce furent deux jours de bonheur.
Cinq parties, deux Overlord, un Dracula en speed (mais absolument excellent, partie dynamique et fin remarquable), un NASM de 2h30 en milieu de journée à cinq puis six joueurs, et un quickshot nocturne qui a tout déchiré. Une top partie, nom de Dieu. Mille fois meilleure que ce que j'anticipais étant donné mon état de fatigue avancée. Cerise sur le gâteau, j'ai tué Pierre Rosenthal six fois. Est-ce que c'est pas trop la classe, ça ?
Merci à David Best pour son raise dead réussi. Merci aux gens d'Opale et d'Antre pour leur énergie, leur orga, leur bonne humeur. Les locaux étaient glacials mais l'accueil chaleureux, on n'y a pas perdu au change. On remet ça l'année prochaine, hein ?
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5 parties, 26 joueurs, 40 morts
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2 animations à la médiathèque Arthur Rimbaud – novembre 2016 – Antony
Gaffe derrière toi, un clown !
photo Marina Ramo pour la médiathèque Arthur Rimbaud
Hier, animation en médiathèque. J'aime carrément bien, ça me change agréablement des convs. Pour tout dire, j'aime tellement que je cherche à en faire plus souvent. Si vous êtes quoi que ce soit en -thécaire (ludo / biblio / média, rayez les mentions inutiles) et que vous verriez d'un bon œil une animation Sombre par son auteur dans vos locaux, contactez-moi pour qu'on en cause : terresetranges at gmail point com
Or donc, d'un côté la médiathèque Arthur Rambo Rimbaud (je les confonds toujours), bâtiment tout moderne, tout propre et tout beau. De l'autre, Johan, auteur de jeu de rôle tout pas moderne, mais quand même tout propre (hé, je me lave !) et tout beau (ouais, j'avais mon bandana des grands jours). L'animation a été organisée à l'initiative de Marina, rôliste et costumiste (ça se dit ?) émérite, qui plus est fan de Sombre. Le bon goût, clairement.
Elle a géré les préinscriptions sur mes recommandations : quatre, cinq joueurs maxi par partie, 7 ans et plus, deux démos d'une heure chacune. L'animation s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une opération de sensibilisation des jeunes à la question du sexisme. « Vivre ensemble : filles, garçons » que ça s'appelle. Dans la salle où elle m'installe, une exposition sur le thème (panneaux et livres). Alors bon, comme vous le savez si vous lisez mes comptes rendus, le jeu de rôle comme support pédagogique n'est pas trop ma tasse de thé. Je préfère le jeu de rôle pour le jeu de rôle. C'plus fun.
D'un autre côté, je n'ai rien contre les contraintes créatives, qui souvent sont fécondes. C'est même l'une de mes routines habituelles de playtest. Donc quand Marina m'a parlé de sa thématique, je lui ai répondu que le plus simple et le plus fonctionnel était de partir sur une combo quickshot + contrainte de créa collective. Partie improvisée, dans laquelle chaque joueur crée un personnage féminin et chaque joueuse un personnage masculin. L'idée étant que les enfants se rendront vite compte que ça ne change absolument rien. Puisqu'on y joue des victimes horrifiques, les règles de Sombre ne s'encombrent pas des questions de genre. Face à Jason, boobs ou pas boobs, c'est tout comme pareil : tu meurs. L'égalité par la machette, c'est tout moi.
Me voilà donc parti pour décliner la thématique. À ma table aujourd'hui, ce sera « Mourir ensemble : filles, garçons », un programme qui me semble bien cool. J'enchaîne deux quickshots d'une heure environ chacun (le premier un micro poil plus long que le second), avec une pause de quinze minutes entre les deux. Sportif, mais j'ai l'habitude. Cinq gamins à chaque fois, des filles et des garçons, de 6 à 13 ans. Deux bonnes parties, déroulées dans mon setting Paradise lake (le petit plan forestier publié dans Sombre 5). Au menu, des détectives, un chasseur de fantômes, une pharmacienne vénère, un braquage qui finit mal, un killer klown, une armée de squelettes et, parce que sinon c'est pas drôle, un ours agressif. Du fun par paquets de douze. Comptes rendus détaillés à venir sur Tipeee. Les gamins se sont bien amusés et moi aussi. Content, Johan.
