Salut.
Je me permets d'intervenir, car ça fait un petit moment que je te vois te démener sur le réseau (j'ai découvert ton jeu via ton fil sur mad), que visiblement, tu te donnes encore plus IRL, et que je sais à quel point il peut être fatiguant de faire des efforts et de n'avoir aucun retour (j'ai pratiqué aussi, ici et là :mrgreen: )
Je ne vais sans doute rien t'apprendre que tu ne saches déjà . Mais bon, c'est pour la cause. Je vais te donner le point de vue d'en face.
Je fais partie de ton public "potentiellement cible", je pense. (Soit, tu me me traiterais plus de jeune ; et si tu osais le "geek branchouille", ça se passerait très mal entre nous ; mais on va dire que je fréquente un peu cette frange là . Sur le réseau du moins. IRL j'ai des amis normaux, faut pas déconner. :mrgreen: )
En gros je fais partie des vieux qui ont pratiqué le JDR à l'époque, et que ça démange un poil de reprendre depuis un moment, parce que quand même, c'était cool. Il m'a fallu un bon moment, mais j'ai fini par m'y remettre un tout petit peu. (Bon, trois parties en un an et demi, c'est pas byzance, mais ce n'était déjà pas gagné. Et encore, je meujeute... Je ne te raconte pas si j'étais simplement joueur. Mais ce n'est pas à toi que je vais apprendre à quel point ça peut être compliqué de convaincre quelques potes de s'y mettre.)
Je pense qu'on sera tous d'accord pour dire que depuis quelques années, il y a un frémissement au niveau du JdR. On le sent, on le sait. On en parle ici où là , ça sent la fin de traversée du désert. Pourtant, ça ne se concrétise pas encore. C'est lent, c'est mou, c'est long. Mais ça va venir. Je le sais.
Je te donne mon exemple personnel, car c'est clairement celui que je maitrise le mieux. j'ai commencé à me repencher sur le JrD en tombant sur les expérimentations du narrativiste et de la boite à heu, puis sur le défunt forum the forge, où j'ai découvert tout plein d'expérimentations intéressantes. J'ai dû tomber dessus, soit en lurkant ici, soit sur mad (on a un autre auteur qui traine là bas aussi). Bref, ni sur le grog, ni sur casus NO. Im' an outsider, baby.
Les mécaniques du genre m'ont toujours beaucoup intéressé. J'ai beaucoup fait tourner Il était une fois à l'époque où j'étais anim, et j'ai trouvé que sa descendance post-munschausen était vraiment passionnante.
Bref, comme je me voyais mal ressortir rolemaster et ses putains d'heures de préparation, ça me semblait idéal. (Bon, depuis que j'ai pratiqué, je suis un peu revenu du narrativisme. C'est bien, il y a des idées réellement excellente, mais l'optimisation et le calcul, ça compte aussi pour les joueurs. Et certaines mécaniques ont beau être vraiment surprenantes niveau efficacité, le vrai scénar bien solide et préparé reste un sommet difficilement égalable quand il marche.)
A ce moment là , j'avais bien ton topic en tête, mais je n'étais pas prêt à me lancer dans quelque chose de nouveau.
Tout ça pour dire que j'ai fini par dépoussiérer mon Ambre, qui me semblait adapté, niveau mécaniques. Mauvaise idée et partie de merde. J'étais complètement rouillé en tant que MJ, mes joueurs étaient des noobs, ils ne connaissaient pas du tout le background (un vrai problème pour ce jeu), bref, la cata bien poupou.
J'ai ensuite tenté une partie à l'arrache de "a penny for my thoughts", qui a bien fonctionné, mais que j'ai trouvée un peu frustrante.
L'été dernier, j'ai réussi à réunir une vraie table avec quelques vieux briscards et quelques noobs, pour une partie de Danger Patrol, qui a été vraiment chouette. J'y reviendrai.
Tout ça pour dire que oui, j'ai fini par craquer et passer à l'achat compulsif. Pourquoi ? A cause de la présentation / partie de bimbo que j'ai vue sur TT. J'ai accroché direct. (Bon, en tant que madeux, le sujet me parlait, faut dire...) Aussi bien ça aurait pu être sombre (qui tape un poil dans le même registre. Cinoche, quoi.), mais un phal on fire sur le plateau, ça vaut franchement tous les pavés du monde. :mrgreen:
Bimbo que j'ai meujeuté à l'arrache dernièrement, et ça c'est plutôt bien passé, ma foi. (cf compte rendu dans le fil.)Alors oui, ça prend. Et mes joueurs commencent doucement à en redemander. Mais oui, ça prend du temps.
Donc content de mon achat, mais bon, 75 boules (et une grosse boite) pour une partie pour l'instant, il faut quand même être motivé à l'achat, on va dire. C'est pas non plus le jungle speed que tu sortiras à l'occase. J'en achèterai bien d'autres, mais il faut pouvoir être sur de les sortir. (pas vraiment envie d'aller dans un club)Enfin bref. Là tout de suite, du coup, j'ai envie de revenir à du plus trad. Pour tout dire, là ce que j'ai envie de faire, c'est de lancer une bonne grosse campagne de Cthulhu. :pouiclove: Ca va être chaud de motiver les joueurs, mais j'y arriverai.
Par contre, je reviens sur ce que tu dis quant à l'achat, et à la peur du meujeutage.
C'est en partie vrai, même ce n'est pas le seul problème. (Là preuve, je suis meujeu, et je galère pour vendre une partie. Bon, j'ai un poil rouillé, mais ça revient quand même. je ne pense pas que ce soit le problème.) Mais je pense qu'effectivement, la solution viendra de là .
Le point évident, c'est la peur de la durée. Dans l'esprit des gens, JdR = on y passe la nuit. Ca fait peur, ce n'est plus possible.
