Sylvie et Christoph me conduisent à l'auberge de jeunesse. C'est plutôt très sympa. Propre, fonctionnel, mais froiiiid. C'est pas grave, j'ai mon duvet ultra chaud et mes trois épaisseurs sur la tête, deux bonnets (ouais ouais, on m'avait promis un - 14°C en nocturne, je me suis équipé) et un bandana.
C'est la raison pour laquelle j'ai disparu pendant la nuit, alors que je comptais rester le dimanche. Sans sac de couchage (j'en avais réservé un, mais j'avais mal compris où aller le chercher), j'ai passé 3h de mi-sommeil mi-torture avant de conclure que j'avais plus intérêt à rentrer chez moi qu'essayer de survivre à ça. Si je reviens l'année prochaine, je prendrai le temps de mieux me renseigner
Sinon content d'avoir pu jouer le soir ainsi que tester DSG.
Dernière modification par Gap (21 Mar 2013 14:10)
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Sans sac de couchage (j'en avais réservé un, mais j'avais mal compris où aller le chercher)
Ah merde, tu m'aurais dit, je t'aurais indiqué. J'avais vu l'affichette la veille, à l'entrée de l'auberge.
Sinon content d'avoir pu jouer le soir ainsi que tester DSG.
Plaisir partagé. Je viens de mettre le CR du quickshot en ligne sur le sujet d'à côté, juste là .
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Et bien, moi je n'ai pas trouvé qu'il faisait froid. J'ai dormis la première nuit avec uniquement ma veste et un linge pour me couvrir. Mais évidemment, j'avais fait une murder steampunk donc j'avais mes poils pour me tenir chaud.
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Après ces considérations climato-frigorifiques, quand même un petit feedback sur Sombre Zéro et DSG.
Déjà , quand on passe à proximité d'une de tes démos et qu'on voit des gamins s'éclater, on se dit que tu as vraiment trouvé un truc qui déchire. Ils sont à fond dans le trip, et j'ai adoré faire le spectateur sur Overlord. En revanche, quand t'entends un gamin de 10 ans dire qu'il se suicide, tu te dis qu'heureusement que ses parents ne sont pas à côté
Pour DSG, j'ai adoré le petit plus des "missions" personnelles et la pression du temps. On voit aussi que tu as bossé sur l'ambiance, ce qui pour un micro-scénar du genre est impressionnant. Overlord ne m'avait pas emballé, par exemple : ça manquait un peu de récit/cohérence, alors que là tout y est.
Après, je ne sais pas si c'est le moyen idéal pour accrocher à Sombre - en-dehors de la mortalité, le format est vraiment très différent, plus proche du jeu de plateau/carte. Ca permet de toucher un public non-rôliste mais ça risque de donner une fausse impression. Cela dit, en court-métrage avant le film principal ou en complément type trilogie, je pense que ça doit le faire à fond. Je vais tester ça prochainement chez moi, puis à Orc'Idée.
Dernière modification par Gap (21 Mar 2013 21:35)
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Overlord ne m'avait pas emballé, par exemple : ça manquait un peu de récit/cohérence, alors que là tout y est.
Ouais, Overlord est clairement plus basique. Mais du coup, il fonctionne mieux avec les mômes, qui ont tendance à jouer DSG en mode overbourrin, ce qui gâche un peu les quelques petites subtilités du scénar.
DSG, c'est le scénario de la maturité. Dans tous les sens du terme : à la fois plus abouti et qui s'adresse à des joueurs plus âgés. Overlord, c'était surtout mon outil pour développer et playtester Sombre zéro. Comme S&D va l'être pour Sombre max. Me faut toujours un scénar test pour faire tourner mes variantes et les roder.
Le gameplay DSG est nettement plus évolué, c'est clair. Et ça fait plaisir, hein, ça montre que j'ai gratté du pex en game design. Mais tente une fois de mener Overlord, tu verras qu'il est tout de même super efficace. Basique mais solide.
Après, je ne sais pas si c'est le moyen idéal pour accrocher à Sombre - en-dehors de la mortalité, le format est vraiment très différent, plus proche du jeu de plateau/carte.
Oui, mais on y retrouve tous les fondamentaux de la version classic : simplicité, létalité, roll under, lecture directe, indicateurs de la jauge de Corps.