Je laisse le mot de la fin à Marina, qui assistait en spectatrice aux parties et a ensuite écrit sur Facebook : « La satisfaction cet après midi de trouver du sens à son travail par la transmission et la création : l'organisation d'une après-midi jeux de rôles pour les enfants/ados horrifiquement fun avec son créateur Johan Scipion (auteur de Sombre) avec pour trame de fond l'égalité filles/garçons ».
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2 parties, 10 joueurs, 9 morts
Edit : compte rendu détaillé
Le compte rendu détaillé de cette double séance est disponible ici.
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4 démos à Staplayer – janvier 2017 – Paris
Assiégé par la figouze, un petit village d'irréductibles rôlistes résiste encore et toujours
photo RĂ´liste TV
Une fois n'est pas coutume, animation en boutique. Je n'en fais pas souvent, ça change. Et en même temps, ça ne change pas grand-chose : Johan, ses dés et ses petits bouts de papier, qui ameute le bon peuple en lui proposant des parties horrifiques d'un quart d'heure. Souvent, c'est non. Des fois, c'est oui. À partir de quatre ou cinq oui d'affilée, pof, une démo. Business as usual.
Or donc, j'ai passé mon après-midi à recruter et mener, dans le coin de Starplayer où s'entasse le stock de manuels et de figs Warhammer. Totalement mon élément. ^^ Quatre parties très sympa, assez représentatives de la clientèle de la boutique : quelques rôlistes, une grosse majorité de gamers tout terrain, et même des novices, dont un gamin de huit ans. Deux Overlord (la valeur sûre), un Camlann (because le gamin) et un Grimmies (pour me délasser les neurones en fin de journée). Ce fut fun et jeune !
Merci tout plein Ă Eric et Ă l'ensemble du staff Starplayer pour leur gentillesse, leur soutien et leur accueil chaleureux.
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4 parties, 17 joueurs, 15 morts
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10 démos à Orc'idée – février 2017 – Lausanne
Un Batro s'est glissé dans cette image, sauras-tu le retrouver ?
photo Stéphane Gallay
Ma troisième Orc'idée de suite et je ne m'en lasse pas. Super conv, super orga, super public. Du nanan rôliste. Fatiguant aussi bien sûr (la Suisse, c'est loin), mais si cool (la Suisse, c'est bien).
Vraiment, l'orga est top (efficace, réactive, aimable) et c'est un truc qui compte énormément pour moi. Quand on fait une ou deux convs par an, on s'accommode facilement des petits couacs dus au manque d'expérience, de coordination ou de préparation. Quand on en fait dix à quinze, c'est hyper appréciable de pouvoir s'appuyer sur des orgas bien carrées.
Là par exemple, je vais enchaîner six events en quatre mois. Pour avoir le temps et l'énergie de faire autre chose à côté, genre écrire et playtester mon jeu (ce qui est quand même mon activité principale), faut que l'orga de chaque conv soit le moins prise de tête possible. Et ben Orc'idée, c'est le zéro Kelvin de la prise de tête.
Du coup, j'ai turbiné : dix parties en deux jours, dont sept le samedi. Vache, j'ai fini sur les rotules. Une moitié d'Overlord parce que 1/ adapté à tous les publics et 2/ pratique quand le Johan est fatigué. Gros coup de barre en aprème du samedi, je payais la fatigue du voyage et de la semaine écoulée (bouclage de Sombre 7).