Ajoutons à cela le temps de préparation, d''appréhension/explication des règles, le nombre de joueurs à réunir, et aussi la réputation de jeu "biaisé".Oui, ça fait peur, même à la "niche" auquel le concept parle.Mais effectivement, le concept de MJ pose problème. Ca isole un joueur, ça le pose dans une position particulière "au dessus", ce qui ne semble pas très fair-play, au delà du boulot en lui-même ou de la qualité de la prestation. (Mais oui, effectivement, le fait que tu sois un excellent MJ doit être contre-productif auprès de ceux qui voudraient se lancer. Le pied de l’Himalaya, quoi...) En plus, ça fait un joueur de moins dans la team, et il faut trouver les 3 ou 4 potes dispos en même temps.
Par contre, je ne suis pas persuadé que les parties sans MJ soient super convaincantes. Ca devient un peu limitatif niveau possibilités.
Curieusement, de mon côté, comme je disais, celle qui a le mieux marché, c'est ma partie (un peu tweakée) de Danger Patrol,
Pourquoi ? Parce que c'est du "semi-narratif" vaguement inspiré des grands noms du secteur. Le truc, c'est qu'il y a bien un MJ, mais que son rôle est très limité (de l'administratif et du tri). C'est agréable et reposant pour le meujeu, et rapide et efficace pour les joueurs. Et ça ne leur fait pas peur, du coup, ils se rendent compte que n'importe qui peut le faire.
Ce n'est pas parfait. Ca ne vaut pas une grosse campagne bien préparée (les vieux de la vieille ont été un peu désarçonnés de constater qu'ils avaient crée le scénar eux-mêmes), mais tout le monde a bien accroché, et les noobs se sont éclatés.
Bimbo étant -un poil- dans le même genre, ça a bien fonctionné aussi.Je sais ce qu'on va me dire. Dungeon world n'a pas si bien fonctionné que ça. Et c'est fort dommage. (En même temps : fuck le medfan !) Mais je reste persuadé que si le JdR revient sur le devant de la scène, ce sera par le biais d'un système comme celui-ci. Du truc qui tourne, avec un boulot de MJ hyper facilté et moins "déterminant" (peut-être même du meujeu "tournant"), des parties courtes, mais tout de même de vrais scénarios, et suffisamment de finesse dans les systèmes de résolution pour que les joueurs puissent faire dans l'optimisation.
[rencentrage]
Le système de sombre me semble simple et efficace, mais effectivement, il a l'air de demander un vrai MJ, ce qui peut faire peur (surtout si tu leur balance de la démo en transe. ^_^) Question : as tu tenté, dans tes démos, de proposer un l'un des joueurs de meujeuter, avec toi juste pour l'assister ? Ca les ferait fuir, tu penses ?
[/recentrage]Un truc efficace, qui ne fasse pas peur aux noobs, qui ne leur semble pas insurmontable à lancer. Qu'il n'hésitent pas avant de choper la boite, et qu'ils se disent que oui, ils en feront bien une partie samedi soir après l'apéro.
A partir de là , lorsque le blocage psychologique aura sauté, on devrait moins galérer pour recruter.J'espère.
En attendant, je te souhaite tout plein de bonnes choses pour sombre. Je le choperai à l'occase, ne serait-ce que pour saluer l'effort, mais après cette fichue campagne de cthulhu !
On reste concentrés, et on y croit !
En ligne
Ouah, c'te tartine ! On dirait moi quand je passe ma nuit à écrire des posts longs comme le bras !
Sérieusement : ta longue intervention m'a fait très plaisir, merci tout plein.
Je réponds à quelques trucs, les machins sur lesquels j'ai des choses à dire et/ou des précisions à apporter.
(j'ai découvert ton jeu via ton fil sur mad)
Ah bon sang, y'a des gens qui le lisent. C'est énorme ! :mrgreen:
je sais à quel point il peut être fatiguant de faire des efforts et de n'avoir aucun retour
Alors non, c'est pas ça.
Les retours j'en ai et ils sont bons. Les démos sont super cool, la majorité des gens sortent de ma table contents, même ceux qui étaient a priori très dubitatifs sur l'intérêt de jouer une victime dans un film d'horreur. Même si c'est effectivement épuisant (recrutement + démos = grôôôsse fatigue), c'est aussi très gratifiant. A titre perso, je kiffe. J'étais bien content d'avoir traîné mes guêtres au Dernier Bar dimanche. J'ai eu du fun.
Le point qui me cause souci, c'est le volet promo. L'aspect professionnel de la chose, quoi. Il compte pour moi parce que ça fait un petit moment que, pour ce qui est de Sombre, j'ai dépassé le stade de la passion pure. Quand je mène, je bosse. Même quand, comme dimanche dernier, je fais un event surtout pour raisons personnelles (en l'occurrence, m'aérer la tête). Les deux sont tellement imbriqués, je n'arrive plus à les dissocier. C'est la malédiction des carrières créatives : y'a pas vraiment de frontière entre le personnel et le professionnel.
Donc mon point, c'est surtout de trouver un modus operandi qui équilibre fun et boulot. Je vois bien quelle est la voie, je l'écris à la fin de mon article : concentrer mes efforts de promo sur le marché, les convs et les lieux rôlistes, mais continuer à faire quelques trucs ailleurs, de temps en temps, pour le fun de me frotter à d'autres publics et pour éviter de m'encroûter dans mon micro milieu.
J'ai vraiment pris conscience du truc l'année dernière et depuis je m'efforce d'orienter mes efforts dans cette direction. Je tâtonne encore pas mal, mais ça va de mieux en mieux. Le point fondamental, c'est de prendre en compte l'aspect saisonnier de mon travail. J'ai un semestre (printemps + automne) où les animations rôlistes s'enchaînent quasi bite à cul, un autre (hiver + été) où elles sont plus rares (dans ma région en tout cas. Y'a un paquet de festivals estivaux, mais loin de chez moi, sur les lieux de vacances).