De mon point de vue, c'est vraiment un bon marchepied vers la version standard. En tout cas, à mener, je ne vois guère de différence. Le feeling est vraiment hyper proche (ce qui n'est pas le cas avec Sombre max).
Je vais tester ça prochainement chez moi, puis à Orc'Idée.
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Démos W Day – mars 2013 – Issy-les-Moulineaux
Photo Benoît Cherel
Tous les ans, le Grimoire, l'assoce qui édite Manga BoyZ et Loup Solitaire, organise une journée portes ouvertes. J'y étais passé il y a deux ans, y avais posé du Sombre en mode White trash et avais trouvé l'événement ma foi fort sympathique. Du coup, cette année je suis bien chaud pour retenter le drop.
Juste, c'est le week-end suivant Ludesco et j'imagine déjà que je vais être en vrac de chez vrac. Ce qui n'est pas loin d'être le cas. Mais Sébastien Boudaud, le boss du Grimoire, est hyper cool : il accepte que je confirme ma venue au dernier moment. Ce que je fais. Je reviens de Suisse à moitié défoncé mais me sens suffisamment d'attaque pour tenter au moins le samedi. En fait, j'y passerai les deux jours.
Car la conv est vraiment agréable. Ça se passe au Musée frââânçais de la carte à jouer, à Issy-les-Moules, un lieu que je découvre et trouve très cool. Labyrinthique au possible mais cool. J'accroche grave à la déco, tout en parquets sombres, béton brut, métal gris et éclairage tamisé. Ça change des locaux universitaires. Sur place, je retrouve plein de kopaings. Sophie et Benoît des Chroniques d'Altaride, Picsou de la Ligue ludique, Gabriel Féraud du Grimoire, Vincent d'Orc'Idée et, last but not least, toute une troupe d'Opaliens : Audrey, Alatar, Mika (trop merci pour le covoiturage), Tsuki et Christian, biclassé RRX pour le week-end. Que des gens top cool, qui travaillent en bonne intelligence. Du coup, l'orga tourne bien.
Niveau public, ce n'est pas la ruée mais y'a suffisamment de flux pour irriguer nos tables, qui ne désemplissent pas. On croise essentiellement des figurinistes, venus se mettre sur la tronche à grands coups de plastoc peint (l'événement est co-organisé par Warfo) et, surtout le dimanche, des familles qui cherchent à occuper la marmaille à peu de frais (l'entrée est gratuite). Résultat, je mène neuf parties dans le week-end, tout en Sombre zéro évidemment. Je fais surtout du Deep space gore. Le scénar tourne vachement bien maintenant (aucun plantage, neuf démos qui ont bien tenu la route) mais il me réserve encore quelques petites surprises très agréables. Des configurations de départ et de fin inédites, essentiellement. Je kiffe.
Je retiens tout particulièrement deux de mes quatre parties dominicales. D'abord une initiation pure familiale (papa, maman, le fils, la fille, super rigolo) puis, à la toute fin de la journée, un truc qui ne m'était jamais arrivé en conv. Un peu plus tôt dans l'après-midi, j'avais recruté deux adolescentes qui traînaient du côté des stands jdr pour compléter l'une de mes tables. J'ai un pitch d'enfer : « Vous toutes seules en slip, dans un vaisseau spatial, avec un gros monstre qui veut vous démonter la tronche ». Ça vend grave du rêve.
En fin de journée, la mère de l'une d'elles vient me trouver sur mon stand et me demande si c'est moi qui fais jouer un jeu dans l'espace. Je réponds oui. Et est-ce que c'est y possible de le faire avec des enfants de 7 ans, rapport au fait que les mômes ont trop envie d'essayer parce que leurs grandes sœurs leur ont parlé de leur partie et que, voilà , y'a pas grand-chose d'adapté aux mômes (ah bin oui, la fig c'est bien mais c'est plutôt un truc d'ados) ? Je réponds oui aussi. C'est pas dur, moi en conv, je réponds toujours oui. Par contre, j'insiste pour que la maman s'installe elle aussi à la table. Hé, ça me semble le minimum du minimum.
Et donc, je finis la convention avec une table de cinq gamins, entre 7 et 9 ans, plus une mère de famille. Tout ce petit monde se retrouve en pleine Seconde Guerre mondiale, à poutrer du garou au fin fond de la forêt des Ardennes (je leur fais un Overlord, nettement plus accessible qu'un DSG). Et vraiment, les joueurs poutrent : les garous ont une poisse pas possible aux dés. Mais bon, ça n'empêche pas le TPK final. Réaction des mômes juste après la partie : « On le refait ! On le refait ! ». Content, Johan.