Dopé au sucre liquide (l'ice tea pèche, rien que du chimique), j'assure jusque dans la soirée et termine sur un Dracula à huit joueurs absolument excellent. Ce d'autant qu'une bonne partie de la table n'était pas plus enthousiaste que ça au départ. Hyper satisfaisant de convaincre des gens de l'intérêt de Sombre par la pratique. Que j'aime ce scénar, bon sang !
Pour le reste, un Chombre à titre de quasi playtest (me suis remis à bosser dessus il y a peu et voulais savoir où j'en étais) et un Camlann pour une table d'adultes car la majorité avait déjà joué Overlord l'année passée (faut *absolument* que je finalise un nouveau scénar Zéro flash d'ici fin 2017). Comment que la chevalerie bretonne s'est faite démonter par Morgane ! Un pur massacre.
En side, tout un tas de rencontres bien sympa. Parce que les convs, c'est aussi (et surtout) fait pour ça : causer avec des gens cool.
+ Terres Etranges en force : Gap au stand avec moi (cet homme est en or), Thomas Munier en conf et en démos, Batro en chair et en os. Un garçon adorable, que j'ai eu grand plaisir à rencontrer en vrai après tous ces mois à bosser avec lui par mail.
+ Un quarteron d'alt-rôlistes en goguette. Des qui captent rien, des qui kiffent les boobs poilus et les dentiers en or, des qui font de l'OSR by the book, des qui visitent les bus de Lausanne. L'avenir du JdR est en marche, ça me paraît clair.
+ Des Suisses de chez Suisse : Lionel, Laurent, l'autre Lionel, Marc (Oxélie for ze win), Christoph et Sylvie (en coup de vent). Et tonton Alias bien sûr, auquel j'emprunte la photo qui illustre ce compte rendu.
+ Des Groguistes, nos voisins de stand. El Presidente, impérial. PM, fidèle au poste. Des Crimeux venus avec des bouquins que tu peux littéralement tuer tes joueurs avec. Les gens du Manoir du Crime (l'autre Crime. Suivez un peu, bon sang !), que c'était bien cool de les voir enfin en vrai. Lolu des XIIS, un garçon over sympa de chez sympa. Et j'en oublie forcément.
+ Last but not least, le meilleur cosplay slave Leia qu'il m'ait été donné de voir. Et je suis très sérieux : ce déguisement était une leçon de vie et de coolitude. GG gars.
Pour finir, des tonnes de mercis :
+ À Gap pour son soutien, son humeur égale et son professionnalisme. Ce fut comme toujours un véritable plaisir de passer ce week-end en ta compagnie, Guillaume. T'inquiète, le dra... story deck arrive, et il va dépoter sévère.
+ À toute l'équipe d'Orc'idée pour leur compétence et leur amabilité.
+ À Magali et Vincent pour l'accueil, les véhiculages et l'hébergement.
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10 parties, 53 joueurs, 48 morts
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J'ai aussi mené un DSG le dimanche matin. 4 joueurs, TPK (dont 2 mutations post-générique).
Les cools: avoir rencontré Batro, avoir testé son scénario Sombre/Mantra lynchien (la drogue, saymal).
Les bof: ne pas avoir rencontré Pika, ne pas avoir été joueur à Zéro.
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J'ai aussi mené un DSG le dimanche matin.
Wow, cool !
ne pas avoir rencontré Pika
Il est passé en coup de vent samedi, c'est moi qui l'ai interpellé pour lui serrer la main dans l'allée tandis qu'il rushait vers une conf ou une démo. Il s'est posé à ma table dimanche, mais c'était à un moment où tu n'étais pas sur le stand. Peut-être en train de jouer avec Batro ? Et il n'est pas resté longtemps : un court Overlord avant de filer, sans même attendre son joker. Les convs, c'est la course pour tout le monde.
ne pas avoir été joueur à Zéro.
Rhâââ mais tu n'avais qu'à demander ! N'hésite pas une prochaine fois.