C'est dans ce second semestre que je dois caser le gros de mon activité créative (l'écriture du fanzine et de mes nouvelles, le playtest) ainsi que la majorité de mes démos hors milieu rôliste. C'est ma saison basse. L'autre semestre, la saison haute, est plus orienté promo rôliste, mais je ne dois pas non plus trop lâcher la production sous peine de prendre du retard. C'est en bonne partie ce qui explique que Sombre 4 ne soit pas encore sorti, alors que j'aurais voulu le publier fin 2014.
TL;DR > J'essaie de trouver un équilibre création/promotion qui me permette de tenir la distance dans les meilleures conditions parce que Sombre est une course de fond. Je bosse dessus depuis des années et j'en ai encore pas mal devant moi.
je fais partie des vieux qui ont pratiqué le JDR à l'époque, et que ça démange un poil de reprendre
Je connais bien ton profil. Je vois pas mal de gens comme toi à ma table, souvent avec leurs enfants. Niveau promo, l'ancien rôliste qui revient au hobby est un bon client :
+ Le dispositif ludique classique de Sombre lui parle.
+ La simplicité du système lui convient bien. Les règles compliquées, c'est clairement un truc de jeune. On revient au hobby pour l'émotion, les univers, les persos et les histoires, par pour les tables de coups critiques et les formules de calcul des dommages.
+ Le genre aussi lui parle, because Cthulhu. Et ça pour le coup, c'est cool. Si y'a bien un truc que j'apprécie grave chez les rôlistes, c'est qu'ils sont plus que la moyenne de la population intéressés par l'horreur.
+ Le format des scénarios (15 minutes, 1 heure, 4-6 heures) colle bien aux contraintes du vieux rôliste. Les jeunes, c'est rien que des gens qui ont du temps à ne plus savoir qu'en faire. Mais pour les vieux, c'est une denrée rare.
+ Il n'est pas intimidé par l'animation d'une partie. Il l'a déjà fait quand il était plus jeune et avec l'âge, il a pris confiance dans ses propres moyens. Il se connaît mieux, doute moins.
+ Il a en général le pouvoir d'achat suffisant pour se permettre d'acheter la revue sans craindre de devoir manger des patates pendant trois semaines.
Mais ces gens-là , ce n'est pas au Dernier Bar que je les croise. Au Dernier Bar, à 30 ans t'es un dinosaure.
C'est lent, c'est mou, c'est long. Mais ça va venir. Je le sais.
Viagra, moi je vois que ça.
un phal on fire sur le plateau, ça vaut franchement tous les pavés du monde.
Je veux bien te croire !
Le point évident, c'est la peur de la durée. Dans l'esprit des gens, JdR = on y passe la nuit. Ca fait peur, ce n'est plus possible.
Oui, clairement.
Mais ça, avec Sombre, c'est pas un souci et mes joueurs le voient bien : mes démos font quinze à vingt minutes. Tout compris, en comptant le briefing et la promo, une grosse demi heure. C'est moins que pas mal de jeux de plateau.
Ajoutons à cela le temps de préparation
Oui là par contre, y'a un temps incompressible, celui de la lecture des règles et du scénario. Encore que pour le scénar, je m'en dispense le plus souvent (mais pas en démo, note bien). Sauf que bon, l'impro n'est pas recommandée aux débutants.
Mais effectivement, le concept de MJ pose problème. /.../ Par contre, je ne suis pas persuadé que les parties sans MJ soient super convaincantes.
Pour que tout soit bien clair, je me sens obligé de préciser que je kiffe à moreûh la fonction de meneur. C'est LE truc qui m'éclate en JdR.
Ma problématique n'est donc pas du tout d'essayer de faire évoluer mon dispositif ludique. Je suis super à l'aise dans le tradi et suis très très loin d'avoir fait le tour du concept. Vraiment, je ne pense pas une seule seconde à changer les fondamentaux de Sombre. Je sais ce que j'aime, je sais ce que je veux.
Mon point, c'est que je suis très conscient des limites de cette structure en terme de promotion. C'pas fastoche à vendre. Si ça l'était, y'a longtemps que le JdR tradi serait sorti de sa niche. Évidemment, si mon objectif premier était de vendre des jeux par palettes, je partirai de cette constatation pour développer des produits plus facilement markettables. Mais c'est pas du tout ma démarche.
Depuis le début, j'écris Sombre exactement de la manière dont j'aime le jouer. En ensuite, mais ensuite seulement, je me pose la question de savoir comment, où et en direction de qui je dois orienter mes efforts de promotion. C'est là -dessus que je cogite. Essayer de faire au mieux avec ce que j'ai, c'est-à -dire avec mon jeu tel que je l'écris.
(surtout si tu leur balance de la démo en transe. ^_^)
Je te rassure, ça ne s'est pas vu. C'était tout dans les neurones de mon cerveau.
Question : as tu tenté, dans tes démos, de proposer un l'un des joueurs de meujeuter, avec toi juste pour l'assister ? Ca les ferait fuir, tu penses ?
J'ai déjà assisté à des parties de Sombre en spectateur. Mais il ne s'agissait pas de coaching, juste de zieutage à distance.
En terme de promotion, l'aspect coaching me paraît super ingérable : ça demanderait une logistique d'enfer et un temps infini, que je n'ai pas. La seule manière d'en faire un truc un peu viable/rentable serait que le meneur débutant me rémunère comme un animateur.
Et de fait, il m'arrive de temps en temps de poser du jeu chez des gens contre espèces sonnantes et trébuchantes, mais c'est évidemment pour des parties classiques. Les gens disposés à payer pour avoir Johan dans leur salon le veulent comme meneur à plein temps, pas comme co-meujeu.
En attendant, je te souhaite tout plein de bonnes choses pour sombre.
Merci bien. Et pareil de ton côté : tout plein de bonnes parties à ta table.
Je le choperai à l'occase, ne serait-ce que pour saluer l'effort, mais après cette fichue campagne de cthulhu !
Hop, promo de chez promo :
Je serais toi, vu ton profil rôliste et les disponibilités de ton groupe, je tenterais Sombre avant Cthulhu. Ça te reviendra lââârgement moins cher, tu pourras jouer de suite (genre lecture l'aprème, partie le soir) et après Bimbo qui a bien marché à ta table, tes joueurs ne seront pas trop dépaysés.