Mon body count
Sombre zéro : Deep space gore
+ Partie 1 : quatre joueurs, un survivant.
+ Partie 2 : cinq joueurs, un survivant.
+ Partie 3 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 4 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 5 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 6 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 7 : cinq joueurs, zéro survivant.
+ Partie 8 : cinq joueurs, zéro survivant.
Sombre zéro : Overlord
+ Partie 1 : six joueurs, zéro survivant.
Total : 9 parties, 45 joueurs, 43 morts.
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Salut Johan,
Intéressant rapport ! Avec les gamins, est-ce que tu as dû lever un peu le pied sur le gore ? Est-ce que c'était un peu gentil façon Harry Potter ou est-ce que tu as joyeusement massacré leurs persos avec des boyaux accrochés aux arbres et tout ? Au départ, tu imaginais qu'on pouvait jouer à Sombre à partir de quel âge ? On ne s'attend vraiment pas à un public si jeune pour ce genre de jeu. =)
s.
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Avec les gamins, est-ce que tu as dû lever un peu le pied sur le gore ? Est-ce que c'était un peu gentil façon Harry Potter ou est-ce que tu as joyeusement massacré leurs persos avec des boyaux accrochés aux arbres et tout ?
J'ai accroché des boyaux aux arbres, comme avec des adultes. De manière générale, je n'édulcore pas pour les gamins. De mon point de vue, ce serait, comment dire, les prendre pour des enfants !
Je suis à leur écoute, mène à leur rythme, explique et réexplique aussi longtemps qu'il le faut, mais ne considère pas qu'il faille que je donne dans la mièvrerie ou le kawaii. Ce serait leur manquer de respect. Hé, ils sont venus jouer à Sombre, pas à Bisounours RPG ! Du coup, je ne censure pas le gore ni ne cherche à sauver leurs PJ. Dimanche, j'ai mené comme d'habitude et ça a fini en TPK (mais il s'en est fallu de peu, à un Tour près j'aurais eu trois ou quatre survivants tellement les garous ont eu la poisse aux dés). Sombre est fait pour se faire des films d'horreur imaginaires. Si je faisais quoi que ce soit d'autre avec, j'aurais trop l'impression de le brader. À moi aussi, ça me serait désagréable.
Attention, ça ne veut pas dire que Sombre est intrinsèquement gore. Il ne l'est en fait pas du tout. Il n'y a rien dans son système qui incite ou contraigne le meneur à répandre de la tripaille. Pas de tables de blessures critiques par exemple. Télécharge le kit de démo (Sombre light, lien en cliquant sur ma signature) et tu verras que les règles laissent le meneur entièrement libre de ses descriptions. Sombre peut être aussi sale qu'Hellraiser ou aussi propre que Psychose, selon ce qu'il juge utile, pertinent et agréable.
Perso, je mène Overlord sur un mode relativement gore pour coller à l'esthétique de certains films de guerre, et en particulier de certains films de guerre horrifiques. Et puis bon, j'aime le gore. C'est fun et efficace. Mais c'est un point de vue personnel, que je ne cherche pas du tout à imposer aux autres meneurs de Sombre. Le voudrais-je que je n'en aurais pas les moyens (chacun fait ce qu'il veut à sa table, encore heureux). Et de toute façon, je n'en verrais pas l'intérêt. Sombre est générique horrifique, ce qui veut dire qu'il est à la disposition des meneurs. Beaucoup plus que s'il proposait d'explorer un univers particulier ou un sous-genre horrifique précis. À eux donc de se l'approprier et d'en faire ce qu'ils en veulent.
En fait, dimanche je n'ai zappé qu'un seul petit truc dans mes descriptions : en ouverture du scénario, les joueurs trouvent un cadavre déchiqueté. J'ai décrit le sang mais je me suis retenu de dire que, du fait de ses terribles blessures abdominales, le cadavre puait la merde (ce que je fais habituellement avec les adultes). Je craignais que ça ne vire à la scatologie infantile, à base de pipi caca, caca boudin, ce qui aurait plombé mon amorce. Le reste du scénar par contre, tout comme pareil. Je n'ai rien édulcoré et ça s'est super bien passé.