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18 démos à Au-delà du Dragon – mars 2017 – Montpellier
Sombre c'est bon, mangez-en
photo Batro pour BatroGames
Rhâââ la vâââcheuu ! Je reviens de Montpellier où j'ai passé un week-end tout à la fois passionnant et épuisant. J'étais invité par le Manoir du Crime et BatroGames à la deuxième édition d'une convention rôliste locale. L'événement est super sympathique car 1/ très bon enfant (les Montpellierinois ou -inots ou -inais, je ne sais, sont des gens vachement cool) et 2/ quasi pur rôliste, ce qui se fait plutôt rare de nos jours. Ça met vraiment la banane de voir tous ces éditeurs et ces dizaines de tables de jeu. J'ai serré la pogne d'un max de gens que je ne vois que rarement et mis pas mal de visages sur d'autres avec lesquels je n'étais jusque là qu'en contact électronique. Super agréable.
Le premier petit défaut, c'est la distance. Paname-Montpeul-Paname, ça en fait des heures de train. T'arrives après ta semaine de taf (Sombre 7 avance, mais pas tout seul), déjà t'es claqué. Le deuxième petit défaut, c'est la crève. Pas la grippe, le rhume chiant. Ah bon sang, ça faisait looongtemps ! Vendredi soir, je suis en montée et m'interroge sur ma capacité opérationnelle du lendemain, journée qui s'annonce longue, très longue, très très longue. Ce n'est pas la première fois que je mène malade et sais d'expérience que ça peut être bien hardcore, même avec ne serait-ce qu'un petit rhume. Le bon point est que ma crève ne monte pas trop vite. Je passe une nuit correcte et ne suis pas trop à l'ouest au réveil. Je commence quand même à me moucher régulièrement, ce qui n'est pas super bon signe.
Basiquement, y'a deux grands types de convs rôlistes, celles organisées dans une salle municipale, celles organisées dans des locaux universitaires. Au-delà du Dragon est de la première catégorie : une grande salle de spectacle, très haute de plafond pour optimiser son acoustique, donc super bruyante. Facteur aggravant, ma table de démos est pile-poil au milieu. Je suis à l'intersection des deux allées principales (pas mal de passage) avec des stands marchands sur deux côtés (clients et vendeurs qui discutent le bout de gras) et d'autres tables de jeu sur les deux autres (meneurs et joueurs qui, comme moi, braillent pour se faire entendre par dessus le brouhaha).
C'est extrĂŞmement rude.
Je n'ai plus connu de conditions aussi difficiles depuis, pfff, la Japan. Non je mens, c'est comparable au sous-sol des Caves Alliées lorsqu'il est plein à ras bord de fêtards alcoolisés. Sauf que je ne reste dans la cave des Caves que le temps de deux parties. Une heure et demie, deux à tout casser. Samedi à Montpeul, j'ai mené douze heures non-stop, juste avec deux courtes pauses repas. Mazette, douze parties d'affilée ! Y'avait de la demande, j'y ai répondu. Hé, j'étais venu pour ça.
En fin de matinée, je commence à lorgner avec envie les tables de stands vides près de moi, celles qui sont contre le mur. Je sais d'expérience que mener dos à une paroi en dur change la vie : pas de bruit derrière + la pierre qui absorbe le son. Je me renseigne auprès des orgas. Y'a toujours des petits exposants qui font faux bond à la dernière minute. Qu'en est-il exactement ? Y'aura du retard, me répond-t-on, mais les gens vont venir. Effectivement, sur les deux tables vides, une se retrouve occupée en début d'aprème. Reste l'autre, toujours déserte et sur laquelle s'étalent les stands voisins. Je zieute, je zieute, et je bave.
En milieu d'après-midi, j'ai la gorge en feu à force de pousser ma voix. Chaque mot est une petite torture, j'ai l'impression qu'on me passe les cordes vocales à la râpe à fromage. Je gobe des pastilles pour la gorge comme si c'étaient des Smarties et m'accroche. Je n'ai pas traversé toute la France pour baisser les bras aux deux tiers de la journée ! Il ne s'agit pas d'un plan villégiature, hein. Je suis là pour bosser, donc je bosse.