En plus, Grégory Privat, l'auteur de Bimbo justement, aime Sombre. Il m'a acheté les zines l'année dernière, les a lus et m'en a dit du bien sur Facebook. Si c'est pas la consécration, ça.
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(Faut pas encourager ma logorrhée verbale, sérieux... J'ai déjà du mal à canaliser... :mrgreen: )
Sinon ouais, je vais peut-être me laisser tenter. Le prix est plus que raisonnable...
Mais bon. Je dois avouer que je m'interroge.
J'ai cru comprendre que le principal intérêt de la chose, c'est justement que Johan fait profiter de son expérience et de son rodage méticuleux de la masterisation.
L'aspect "clef en mains" et les effets testés, re-testés, détaillés garantis sont assez séduisants, et promettent une expérience efficace, rapide à prendre en main, agréable, tout ça. Alors oui...Mais... Maiiiis. je dois aussi reconnaître que j'ai un peu peur de ressentir une certaine frustration (en tant que meujeu, hein... Pas de souci pour les joueurs.)
Je suis certes pas mal rouillé, mais j'ai tout de même un certain passif meujeutage (lointain, certes) en impro et en grande-gueulisation.
Quid de mon libre arbitre ? De mon petit plaisir personnel ? De mon droit à l'expérimentation et à l'erreur ?J'ai un peu peur qu'une recette de grand chef ne procure pas le même plaisir que la tambouille un peu bancale, mais faite soi-même.Oui, je sais, je suis chiant. :mrgreen:
(vous ne me corromprez pas. Ca fait plus de 20 berges que j'ai envie de meujeuter les masque de niark niark oteph, z'allez pas me casser dans mon élan lorsque je touche au but, bande de sadiques ! :evil: )
ceci dit, un p'tit sombre pour mettre les joueurs dans le trip, ouais, pourquoi pas)Bon, du coup Johan, tu conseilles quoi pour démarrer ? Sombre 1, ça suffit ? Ou tu fais ton vil VRP, et tu m'ordonnes de commander les 3 direct ?)
Et question plsu pratique : tu conseilles combien de joueurs, pour une partie "découverte" ?C'est lent, c'est mou, c'est long. Mais ça va venir. Je le sais.
Viagra, moi je vois que ça.
La vieillesse est un naufrage... :(
(En même temps, je ne suis pas certain que de retrouver la fouge de nos 17 ans soit une si bonne idée dans le contexte. Le JdR, ça n'a jamais été le top pour lever en soirée... C'est des coups à dormir sur la béquille, ça, encore... :mrgreen: )
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Quid de mon libre arbitre ? De mon petit plaisir personnel ? De mon droit à l'expérimentation et à l'erreur ?
Le voudrais-je (mais bien sûr, je ne le veux pas) que je ne pourrais pas te les retirer. Ils sont intrinsèques au média jeu de rôle et, côté meneur, constituent (de mon point de vue en tout cas) une bonne partie de son intérêt.
Donc t'inquiète, tu garderas ton libre arbitre rôliste, ton droit au n'importe quoi et la grosse foirade. ^^ D'une, il y a toujours assez loin du texte à la table, même quand le texte est archi testé et super carré. De deux, je ne vais pas venir chez toi et menacer de tuer ton chien si tu ne mènes pas mon matos comme je le préconise.
C'est d'ailleurs exactement pour cela que je l'écris à la première personne du singulier : je détaille mes routines et fais profiter le lecteur de mon expérience (game design, playtest, maîtrise) puis le laisse se débrouiller avec tout ça. Il est grand, il a un cerveau, à lui d'en prendre et d'en laisser. Que je le veuille ou non, c'est de toute façon ce qu'il va faire. Du coup, no stress.
Ce qui n'empêche pas que je recommande de mener mes scénarios by the book, hein. Tout bêtement parce que je les ai testés intensivement et finement équilibrés. Mais :
+ Ça laisse encore plein de plages de liberté au meneur. Aucun texte de jeu de rôle ne peut tout prévoir du déroulement d'une partie (et même s'il le pouvait, il resterait encore au meneur l'interprétation des PNJ). Y'a qu'à lire sur le forum de Terres Etranges les comptes rendus des gens qui ont mené mes scénars pour constater à quel point, sur la base d'un texte identique, on arrive à des parties super différentes.
+ Vu ton profil, je suis archi convaincu tu ne tarderas pas à écrire ou improviser tes propres scénars. Et là , ce sera open bar.
Sombre 1, ça suffit ?
Oui, c'est un livre de base complet. Règles intégrales, toutes les aides de jeu, un scénario d'introduction au format long (4 à 6 heures, créa de persos incluse). Tout pour jouer tout de suite (sauf les dés).
Ou tu fais ton vil VRP, et tu m'ordonnes de commander les 3 direct ?
Je conseille les trois bien sûr !
Il y a dans le 2 et le 3 plusieurs articles que je considère essentiels. Les lire avant de mener sa première partie de Sombre me semble vraiment une *très* bonne idée. C'est pas dur, si j'avais eu la place, je les aurais mis dans le premier numéro.
Et en plus, y'a dans le 2 et le 3 trois scénarios format flash (15 minutes) et court (1 heure), qui sont bien pratiques pour faire découvrir le jeu. Les flashs surtout. Ils tournent avec une variante simplifiée du système de base et ce sont ceux-là que je mène en démo.
Pour tout te dire, la quasi-totalité des gens qui ne me commandent que Sombre 1 parce ce qu'ils ne sont pas trop surs d'accrocher, reviennent quelques semaines plus tard pour me commander le 2 et le 3. Tout ce qu'ils ont gagné dans l'affaire, c'est de payer deux fois les frais de port.
Et question plsu pratique : tu conseilles combien de joueurs, pour une partie "découverte" ?