De toute façon, si je vais trop loin, les gamins me le disent. Ils ne sont pas comme les adultes, qui souvent attendent la fin de la partie pour te dire ce qui coince. Ils réagissent en temps réel, durant le jeu. C'est hyper pratique pour calibrer les événements terrifiants et leurs descriptions. Faut juste être un minimum à l'écoute, mais c'est de toute façon quelque chose que je m'emploie à faire avec toutes mes tables, quel que soit l'âge de mes joueurs. Ça me paraît être la base de la base du boulot de meneur.
Au départ, tu imaginais qu'on pouvait jouer à Sombre à partir de quel âge ?
En fait, je ne m'étais pas posé la question. Je n'ai pas développé Sombre avec un public particulier en tête, la démarche aurait été purement commerciale et ce n'est pas mon trip. Je suis parti sur l'idée de satisfaire mes propres besoins ludiques, de faire un jeu qui me ressemble. Or jusqu'à il y a peu, je faisais surtout tourner Sombre en conventions et en clubs, avec des adultes, sur des formats longs (plusieurs heures) ou courts (90 minutes). Mon système était pile poil adapté, c'était cool.
Et puis, j'ai eu envie de pouvoir jouer flash (15 minutes) avec n'importe qui et n'importe où. D'abord parce que je commençais à poser du jeu dans des endroits pas super adaptés, typiquement des bars. Ensuite parce que j'ai commencé à faire de l'animation en ludothèques et que je me suis rendu compte que si Sombre classic marchait super bien avec les ados et les préados, l'explication des règles (20/25 minutes) était beaucoup trop longue. Les gamins décrochaient au milieu de mes explications et c'était nul.
Pour ces raisons et pas mal d'autres, j'ai développé une variante, Sombre zéro, qui se joue sans crayon et avec de petites cartes. Je l'ai publiée dans Sombre 2 avec un scénario, le fameux Overlord. Dans Sombre 3, je publierai un autre scénario Sombre zéro, un Alien-like intitulé Deep Space gore, dont le gameplay est plus élaboré que celui d'Overlord (et qui pour cette raison est moins bien adapté aux enfants).
On ne s'attend vraiment pas Ă un public si jeune pour ce genre de jeu. =)
Oh tu sais, pour ce qui est du genre, je n'ai jamais eu de doute sur la question. Il n'y a bien que les adultes pour croire que l'horreur n'intéresse pas et/ou n'est pas adaptée aux enfants. Eux, ils kiffent. Ce n'est pas pour rien qu'il y a eu, ces dernières années, une montagne de produits culturels horrifiques à destination de la jeunesse, tous médias confondus. Les gamins sont demandeurs.
Moi, partie après partie de Sombre zéro, j'ai commencé à me dire qu'il y avait bien moyen de l'utiliser pour jouer avec des gamins. Le système est supra simple (quinze secondes pour expliquer les règles), le genre horrifique les intéresse grave, donc je me suis lancé en impro. J'ai commencé près de moi, dans ma famille. Pour ma première partie, j'ai eu trois joueurs, deux garçons et une fille (5 et demi, 6 et 8 ans) et ça s'est super bien passé. On a fait un PMT horrifique dans l'Egypte antique : http://www.terresetranges.net/forums/vi … 8353#p8353
Par la suite, j'ai continué de faire de l'impro avec des tables d'enfants (une histoire de maison hantée, une autre de dauphins contre des requins, un slasher surnaturel) et à intégrer des gamins à mes démos en conv, généralement des enfants venus avec leurs parents. Pas dans les convs pures rôlistes, hein, où ils sont rares. Plutôt dans les festivals ludiques plus ouverts, comme Zone Franche par exemple. La nouveauté de ma partie de dimanche, c'est que je n'avais jamais mené un Overlord, c'est-à -dire un scénario écrit (par opposition à un quickshot, partie improvisée), pour une table entière de gamins. La mère faisait surtout de la figuration, elle ne dirigeait rien et à vrai dire, participait à peine. Les mômes par contre étaient à fond dedans.
Excellente expérience !
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Je ne cesserai de le répéter mais ta capacité à faire jouer à des gamins si jeunes (et leurs parents) à un jeu techniquement aussi trash et mature m'impressionne toujours et mérite le plus grand respect.
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