Le bon point est que ça marche bien. Le public est vraiment agréable, assez mélangé car les orgas m'envoient pas mal de quidams désireux de découvrir le jeu de rôle. Pour de l'initiation, mon format ultra court rassure. Mention spéciale à ce groupe d'ados au profil bien téci : « Hé mais monsieur, vot' jeu, c'est Call of Duty en fait ». Entre deux selfies. À côté de ça, un bon paquet de bénévoles s'assoient à ma table, garçons et filles habillés en noir qui viennent occuper leurs (courtes) pauses avec du Sombre. Des parties *très* fun, dont une majorité d'Overlord. Onze en deux jours, quand même.
En fin d'aprème, je n'y tiens plus et migre. Y'a juste pas moyen que je continue à travailler dans ces conditions, c'est trop dur. Avec la complicité d'El Presidente, digne représentant du Grog, je réquisitionne la table de stand vide et y déplace mes démos. Cela n'arrange pas ma voix (à ce stade, je pourrais enregistrer un album de death metal sans forcer), mais les quelques précieux décibels que je gagne sauvent ma soirée. Les dernières parties sont tout de même hardcore.
Parmi elles, un Chombre, ce dont je suis particulièrement satisfait. En terme de maîtrise, ce scénario est plus exigeant qu'Overlord. Ces derniers temps, je me suis appliqué à le mener de plus en plus souvent en démos, pour le et me roder. Actuellement, je tourne sur cinq scénarios flash et c'est un peu court pour mes besoins. Pour faire bien, il faudrait que j'en finalise un sixième. C'est un gros boulot car ce genre de scénar demande à être très finement calé. En ce moment, je n'en ai pas le temps. Au minimum du minimum, il faut que je puisse compter sur les cinq dont je dispose. Or jusqu'à présent, je manquais de confiance sur Chombre. Samedi soir, je l'ai mené sans souci en mode demi zombie, ce qui indique que j'ai franchi un palier. Excellente nouvelle.
Le lendemain, ça va mieux. Comme j'ai fait mon chieur toute la journée d'hier, le bruit en est remonté aux oreilles des orgas chefs, qui ont pris des mesures : on me colle à l'étage, dans une petite pièce façon loge. Ça reste bruyant (la loge est ouverte sur la salle et il y a une deuxième table de jeu à côté de la mienne), mais dans des proportions nettement plus gérables. Le souci est qu'avec la fatigue, ma crève a gagné un level : je flingue une demi boîte de kleenex sur la journée. Mais bon, rien à voir avec hier. Je ne serais pas reparti sur des démos aux conditions de la veille. Je n'en aurais pas eu la force et me serais contenté d'une journée de stand, ce qui est moyen. Je préfère mener.
Du coup, j'ai enchaîné six parties, en me ménageant des pauses un peu plus longues que d'habitude entre chaque pour pouvoir tenir la distance. Ça l'a bien fait. Les deux dernières furent particulièrement cool, deux Overlord bien délire : un full cast de rôlistes chevronnés en mode grosse déconne (« Chef, sauvons des Juifs, chef ! ») et une table plus modeste de gamines, des adolescentes vives, spontanées et fun. Vachement sympa de terminer là -dessus.
Maintenant, j'ai quinze jours pour me remettre sur pied. Je dois être en mesure d'attaquer Eclipse dans les meilleures conditions. Parce que ça aussi, ça va être intense de chez intense. Allez, je poste ce compte rendu et me recouche, histoire de cuver un peu ma crève. Le mouchoir en papier, s'il n'existait pas, faudrait l'inventer.
Les mercis
+ Merci au Manoir du Crime pour l'invitation et l'orga. Votre conv a une sacrée gueule, félicitations tout plein.