De 3 à 5, plus rarement 6, l'optimum variant selon les scénarios. C'est tout bien précisé en ouverture de chacun d'entre eux.
La vieillesse est un naufrage...
Clairement. Mais bon, on s'amuse bien sur le Titanic !
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14 démos aux RRX – mars 2015 – Palaiseau
Ho les gââârs, c'est quoi ce bordel ?!? On avait dit cosplay Pikachu cette année !
Il doit y avoir une malédiction RRX. L'année dernière, crevard. Cette année, la même. Explication simple : bouclage de Sombre 4 + animation longue chez Léo + promo du zine + IRL Opale épuisante trois jours avant = grôôôsse fatigue = gros rhume. Imparable. Je sentais la crève qui montait vendredi, ça n'a pas loupé. Mais du coup, j'étais venu équipé. Doliprane, sirop, spray, blindé du slip le Johan. Et ça m'a bien dépanné samedi soir, quand j'avais l'impression que chaque mot m'arrachait la gorge. Le Doliprane, c'est rien que du bonheur en comprimés.
Et la conv, me dites-vous ? Et bin très sympa. Les orgas sont vraiment super cool, tout un tas de jeunes gens en sweater rouge, réactifs, efficaces et arrangeants. Spéciale dédicace à Maxence (pour l'orga générale) et Antoine (pour le couchage). Cette année en plus, il a fait moins froid dans le grand hall de l'X. Un peu de soleil était le bienvenu, mais c'est sans doute ce qui a planté la convention : les gens ont profité du beau temps pour sortir. Du coup, désistements en pagaille et pas grand monde dans le hall. Nettement moins que l'année dernière, en tout cas.
Malgré la crève, je me démène pour enchaîner les parties. Mais c'est rude, le dimanche surtout. Calme, très calme, très très trèèèès calme. Or moi, je préfère quand c'est un peu moins trop calme. Ce sont les orgas qui me sauvent : comme eux aussi s'emmerdent, ils se pointent à ma table pour se faire étriper. Ça occupe mon après-midi dominicale et c'est très sympa.
En vrac
+ Comment que je me les suis mangés les escaliers de Lozére ! Et avec mon gros sac de zines encore, bien plus lourd que la dernière fois puisque j'avais un numéro de plus. Mais cette année, j'étais prévenu et j'avais l'œil du tigre. Johan en mode vénère, Antisocial à donf dans les écouteurs.
+ Bon sang, ça faisait looongtemps que je n'avais pas viré un joueur de ma table ! À la base, l'histoire est plutôt sympa. Samedi tard dans la soirée, débarque un groupe de jeunes gens plus ou moins avinés, le même qui s'était pointé à ma table l'année dernière à la même heure.
Doit y avoir une sorte de contre soirée RRX où que les gens se murgent la gueule et que passé minuit, ils se font grave chier. Je ne vois que ça. Pas rôlistes, ni même gamers pour un sou, mais ils veulent refaire un Sombre, dont ils gardent un bon souvenir. Y'en a même un qui a encore une photo de la partie de l'année dernière sur son portable. Sympa tout plein, je vous dis.
Sauf que cette année, ils sont une tétrachiée. Mais ça tombe bien, maintenant j'ai le matos pour gérer : mon scénar Dracula, que je peux mener jusqu'à onze joueurs. En l'occurrence, y'en a dix, dont un fin bourré. Le jeune con dans toute sa splendeur. Sans doute pas méchant à jeun, mais juste insupportable avec trois bières dans le pif. Je vais l'appeler Kevin (pardon aux familles, tout ça).
Kevin, je le sens grave pas et le lui dis direct. Mais sa voisine me répond que, pas de problème, ils vont jouer un perso à deux. Mouais. J'attaque mon briefing. Kevin est à l'ouest mais ne se tient pas trop mal, si on considère que poser le front sur la table pendant de le meneur cause, c'est pas trop mal. Mais bon, il ne braille pas trop. Deux ou trois éructations à contretemps, j'ai connu pire.
Sauf qu'à un moment, Kevin se penche pour attraper le gobelet de bière de son voisin et en renverse tout plein sur la table. Par miracle, mes aides de jeu, que j'avais déjà distribuées, échappent à l'inondation. Okay c'est bon, j'ai atteint ma limite. J'arrête tout et lui demande de quitter la table sur le champ. Ouais, là maintenant tout de suite, et pronto. Pas content, Kevin.
Dans l'état où moi j'étais – fatigué, malade, avec déjà huit parties dans les pattes et une dizaine de joueurs à ma table (on ne s'en rend pas bien compte, mais animer pour un cast de cette ampleur, c'est du gros taf, surtout quand ils sont tous en mode festif) –, je crois bien que s'il avait insisté, je lui aurais retourné une mandale. Il était assis juste en face de moi, je n'avais qu'à tendre la main pour le gifler. Je veux dire, à un moment faut arrêter les conneries : y'a des limites à l'irrespect. Un peu fait, je veux encore bien. Tous les quinze jours aux Caves, j'ai l'habitude. Totalement torché, c'est juste pas possible.
À travers les brumes de l'alcool, Kevin a dû sentir que j'étais assez remonté. L'instinct de conservation, hein. Il se laisse bon gré mal gré évacuer par sa voisine, qui annonce qu'elle va le coucher, mais se repointe en fait deux minutes plus tard, Kevin dans son sillage. Et Kevin, il braille et il danse (mais assez loin de moi, quand même). On le jette de nouveau, il revient. Puis il re-revient. Et en bouquet final, Kevin il fait des glissades sur le ventre à même le carrelage du hall, genre je body-surfe dans la boue. Kevin, quel est le mot que tu ne comprends pas dans « Arrête » ?
+ À part ça, la partie fut plutôt très sympa. J'ai assuré en fait deux gros Dracula dans le week-end, celui-ci à neuf joueurs et un autre à huit le lendemain. Supercool à chaque fois, je commence à prendre le pli. Et je progresse sur l'équilibrage technique, ce qui est bien. C'est assez ardu, justement parce qu'il y a plein de PJ, mais ça avance. D'ailleurs, ces RRX furent assez enrichissantes niveau playtest, sans doute parce que les parties ne se sont pas enchaînées bite à cul. J'avais le temps de les débriefer tranquillement. Du coup, j'ai aussi repéré quelques petits trucs à micro-fignoler sur Camlann et Toy Scary. Toujours bon à prendre, moi je dis.
Mon body count
14 parties, 73 joueurs, 63 morts.
En ligne
Puis il re-revient.
Ce n'est pas Kévin, c'est Jason le type !
Et en bouquet final, Kevin il fait des glissades sur le ventre à même le carrelage du hall, genre je body-surfe dans la boue.
J'ai déjà eu un un joueur qui s'est cogné la tête contre un buffet (2 points de sutures) en allant chercher les dés qu'il avait jeté à côté de la table, mais là ... a whole new level !
Hors ligne
10 démos à Eclipse – avril 2015 – Rennes
De gauche à droite, Bouclier, Étienne, Cédric et Charlène. Contre le mur, notre pin-up de charme à nous qu'on aime : Bartab.
Photo Antoine Berlon pour Eclipse
Comme à mon habitude, j'arrive en mode mulet en début d'après-midi du samedi, mon gros carton de zines sous le bras. Heureusement, Manue est venue nous chercher à la gare, Globo et moi. J'installe la table Terres Etranges à côté de celle de Thomas Munier, et comme on en a une troisième à dispo sur notre stand commun, on invite Julien Pouard à y improviser un stand Chroniques d'Altaride. Plus on est de fous, plus on rit, pas vrai ?
J'aurais pu utiliser cette troisième table pour mener, mais je préfère migrer vers la zone des jeux de plateau, qui se trouve juste à côté de notre stand (pas un hasard, je l'ai demandé aux orgas). Les démos de Sombre zéro peuvent être très animées, surtout quand j'ai pas mal de joueurs à table (une partie à huit le dimanche, quand même). Je ne voudrais pas déranger Thomas, qui déploie sa promo dans un registre nettement plus feutré.
Donc j'enchaîne les parties flash, cinq le samedi, quatre le dimanche. Du Grimmies, du Toy Scary, de l'Overlord, du Dracula, et même un Camlann spécial blonde (une mère de famille, grande débutante rôliste). Rien que de bonnes parties, et certaines purement excellentes. Mon deuxième Dracula, dernière démo de la conv, est, en dépit de mon état de fatigue avancée, énorme, avec un final dantesque. Supercool de terminer Eclipse XIII là -dessus.
Mais mon véritable morceau de bravoure fut la démo nocturne. En 2014, une méchante crève m'avait contraint à annuler ma participation à la bourse aux scénars du samedi soir, ce que j'avais amèrement regretté. Cette année, je veux ma revanche. Bonne nouvelle, je suis bien en jambes (pas malade, pas encore trop crevé) et ultra préparé. J'arrive avec un scénario, un vrai, mon fameux scénar-qui-ne-doit-pas-être-nommé (les années précédentes, j'ai improvisé des quickshots). Et je me suis grave entraîné, ambiance Rocky : des pompes dans la neige, des bûches fendues à la hache et de la course à pied à flanc de montagne. J'ai une demi-douzaine de playtests derrière moi, dont un dernier il y a deux semaines, juste pour être bien certain d'assurer le jour J.
La bourse aux scénarios augure déjà du meilleur. Sur la trentaine de parties proposées, pas moins de quatre Sombre. Ouais, quatre. Voilà qui fait bien chaud à mon petit cœur de game designer. À côté de la mienne, il y a celles de Globo (un hack Malef), Krom (au choix parmi sa multitude de scénars) et Zev, un garçon super sympa que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam, mais que j'ai été très content de rencontrer. Il a écrit un scénario d'horreur gothique et psychologique pour Sombre, l'a présenté au concours de scénarios d'Eclipse et a reçu le deuxième prix. Congrats !
Hop, c'est moi qui ouvre la bourse. Comme tous les ans, la concurrence est rude. Des tonnes de bons jeux, dans tous les genres possibles et imaginables, du post-apo japonisant à la vie des écureuils (oui, parfaitement), pour une large majorité proposés par leurs auteurs. Et puis bon, comment voulez-vous lutter contre une présentation avec trois danseuses orientales à demi nues ? Y'a des Olaf qui mettent la barre vachement haut. OK mais moi, j'ai un Bartab en pin-up. C'est pas rien. Du coup, même pas peur, même pas mal. Je vends mon scénar, un métaslasher inspiré de Vendredi 13 et Scream, et récupère quatre joueurs.
La bourse est une loterie, au sens premier du terme : les tables sont constituées par tirage au sort parmi les volontaires. Bon, la notoriété de Sombre à Eclipse et le fait que j'assure pas mal de petites démos en aprème du samedi ont tendance à diminuer les risques, les gens qui postulent à ma table le faisant souvent en toute connaissance de cause. Mais quand même, c'est la pochette surprise. Et ça fait partie du fun bien sûr. En soi, c'est un challenge de produire une bonne partie longue avec une table de gens qui ne se connaissent pas bien, voire pas du tout, et qui ont des profils rôlistes parfois très divers. En 2012 notamment, j'avais hérité d'une table très hétérogène, dont je n'avais pas su tirer le meilleur.