+ Merci à l'ensemble des bénévoles, ces wo/men in black agréables, serviables et réactifs. Un plaisir de bosser avec vous, les gars et les filles.
+ Super méga merci à Batro et à toute l'équipe de BatroGames (Anna, David) pour le défraiement, l'accueil chaleureux, l'hébergement et la bonne humeur. Ce fut supercool de passer le week-end avec vous, les kopaings ! Et je suis entièrement d'accord : la taille de la bite des minotaures est un sujet auquel on n'accorde pas toute la considération qu'il mérite.
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18 parties, 92 joueurs, 80 morts
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7 démos à Eclipse – avril 2017 – Rennes
Miaou !
photo Astre / convention Eclipse
Je rempile. Il y a quinze jours, Montpeul. Ce week-end, la Bretâââgne. Rennes pour être précis et sa convention Eclipse, à laquelle je participe chaque année depuis, pfff, loin. Enfin, chaque année c'est vite dit : en 2016, il n'y en a pas eu. Celle de 2017 est donc un redémarrage.
De mon côté en tout cas ce fut un poil laborieux. Mon orga s'étant calée vachement tard, ce retard à l'allumage m'a contraint à me rabattre sur des horaires de train pas faciles. J'arrive le vendredi soir et repars le dimanche bien après la fermeture. Long, long, looong week-end. Habituellement, je me pointe en tout début d'après-midi du samedi, monte rapido le stand, enchaîne quelques démos Zéro et propose une partie longue à la bourse aux scénars du soir. Je termine dans la nuit, puis me repointe pas trop tôt le dimanche pour deux ou trois démos flash supplémentaires avant de plier mes gaules.
Cette année, je vais être présent dès l'ouverture, samedi matin. Du coup, je ne me vois a priori pas trop mener en nuit après toute une journée passée à enchaîner les démos sur mon stand. Surtout que quinze jours plus tôt, y'a eu Montpeul, dont je ne suis pas encore tout à fait remis, et que le week-end prochain, c'est le FMI à Montrouge. Je suis dans mon tunnel de convs du printemps, faut que je me ménage pour tenir la distance. J'hésite longtemps à inscrire une partie le samedi soir, puis renonce. Je verrai sur place.
L'autre souci, c'est le retour de la crève. Et ça commence à faire un peu beaucoup, je trouve, au point que je m'interroge. Oui je suis fatigué (bouclage Sombre 7 + tunnel de convs = pas top combo du tout), oui je vieillis, oui la météo ne fait rien qu'à passer du beau au pas beau au re-beau (le chaud-froid-chaud, ce Mal qu'on ne dénonce pas assez), oui les convs sont, du fait de l'affluence du public, des repères à microbes. Mais. Quand. Même. J'y ai droit plus souvent qu'à mon tour. Je me demande sérieusement si je n'ai pas, avec l'âge, développé une allergie au pollen ? Une visite chez l'allergologue me semble une bonne idée.
Quelle qu'en soit la raison, j'ai la crèèève. Et bientôt, plus de voix. Dès la seconde démo, je souffre. Je finis la troisième en mode death metal. Clairement, je paie Montpeul : j'ai trop forcé il y a quinze jours. Heureusement qu'à Rennes, les conditions de jeu sont très bonnes. Ma table est à l'extrémité du hall, au calme, juste à côté de mon stand.
(À ce propos, anecdote rigolote. Nous sommes en matinée, le soleil brille, il fait même chaud. Ouais, en Bretagne début avril, cette hallu. Je dédicace un Sombre sur mon stand. Passent un père et sa fille ado, qui s'effondre pile-poil devant moi. Rien de grave, juste un petit malaise hypo. Deux minutes et un Kit Kat plus tard, elle est sur pied. Tout de même : ils ont remonté tout le hall et c'est précisément devant mon stand qu'elle tombe dans les pommes. Que je sois damné si Sombre ne fait pas peur !)