Cette année aussi, y'a de tout. Bouclier tout d'abord. Oui, le Bouclier, célèbre orga de la CJDRA, que j'ai un immense plaisir à accueillir à ma table. Rôliste expérimenté, auteur d'un jeu humoristique et très porté sur la déconne. Cédric, vieux routard également, qui n'aime pas particulièrement l'horreur ludique, mais est disposé à sortir un peu de sa zone de confort rôliste. Charlène, qui a joué cet après-midi à ma table et a bien accroché à Sombre. Étienne enfin, jeune rôliste. Putain, plus hétéroclite, y'a juste pas moyen. C'est pas dur, on dirait presque l'un de mes casts tokénistes. ^^
De mon côté, j'ai retenu les leçons de 2012. De cette hétérogénéité, je veux faire une force. Mon avantage cette année est que je dispose d'un scénar solide et que je connais bien, ce qui me rend plus disponible pour les joueurs. Je le suis un poil moins en quickshot car l'impro me focalise pas mal sur la fiction. Alors que là , tout est déjà prêt. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mené un scénar long en conv et j'ai eu une vraie sensation de facilité, genre comme quand tu joues du piano avec des moufles et qu'à un moment, tu les retires. Tout de suite, ça va mieux. Et bin ça, je l'ai grave ressenti et ça m'a porté durant toute la séance.
Je ne la raconterai pas en détail parce que je veux laisser le plaisir de la découverte aux joueurs qui, à l'avenir, s'assiéront à ma table pour jouer Not another slasher movie. Je dirais juste que oui, on peut mener des parties longues avec Sombre zéro (la nôtre à duré trois heures). Que oui, un pur slasher avec Sombre, c'est possible. Et même un métaslaher tant qu'on y est. Que oui, le mélo potentialise l'horreur. Et que oui, on peut se taper des mégas barres de rire (putain, ce qu'on s'est marré) et flipper grave dans la même partie (rhâââ, ce climax de fôôôlie !). Tout ça sous la lumière crue des néons d'une salle de cours (plus la place de prendre mes bougies désormais, mon gros tas de zines m'encombre trop).
Pour en revenir à la question de l'hétérogénéité de la table, elle a en fait servi le jeu. Cette année, la bourse aux scénars m'a livré une table idéale. Bouclier, Cédric et Charlène sont trois joueurs solides sur lesquels j'ai pu m'appuyer durant toute la séance. La présence de Charlène était particulièrement bienvenue. Je l'ai constaté à de nombreuses reprises, c'est souvent mieux d'avoir au moins une femme à table lorsqu'on joue mélo dark. Et quand en plus, elle assure niveau roleplay, c'est idéal.
Quant à Etienne, sa jeunesse et sa relative inexpérience ont produit un arc psychologique absolument brillant. La manière dont il est entré en conflit avec Bouclier et Cédric, plus âgés et plus expérimentés, et la façon qu'il a eu, sur la fin, de se rebeller contre eux, a produit un crescendo dramatique sur lequel je n'ai eu aucun mal à accrocher mon crescendo horrifique. Le climax de taré qu'on a eu, c'est en grande partie à Étienne qu'on le doit. Il est prévu par le scénario, hein, mais son parcours l'a transcendé.
Du coup, la fin fut trèèès puissante. La mayonnaise rôliste a bien pris et est montée super haut. Après le générique, les joueurs ont applaudi et ça m'a fait grave plaisir. J'étais tout fier, j'avoue. Je suis sorti de la salle le sourire aux lèvres et avec la satisfaction du travail bien fait. Ce fut une putain d'excellente partie ! L'une des meilleures que j'aie menée en conv. Content de chez content, Johan.
Les mercis
Merci aux orgas et aux bénévoles pour la chaleur de leur accueil et leur orga carrée. Une pensée particulière pour les gardiens de porte. J'ai souffert pour vous, les gens. Vigipirate, c'est bien la galère tout de même. Heureusement que les jeux sur téléphone existent...
Un merci particulier à Antoine (photos), Manue (véhiculage), Bartab (véhiculage, hébergement) et Kévin (véhiculage encore). Oui parce qu'avec mon grôôôs sac de zines, je commence à être moyen autonome, voyez-vous.
Spéciale dédicace aux meneurs de Sombre, Krom, Globo et Zev. Vous avez porté haut les couleurs de mon jeu et je vous en remercie tout plein.
Enfin, la bise à mes collègues de stand : Thomas, vieux compagnon de route que j'ai toujours autant plaisir à retrouver lorsque je m'aventure sur ses terres bretonnes. Globo, qui a vaillamment tenu le fort tandis que j'évangélisais le bon peuple rôliste à grands coups de parties flash. Et Julien, un garçon décidément fort sympathique. Ce fut bien cool de bosser deux jours avec vous, les gars.
Mon body count
11 parties, 56 joueurs, 59 morts.
Non, y'a pas d'erreur. Cette année, j'ai tué plus de personnages que je n'ai eu de joueurs à ma table. How weird.
En ligne
11 démos à Orc'idée – avril 2015 – Lausanne
L'initiation dès le berceau, ça me paraît pile poil bien.
photo Stéphane Gallay
Je m'étais pourtant juré de ne plus le faire.
Deux conventions lointaines deux week-ends de suite, c'est vraiment éreintant. La semaine dernière, j'étais en Bretagne pour une excellente édition d'Eclipse. Il n'était vraiment pas raisonnable d'enchaîner sur une autre conv, surtout si elle se déroulait en Suisse. Parce que la Suisse, c'est biiien et c'est loiiin.
Mais.
Mais ça faisait hyper longtemps que je voulais faire Orc'idée, l'un des plus gros événements rôlistes de la Confédration. J'en avais lu et entendu beaucoup de bien. Et puis, j'aime la Suisse. Plus spécifiquement, j'aime l'orga suisse. Leur combo amabilité + efficacité + carré de chez carré me convient pile poil. En 2013, j'avais été épaté par Ludesco.
En fait, toute cette histoire remonte à au moins sept ou huit ans. Avant le fanzine, avant même la première édition de Sombre light, je crois bien. C'était au détour d'une petite conv parisienne. J'y avais croisé Vincent Mottier, l'un des orgas historiques d'Orc'idée, et il m'avait invité à venir y mener du Sombre. J'avais failli honorer l'invitation à plusieurs reprises, mais cela ne s'était jamais concrétisé. Sauf que Vincent est du genre tenace. Très tenace. Très très tenace. Très très *très* tenace.