Or donc, je m'accroche et continue à recruter, ce qui en soi n'est pas simple car il n'y a pas des masses de flux. C'est toujours le cas à Eclipse, où les tables de jeu sont éparpillées dans les différents étages du bâtiment, une par salle de classe (la conv se déroule dans une fac), mais cette année, y'a vraiment pas un chat durant les créneaux de jeu. J'assure malgré tout quatre démos dans la journée. Très correct. De toute façon, je ne suis pas en mesure de tenir un rythme plus soutenu. En soirée, ça ne va pas trop mal. Je n'ai plus de voix, c'est un fait, et mon nez est bien encombré, mais je suis raisonnablement d'attaque. Pas de maux de tête, pas trop crevé. Fatigué bien sûr, mais pas plus que n'importe quel autre samedi soir dans n'importe quelle autre conv. Y'a donc moyen que je tienne encore un peu.
Kevin Baussart, depuis longtemps fan de Sombre (il est l'auteur de Kakurenbo, un scénario J-horror pour Zéro), m'a demandé un peu plus tôt dans la journée si j'étais disposé à mener un quickshot en soirée. Jugeant que mon état me le permet, je lui confirme que oui. Avant cela, j'assure encore une démo flash, un Dracula à huit joueurs très réussi. À 23h, nous voici à pied d'œuvre. Je suis toujours dans le hall, sur ma table de démos (je mène en side de la conv, en contrebande comme qui dirait). Autour de moi, quatre joueurs, Kevin et ses amis.
J'avais prévenu que vu mon état, il ne fallait attendre qu'une partie courte. Je tablais sur 90 minutes. La séance (brainstorming + impro) durera finalement le double. Nous terminons à 2h du mat' sur un bilan très positif. En dépit de ma voix défaillante et de ma fatigue grandissante, la partie fut vachement bonne (j'en enverrai le compte rendu à mes tipeurs dans 1d6 mois). Je n'ai pas regretté de m'être fait douce violence pour mener en nocturne. Il n'aurait pas fallu que cela dure plus longtemps cependant car j'étais au bout de mon rouleau. Je rentre et m'écroule.
Le lendemain, retour à la conv en fin de matinée. Waterloo morne plaine : un pelé et deux tondus, voire un pelé tout seul. Une dernière partie tout de même, notre traditionnelle démo de fin d'Eclipse avec les gens du 7e Cercle et, ce qui me fait particulièrement plaisir, Vincent Mathieu, l'auteur de Cats. Car bien sûr, je mène un Chombre, mon scénario dans lequel on joue des chats, et qui me fut inspiré par le jeu de Vincent. Un pur massacre. Les PJ prennent ultra cher, ce qui n'empêche pas la partie d'être bien cool. Je commence à avoir ce scénar bien en main, ça fait plaize.
Au total, une excellente Eclipse, qui m'a permis de revoir tout un tas de gens hyper sympas et m'a laissé le temps de causer avec plein d'auteurs, éditeurs et simples rôlistes que je n'ai pas forcément l'occasion de voir très souvent. Le week-end fut certes un poil moins trépidant que les années précédentes, mais dans l'état où j'étais, cela m'a parfaitement convenu. J'ai donné tout ce qui me restait, je n'aurais pu faire plus. Vivement l'année prochaine.
Les mercis
+ Merci aux orgas et aux bénévoles pour leur travail et leur coolitude. Spécial dédicace à Olaf, qui s'est occupé personnellement de mon orga avant et pendant la conv.
+ Super gros merci à Bartab pour l'accueil chaleureux, l'hébergement façon dortoir, les discussions rôlistes et les nombreux véhiculages tout au long du week-end. Tu roxxxes, copain.
+ Merci à Krom de Projets R, qui a mené un Sombre à la mode Shining vendredi soir. Sa partie fut un succès, j'en ai eu des échos flatteurs durant tout le week-end. GG !
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7 parties, 38 joueurs, 32 morts
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