Et mirâââcle, cette année, les astres furent (enfin) propices. Y'avait juste un micro problème : au moment où Vincent m'a relancé, je m'étais engagé il y a plusieurs mois pour Eclipse et n'envisageais pas une seconde de me décommander. Eclipse, c'est sacré. Mais comme je suis un gros taré qui fait semblant de ne pas connaître ses limites, je me suis dit que j'arriverais à enchaîner les deux. Même pas peur, même pas mal. Donc hop, à peine rentré de Bretagne, j'expédie les affaires courantes puis refais mes gros sacs, direction la Suisse. Et putain, je l'ai grave pas regretté.
Ah bon sang, ce fut juste É.N.O.R.M.E !
Donc ça se passe à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne, une sorte de grand complexe plein de bâtiments ultra modernes que tu dirais qu'ils ont été fabriqués chez Lego. Le lieu a changé par rapport aux précédentes éditions (pas le même étage), mais comme je n'ai pas de point de comparaison, je ne saurais dire si c'était mieux ou pas. Moi en tout cas, j'ai trouvé ça très bien. Un long et large couloir, avec tout plein de stands contre les murs, des deux côtés. Et dans le tas, pas mal de kopaings : Tonton Alias et ses comparses de 2DSF, Eric Nieudan, que bientôt on le verra plus sous sa barbe, Sylvie et Christoph, qui font des jeux sur des cartes postales (sans les timbres), une grappe entière de Grogistes (JeF, Jérôme, Patrice), Les Écuries d'Augias en force (Yann, Daniel, Jérémie), Loris en podcasteur fou, Lionel et Laurent avec leurs jeux du terroir, certifiés made in Switzerland, Florent cosplayé en Blatteman, etc.
Pour les parties longues, des salles de classe, dans lesquelles je n'ai pas mis les pieds car j'ai passé tout le week-end dans le couloir. Terres Etranges avait à sa disposition une table de stand, tenue par Gap, un gars qu'il est bien (fan et meneur de Sombre, un homme de goût), et une table de démos, où j'ai enchaîné les parties de Sombre zéro. Onze, quand même, dont un Dracula à huit joueurs dès mon arrivée. Ça commençait fort ! Pas de préinscriptions bien sûr, recrutement à l'arrache directement devant le stand et un peu partout dans le couloir. Bizness as usual.
Les conditions de jeu étaient trèèès correctes, surtout le samedi car notre table de démo était dans un petit renfoncement, ce qui était idéal. Le dimanche, on a, sous la pression de nos voisins figurinistes qui s'étaient multipliés durant la nuit (parthénogenèse, je vois que ça), migré dans le couloir lui-même, un poil plus bruyant. En arrivant le matin du deuxième jour, j'ai envisagé de faire mon chieur pour récupérer ma table de la veille, mais y ai renoncé. Je savais que la journée serait beaucoup plus calme, la plupart des gens ayant joué toute la nuit.
De fait, trois démos seulement (contre huit le samedi), dont un Darkly Dozen pour montrer Sombre max à Gap. La partie fut carrément excellente, tendue jusqu'au dernier Tour, et les Orcs de Staline sont entrés au Hall of Fame. Un peu plus tôt dans la journée, Gap avait déroulé un Deep space gore sur le stand. Et la nuit, il a mené un House of the rising dead, qui s'est terminé en TPK.
Niveau orga, un véritable plaisir. Vincent d'abord, super sympa et arrangeant au possible. Et tous les autres, aimables, efficaces et disponibles. Un exemple tout con : à deux reprises durant le week-end, j'ai eu des petits soucis logistiques. Rien de bien méchant, hein. Besoin d'un panneau d'affichage pour y scotcher mes visuels et de chaises en plus. J'interpelle un orga totalement au pif, le premier que je croise en remontant le couloir, et en trois minutes, il règle mon problème. Rhâââ bon sang, j'overkiffe ! Ça paraît rien dit comme ça, mais je vous assure que quand vous enchaînez les convs comme je le fais, cette réactivité est hyper confortable.
À part ça, Sombre a fait un carton absolument inattendu. Ça m'a total pris de court, j'avoue. J'étais venu chargé comme une mule avec un gros sac plein à craquer de zines et j'ai quasi tout vendu. On est tombés en rupture de Sombre 1 samedi soir, et des numéros 2 et 3 le lendemain. À la fin, il ne nous restait que du 4, dont j'avais pris plus d'exemplaires parce que c'est le dernier numéro. Ça ne m'était jamais arrivé. Dans aucune conv avant celle-ci, je ne suis tombé en rade de fanzines. Truc. De. Ouf.
À cela deux raisons. D'abord la cherté de la vie suisse, qui fait de mes petites revues des produits très bon marché. Ça aide pas mal dès lors qu'il s'agit de les vendre. Mais à mon sens, la vraie explication tient en trois lettres : Gap. Cela fait plusieurs années qu'il assure de bonnes démos de Sombre à Orc'idée et ça a produit une demande : pas mal de ses joueurs sont passés sur le stand pour acheter le jeu auquel ils avaient apprécié de jouer à sa table. Ajoutez à cela son professionnalisme (bibliothécaire dans la vraie vie, ça aide bien pour accueillir et renseigner des gens sur un stand) et vous saurez pourquoi et comment on a cassé la baraque. Putain, grandiose.
Orc'idée c'est bon, mangez-en !
Les mercis
+ Merci aux orgas. J'ai pris énormément de plaisir à participer à votre événement et la qualité de votre travail y est pour beaucoup.
+ Un grand merci à Magali et Vincent pour l'accueil chaleureux, l'hébergement et les nombreux véhiculages.
+ Un énôôôrme merci à Gap. Bosser avec toi durant ces deux jours fut de la grôôôsse baballe. Du professionnalisme, de l'enthousiasme (ta passion manifeste pour Sombre m'a fait chaud au cœur) et de la bonne humeur. Royal. Quand tu veux, on remet ça.
Mon body count
11 parties, 50 joueurs, 44 morts.
En ligne
Punaise j'avais oublié le nom de ouf que Vincent avait trouvé pour notre team.
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